Permis d'aimer

Chapitre 64

Le 28 décembre 2023, New-York.

Point de vue Milia

Fatiguée par le voyage, une fois à l'appartement, je pars m'allonger dans notre chambre. Je suis contente d'être partie en Allemagne mais je suis aussi très contente de revenir chez moi. La semaine chez ma mère s'est plutôt bien passé sauf au début quand j'ai appris pour ma grossesse. Ceci dit, maintenant tout le monde est au petit soin avec moi surtout James qui prend à cœur le fait que je vive sereinement ma grossesse. D'ailleurs, cela fonctionne plutôt bien car je ne pense plus autant à la possibilité de faire une fausse couche.

Je recouvre mon corps de la couette et m'endors presque instantanément. Entre le décalage horaire et ma grossesse, niveau fatigue j'ai mon compte pour plusieurs jours.

A mon réveil, je suis surprise de voir la valise dans la chambre. Je n'ai pas entendu le moins du monde, James entrer dans la pièce. J'ai vraiment un sommeil de plomb. Je me surprends à me regarder dans le miroir. Pour le moment, il n'y a aucun trace visible de ma grossesse. Mise à part ma poitrine un peu douloureuse, le reste est normal. Je soulève mon pull et fixe mon ventre. Une légère bosse est apparue en dessous de mon nombril, mais ce n'est visible que par moi. Je remets correctement mon haut alors que notre chat se met à miauler.

« Bonjour à toi aussi », ris-je.

Una miaule une nouvelle fois avant de s'installer sur le lit. Je sors de la pièce à la recherche de James que je retrouve assoupi sur le canapé. A petit pas, je prends la direction de la cuisine où je bois un grand verre d'eau. Comme nous sommes un jour de semaine, j'en profite pour appeler mon gynécologue afin de prendre rendez-vous. Je ne suis pas pressée par le temps, nous allons le garder. Il est avant tout important pour officialiser ma grossesse et entreprendre toutes les démarches nécessaires. Si je prends en compte le début de mes nausées ainsi que mes sautes d'humeur, je dois être à mon deuxième mois de grossesse. J'étais en plein déni, finalement heureusement qu'Oriana a eu le culot de me dire les choses telles qu'elles étaient.

En revenant dans le salon, James est toujours assoupi. Je m'allonge auprès de lui, sa main dans la mienne, je la dépose sur mon ventre. C'est un geste qui me rassure et qui me permet de me sentir moins seule face à mes doutes et mes craintes. Son nez se cache dans mon cou, me chatouillant légèrement.

« Je t'ai entendu appeler à l'instant.

- Désolé, je ne voulais pas te réveiller. C'était pour prendre rendez-vous avec le gynécologue.

- Je pensais que tu l'avais déjà fait quand on était en Allemagne...

- Non ça ne pressait pas étant donné qu'on va le garder ! »

Je me retourne et l'embrasse chastement.

« Et tes études ? Finalement on a jamais parlé de ça !, me dit-il gentiment.

- C'est vrai ! Mais je préfère te donner un enfant plutôt que de poursuivre mes études. Je pourrais certainement les reprendre après la naissance. Je n'ai qu'une année à refaire. C'est faisable ! »

A vrai dire j'en ai aucune idée si c'est faisable ou non, mais je me suis toujours dit que si je tombais enceinte jamais je n'avorterais. Si je n'avais pas fait cette malheureuse fausse couche, j'aurais gardé le bébé. James ou pas James.

« Me donner un enfant ? En parlant de ça, tu n'as plus de nausée ?

- Pour le moment non alors ne me porte pas malheur !

- Sinon quoi ?

- Sinon je fais exprès d'être exécrable !

- Non c'est bon, ça va aller. Merci pour cette délicate attention ! »

Il caresse ma joue tout en m'embrassant. Nous restons proche l'un de l'autre quelques minutes avant de finalement y mettre fin. Je dois aller défaire la valise et lui, lui, je ne sais pas ce qu'il compte faire de son temps libre.

« Tu viendras avec moi, le 10 ?

- Oui bien évidement ! Sauf si j'ai une audience mais pour le moment je n'ai rien de tel de programmer ! »

J'acquiesce avant de partir dans la chambre. Una, insatisfaite que je la réveille, miaule assez fortement. Je réprime mon envie de rire avant d'ouvrir la valise. Je ne me souvenais pas avoir emmener tant de choses. Sans grande volonté, je me mets à ranger.

« Je suis content de te voir prendre avec plus de légèreté ta grossesse ! »

La voix de James me fait sursauter. Je ne m'attendais pas à le voir entrer dans la pièce.

« Ne me fais plus jamais une frousse pareille. Je te signale que je suis enceinte !

- Désolé, me dit-il confus.

- Toute manière je n'ai pas d'autre choix que de le prendre avec légèreté. De un parce que sinon tu vas me trucider et ma mère aussi. Deuxièmement, si je veux que ma grossesse arrive à terme, j'ai plutôt intérêt à ne pas être trop stressée et angoissée. »

Je lui fais un sourire entendu, avant de ranger les quelques pulls dans le placard. Le déménagement, la grossesse... Tout ça en même temps, rien ne me sera épargnée en 2024.

« Au faite, nous allons toujours chez tes parents pour le nouvel an ?

- Non, ils ont un truc de dernières minutes. Je ne te l'ai pas dit ?

- Non mon amour, sinon je ne t'aurais pas posé la question !

- Je suis désolé. Avec ta grossesse, j'ai un peu omis le reste.

- Je sais. Je ne t'en veux pas ! Donc on le passera tous les deux en amoureux ?

- Oui à moins que tu y vois un inconvénient. On peut voir avec Clare, Eva ou Lawrence. »

Lawrence est un de ses amis d'enfance, le plus proche. J'ai fait sa rencontre alors que nous n'étions que deux amis avec James mais visiblement il a assez bien pris le fait que nous soyons maintenant ensemble. Lawrence connaissait un peu Andrew mais pas suffisamment pour émettre un jugement négatif sur mon rapprochement avec James.
Quant à Eva, je ne l'ai pas revu depuis mars et je ne souhaite pas la revoir. Elle n'a jamais été méchante avec moi mais elle me rappelle trop de mauvais souvenir.

« Alors Clare et Lawrence oui... Eva, non ! »

Il éclate de rire alors que je le fusille du regard.

« Pourquoi non pour Eva ? Elle ne t'a jamais rien fait de mal !

- C'est hors de question ! Ça me rappelle trop de mauvais souvenirs, trop Andrew !

- Oui ou alors tu es juste jalouse parce que j'ai eu pendant un temps un petit intérêt pour elle », réplique-t-il amusé.

Une nouvelle fois, je le foudroie du regard. Je ne suis pas jalouse malgré ce qu'il peut s'imaginer.

« Non... Tu es jalouse ! Hahaha. C'est la meilleure de l'année ! »

Il éclate de rire avant que je ne lui balance un de ses pulls à la figure. Il ne vaut mieux pas qu'il me fasse enrager.

« Je ne suis pas jalouse. On peut passer le réveillon du nouvel ensemble ou à deux, comme tu veux !

- Donc je peux inviter Eva sans que ça ne te dérange ? »

Je serre mes poings tout en fulminant. Il va finir par me faire péter un plomb. Il me prend dans ses bras, mort de rire.

« Tu m'énerves !

- Moi aussi, je t'aime ! »

Je lève les yeux au ciel. Il faut qu'il fasse attention c'est la deuxième fois en une semaine qu'il me dit je t'aime. Finalement il sort de la chambre tout en me disant qu'il préférait le passer uniquement avec moi. Tout ça pour ça. Je me repose quelques secondes sur le lit avant de rejoindre James.