Chapitre 34

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Des nouvelles d'Isstad arrivèrent par coursier. La lettre de l'espion d'Alrek était longue et condensée. Lorsqu'il la reçut, il ne chercha pas à la cacher à Vestar qui lut par-dessus son épaule. Son espion ne s'embarrassait pas de fioritures, passant directement au vif du sujet qui préoccupait réellement son roi.

Depuis leur départ, nombre de choses avaient changé. Surtout en ce qui concernait Merken et Valdemar. La partie concernant Caspar et Tindra ne l'intéressait pas tellement. Malgré tout, il y jeta un œil. Selon leur correspondant, l'échec de son traître avait fait entrer Caspar dans une violente rage. La défaite d'Elina n'avait pas aidé à le calmer. Au contraire.

En l'absence d'Alrek, Tindra avait pris les devants pour le remplacer et maîtriser son époux. Ni Vestar ni Alrek n'était à l'aise avec cette idée mais c'était préférable que d'avoir un Caspar détruisant tout sur son passage pour se venger. D'après l'espion du blond, elle s'en sortait plutôt bien, conseillée par le conseil de son beau-fils.

Les nouvelles majeures concernaient Merken et Valdemar. C'était ce que Vestar avait le plus attendu de cette lettre. Il se pencha un peu plus pour mieux voir ce qui était écrit. Il redoutait de découvrir qu'ils avaient repris du pouvoir depuis qu'ils étaient seuls.

Il fut soulagé de lire que, apparemment, le conseil tenait bon face à la pression que les deux lords exerçaient sur eux. Ils avaient tenté la corruption, les menaces, la coercition. Jusque là, rien n'avait fonctionné.

Cependant, Merken demeurait dans l'ombre de Valdemar, le laissant prendre tous les risques et accuser la critique. Car la cour commençait à parler un peu plus fort du comportement du lord. La société transverse renversait la pression pour que leur comportement soit remarqué et critiqué.

- Tu connais la société transverse ? s'étonna Vestar.

- J'en connais l'existence, oui, admit Alrek. J'ignore qui en sont les membres mais je sais qu'elle existe. Si tu me poses la question, c'est que tu la connais aussi. Je peux même pousser ma supposition jusqu'à dire que tu en connais des membres.

- N'espère pas de noms. Je ne t'en donnerais pas.

- Le contraire m'aurait surpris.

Ils échangèrent un court sourire avant de reprendre leur lecture. Vestar appuya son menton sur l'épaule de son fiancé qui ne réagit pas.

L'espion continuait en assurant à Alrek que le soutien du lord commençait à s'effondrer et que même Merken en souffrait. Il ne faudrait plus longtemps avant que Valdemar se retourne contre son vieil allié qui s'en sortait beaucoup mieux que lui. Soit Valdemar partait de son côté, soit il s'alliait à Alrek pour se venger. L'espion ignorait quelle solution le lord allait choisir.

- Je pense qu'il va tenter sa chance seul, dit Vestar.

- Je pense aussi. Il est impensable qu'il tente de s'allier à moi après tout ce qu'il s'est passé. Je sais ce qu'il veut réellement et que je ne le lui céderais pas. Sa seule solution, c'est de se montrer plus malin que Merken.

- Sauf que même Merken perd de la vitesse. Avec de la chance, d'ici à ce que l'on se marie, il aura perdu la majorité de son soutien.

- Tu es bien optimiste. Ça ne te ressemble pas.

Vestar haussa les épaules.

- C'est l'effet d'autant de bonnes nouvelles, je suppose. J'ai envie de croire que ça va continuer.

- Désolé de te ramener sur terre mais il y a peu de chances que ça arrive. Si Valdemar risque de céder face à la pression, il n'en sera pas de même pour Merken. Lui ne renoncera jamais.

DeceitTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang