Chapitre 30

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Le vendredi 4 mars 2023, Philadelphie.

Point de vue Milia

Quand nous arrivons en bas du logement de fonction d'Andrew, je suis prise de nausée. Il est 20h00 et j'ai un peu peur de ce que je vais y trouver. Lui et la fameuse fille dans son lit, lui seul mais elle présente dans l'appartement. Je ne suis plus sure de vouloir lui faire face.

« Tu vas y  arriver Milia ! »

James pose une main réconfortante sur mon épaule avant de m'embrasser la tempe.

« J'ai peur...

- Peur ? Mais tu n'as pas à avoir peur ! Tu n'as rien à te reprocher !

- Je sais... Mais imagine qu'il soit avec elle et que...

- Milia ! Il te prend pour une conne depuis des semaines et si je n'avais pas pris l'initiative de te le dire, à l'heure actuelle il continuerait de te prendre pour une conne ! », s'indigna James.

Je souffle un bon coup avant de toquer à la porte de chez lui. Andrew se tient devant nous, visiblement très surpris de nous voir ici. Il ferme la porte sur lui, ne nous laissant même pas l'occasion de rentrer.

« Bah tu ne nous laisses pas entrer ?, lui demandai-je.

- Non non c'est vraiment le bazar. Tu aurais dû me prévenir que tu venais, j'aurais rangé convenablement.

- C'est ça ! », rétorquai-Je en forçant le passage.

Quand j'arrive à l'intérieur, je suis plutôt surprise par la propreté du lieu vu ce qu'il vient de me dire. Je sais qu'elle est là, je ne sais pas où elle se planque mais je sais très bien qu'elle est ici.

« Elle est où ?, hurlai-je.

- Qui ?, me demanda Andrew confus.

- Ah s'il te plaît ne me prend pas pour une conne ! Elle est où ?, répétai-je.

- Mais de qui, a la fin !? »

Voyant que je n'obtiendrait aucune réponse de lui, je fais le tour des pièces et vu l'état du lit je sais très bien qu'il n'a pas dormi seul. Excédée, je reviens dans le salon et le gifle de toutes mes forces.

« Mais ça va pas bien dans ta tête !

- Arrête de nier ! Tu vas me rendre folle ! », hurlai-je.

Sentant le vent tourné, il me regarde tout penaud. Il cherche le soutien de James mais celui-ci lève les yeux au ciel, visiblement agacé par la tournure que prend les événements.

« Je sais que tu me trompes depuis des semaines ! Tu croyais quoi que je n'allais jamais m'en rendre compte ? »

Je le fusille du regard tandis que son regard haineux croise celui de James. Il peut lui en vouloir autant qu'il le souhaite de me l'avoir dit, en attendant c'est à lui-même qu'il doit en vouloir. Il n'aurait pas fait cette bêtise, rien de tout cela ne serait en train de se produire.

« Ça a été plus fort que toi, il a fallut que tu lui dises !

- J'ai strictement rien à me reprocher ! J'ai fait ce qui me semblait juste !

- Bah voyons !

- Tu sous-entends quoi là ?

- Tu n'as jamais voulu que je me marie avec Milia !

- Non mais je rêve c'est pas moi qui t'ait poussé dans les bras d'Olivia ! », s'écria James.

Il me regarde et se mord la lèvre se rendant compte qu'il en avait trop dit ou pas assez. Olivia ? Quand même pas son ex qu'il a quitté pour moi ? J'hallucine.

« Il faut que je m'assois », dis-je.

A ces mots, je prends place sur le canapé. Je me demande s'ils l'ont fait ici, là où je suis assise. A cette pensée, je suis prise d'une violente nausée. Cela me dégoûte tellement.

« Milia, je suis désolé. Ça n'est arrivé qu'une fois. On avait bu et j'ai...

- Couché avec elle, suggérai-Je.

- Oui. Mais après j'ai dit stop et nous n'avons que des contacts purement professionnel...

- Oh et j'imagine que tu travailles de ton lit ?, demandais-je sarcastique.

- Je ne suis pas sûr de bien comprendre là... »

Je me relève et lui fais face. Il me ment, je le sais. Je sais qu'il n'a pas arrêté de la voir et je sais aussi que les traces dans son cou sont trop récentes pour que cette relation ait pris fin il y a longtemps.

« Ton lit est défait. Tu vas me dire que c'est normal car tu dors dedans mais qu'il soit aussi défait ça me surprend.

- Je bouge beaucoup la nuit, se défendit-il.

- Ah oui ? Surprenant ! A la maison, tu ne bouges quasiment pas de la nuit. Le lit de ton côté est très simple à refaire.

- Je...

- Je te prends pour une conne, mon amour ? Oui effectivement tu me prends pour une conne ! »

Voyant que sa ligne de défense s'amincit de plus en plus, il reste silencieux. Je devrais le tuer, pleurer, hurler mais je reste sans voix. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il nie sa liaison avec Olivia. S'il regrette, il n'avait qu'à y réfléchir à deux fois avant de me tromper.

« Milia, je t'aime sincèrement. Il n'y a que toi que j'aime. »

James lui fait des yeux comme une soucoupe avant de frapper sa main sur son front dans un signe de profond désespoir.

« Tu es pathétique Andrew ! Vraiment Pathétique ! »

Alors que je m'apprête à rejoindre James pour sortir de cet endroit, Andrew me prend la main pour que je lui fasse face.

« Et notre mariage ?

- Tu crois vraiment que là c'est d'actualité ! »

Je le regarde avec un profond dédain.

« Tu crois sincèrement que j'ai actuellement envie de me marier avec un mec qui vient de me tromper sans aucune remord ?

- Une simple erreur, Milia.

- Une simple erreur ? Donc c'est ça ta ligne de défense ! Tu penses sincèrement que cela va suffire pour obtenir mon pardon ?

- Je...

- C'est fini Andrew... Je ne peux pas me marier avec toi alors que tu es un homme infidèle.

- Mais Milia, je t'aime. »

Sans que je ne comprenne le pourquoi du comment, le poing de James atterri en plein dans le nez de mon fiancé ou ex-fiancé.

« Ça c'est pour elle et parce qu'elle n'a pas assez de force pour te casser la gueule », vociféra James.

Surprise par ce geste, je ne sais pas quoi dire ni quoi faire. Je prends la main de James et le pousse à sortir. Il faut que l'on change tous les deux d'air. Je suis soulagée de cette confrontation même si au fond de moi, je suis anéanti. En une soirée, j'ai perdu mon premier amour et tous mes espoirs qui allait avec.

Permis d'aimerDonde viven las historias. Descúbrelo ahora