28. Carter

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L'entraînement a été éreintant. Le Coach ne nous a pas lâchés une seule seconde, ce match est tout aussi important pour lui que pour nous. Il peut être nommé meilleur entraîneur universitaire en fin de saison et espérer décrocher un poste dans une équipe de NBA comme il l'a toujours rêvé. Vince vit pour le basket et il mérite plus qu'être coach d'une équipe universitaire quoique j'aimerais qu'il reste une année de plus avec les Tar Heels pour former mon petit frère et le faire devenir un joueur de basket exceptionnel.

Le Coach Vince nous a fait travailler nos techniques, nos combinaisons pour être les plus performants possibles, et ne laisser aucune chance à l'adversaire. Duke a toujours été une très bonne équipe de basket, nos principaux concurrents. L'année dernière, le match a été très tendu et serré. Nous nous sommes tous donnés à fond pour livrer la meilleure performance de nos vies et gagner le match. Duke a une forte envie de revanche et je sais que Reece Jefferson va tout faire pour me compliquer le match. Il n'a pas digéré que je sois meilleur que lui, que j'ai été nommé MVP. Il a soif de vengeance.

Quel crétin !

Nous restons le reste de la fin d'après midi au gymnase à regarder des vidéos de l'équipe adverse. Le Coach nous donne les consignes à suivre pour le match. La défense est primordiale pour lui. Si nous voulons gagner, nous devons passer par une défense infaillible. Je dois me concentrer sur Reece, l'empêcher d'avoir la balle vers les trois points, endroit où il est extrêmement adroit. Il ne doit pas toucher un ballon, distribuer la balle, aller au panier.

Dès le début du match, je dois lui mettre la tête sous l'eau pour qu'il craque et fasse le pire match de sa saison. Je suis assez doué pour faire péter un câble aux autres joueurs, mais Reece est quelqu'un de tenace et il du genre provocateur. Je vais devoir me surpasser et faire preuve de sang froid pour ne pas qu'il me fasse craquer. Ce match est le plus important de ma vie et il lancera certainement ma carrière en NBA. Je ne peux échouer.

Après m'être changé, je sors des vestiaires pour me balader dans les couloirs. J'ai toujours besoin de décompresser avant un match, de me vider la tête. Le Coach nous laisse toujours vingt minutes avant de parler tactiques dans le vestiaire. Je me réfugie dans la salle de muscu, là où je sais que personne ne viendra me casser les couilles. J'ai tellement hâte de commencer à jouer. Je suis prêt depuis que je sais tenir un ballon dans mes mains.

Je me souviendrai toujours du jour où mon père m'a offert mon premier ballon de basket. J'avais trois ans et je n'ai pas cessé de dribbler pendant toute une journée entière. A six ans, il m'a offert mon premier panier. Je jouais tous les soirs après l'école pendant des heures. Ma mère me hurlait dessus pour que je finisse par entrer et aller me coucher. Je sais depuis tout petit que je veux devenir basketteur pro, que je suis fait pour ce sport, et rien ne m'empêchera d'atteindre mon but. Rien ni personne.

Une fois bien concentré, je décide de quitter la salle de muscu lorsque je vois un homme en costard adossé à l'embrassure de la porte. Pendant quelques secondes, je pense qu'il s'agit d'un recruteur mais la façon dont il me regarde me convainc du contraire. Il a l'air de me mépriser et je n'ai foutrement aucune idée du comment du pourquoi. C'est drôle mais j'ai l'impression que ses yeux me sont familiers.

Putain, non, ça ne peut pas être lui !

Il est exactement comme je me l'étais imaginé même si il ne m'a pas encore confirmé son identité. Son argent se voit à travers son costume hors de prix et à son air suffisant sur le visage. Il me regarde comme si j'étais un moins que rien.

- Qu'est ce que vous voulez ? je demande sur mes gardes.

- Alors c'est toi le petit ami de ma fille, lance t'il terriblement froid, Carter Bass.

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