Chapitre 61

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Point de vue Milia

L'odeur du parfum de James me sort de mon sommeil. Je sens des lèvres se poser sur ma joue avant d'entendre la porte se fermer de nouveau. Je me demande bien quelle heure il est, j'ai l'impression de dormir depuis des heures. Finalement je me suis juste reposée une heure. Au moment où je m'apprête à me lever, quelqu'un toque à la porte. Je devine que cela ne peut être que ma mère.

« Entre, maman ! »

Tout en franchissant le seuil de la porte, elle me sourit. Elle a l'air d'être aux anges et je ne vois pas ce qui a pu changer en l'espace de si peu de temps. Je la regarde bien perplexe alors qu'elle s'assoit sur le lit à côté de moi.

« Ma fille, tu es une petite cachottière ! »

Je la fixe une nouvelle fois, les yeux ronds. Je ne vois pas du tout où elle veut en venir. Je ne suis pas du genre à cacher les choses à mes proches sauf au moment de mes fiançailles avec Andrew.

« Comment ça, maman ? Je ne te cache rien ! »

Elle me regarde d'un air dubitatif avant de me serrer tendrement dans ses bras. Je réponds à son étreinte sans savoir ce que tout cela veut dire.

« Promis, promis ! Ton secret est entre de bonne main avec moi ! Je ne dirais rien à James ! »

Je reste bouche bée, ne voyant certainement pas où elle veut en venir. Qu'est-ce qu'elle s'est encore imaginée comme scénario dans sa tête ? Je pousse un long soupir avant de sortir de la chambre. En descendant, je tombe nez à nez sur Liam.

« Bah alors sœurette, on est devenue une marmotte ? »

Alors soit je suis en train de rêver, soit je ne comprends pas ce qu'ils veulent tous me dire. Je le regarde dubitative tandis que Rina me fait signe du salon.

« Non pourquoi ?

- Il est 15h00

- Mais... Mais sur la pendule de la chambre il était 12h00. »

Je bégaie devant l'air attendri de mon frère. Il me serre contre lui de toutes ses forces, certainement très content que l'on se voit. Il est vrai que nous ne nous sommes pas vus depuis mon agression puis il n'était pas resté longtemps à New-York.

« Tata ! », s'exclama Oriana.

Elle vient se jeter dans mes bras alors qu'une autre petite tête blonde cours en ma direction. Klemens a bien grandi depuis la dernière fois que je l'ai vu, il avait tout juste deux ans.

« Les enfants, soyez un peu plus doux avec votre tante !, gronda leur papa.

- C'est bon, Liam. Je ne suis pas en sucre !

- Ce n'est pas ce que maman m'a dit tout à l'heure ! Bien joué, je ne serais bientôt plus seul »

Je le regarde perplexe et agacée à la fois. C'est quoi cette histoire ? Visiblement ma vie est devenue le centre d'attraction de tout le monde. Je relâche Oriana avant de prendre Klemens dans mes bras et rejoindre le petit groupe. Il cale son visage dans mon cou et semble ne plus vouloir me quitter.

« Tu veux peut-être que je le récupère ?, demanda Rina.

- Non c'est bon, ne t'inquiète pas. »

Je m'assois sur l'un des fauteuils disponibles pendant que Klemens s'installe plus confortablement contre moi. Il a vraiment une bouille d'ange cet enfant, on pourrait lui donner le bon dieu sans confession. Mon regard croise celui de James qui semble attendrie de me voir avec Klemens dans les bras.

« Tu vas mieux ?, me demanda James.

- Un peu oui... Ce n'est quand même pas le top du top !

- Qu'est-ce que tu as exactement ?, s'inquiéta Rina.

- Rien j'ai juste des nausées de temps en temps...

- Et des sautes d'humeurs ! », rit James.

Je le foudroie du regard avant de faire un rire sarcastique ce qui le fait éclater de rire. Je lève les yeux au ciel, pleins de désespoirs.

« Peut-être que tu attends un bébé, tata », souligna Oriana.

Tous les regards se posent sur moi alors que je masque mal mon trouble. Les enfants ont le don d'appuyer là où ça peut faire mal. James tente de déchiffrer mon expression mais rien ne semble transparaître.

« Maman avait des nausées et des sautes d'humeurs parfois quand elle attendait mon frère », continua la petite.

Rina et Liam me regardent un peu confus pendant que ma mère revienne dans le salon, assez surpris par ce silence. A vrai dire, je ne sais pas quoi répondre.

« Oriana, tu veux bien aller jouer avec ton frère dehors ? »

Elle acquiesce tandis que Klemens descend de mes genoux. Je cherche du soutien dans les yeux de James, mais visiblement il semble tout aussi désappointé que moi. Je me lève du fauteuil et part en direction d'un endroit où je pourrais être un peu seule.

« Milia !, s'exclama James du salon.

- Ne t'en fait pas, je vais aller lui parler », entendis-je de la part de Rina.

Et effectivement, Rina me rattrape dans le couloir qui mène aux chambres. Elle me prend gentiment la main.

« Tu n'es peut-être pas enceinte !

- Et si je le suis ?, paniquai-je

- Tu auras deux possibilités... Le garder ou avorter.

- Ou que ça se finisse en fausses couches...

- Comment ça ? Je ne suis pas sure de bien comprendre.

- J'étais enceinte avant mon agression mais je n'étais pas au courant, seulement j'ai fait une fausse couche et maintenant j'ai une cicatrice dans l'utérus qui rendrait une grossesse viable presque impossible !

- Oh Milia, je suis désolé. Je ne savais pas !

- Personne ne le sait et personne ne doit le savoir !

- C'est pour ça que tu es en train de paniquer ?

- Oui, je ne dois pas tomber enceinte !

- Pourtant il y a de grandes chances pour que tu le sois et ça depuis un certain temps... »

Elle me prend dans ses bras tandis que je me mets à sangloter. Je ne suis pas prête à vivre une deuxième fausse couche. Sans que je ne comprenne pourquoi, elle se détache de moi. Je vois James auprès d'elle qui me regarde avec beaucoup d'inquiétudes. Rina nous laisse tous les deux alors qu'il m'emmène dans la chambre.

Permis d'aimerHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin