Chapitre 3

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— Je suis désolée, Mademoiselle mais nous ne pouvons pas vous prêter de l'argent. Votre entreprise est proche de la faillite, c'est trop risqué pour la banque, m'annonce le banquier.

Même si je m'y attendais, je vis ce moment comme une sentence. Ma dernière carte vient de s'envoler. Mon désespoir augmente.

— Je suis cliente chez vous depuis des années, j'ai toutes mes assurances chez vous. Sur mon compte personnel, je n'ai jamais été à découvert. Ma boîte fonctionne. Je suis juste tombée sur un connard doublé d'un escroc et j'ai le droit à rien ! Toutes ses années à payer des frais exorbitants ! J'aurais pu partir et perdre moins d'argent ailleurs ! En gros ma fidélité à votre banque de merde, c'est du vent ! crié-je en perdant mon sang-froid.

— Je sais que c'est difficile à entendre, Mademoiselle, mais il faut que vous gardiez le contrôle de vous-même, m'extorte au calme mon banquier.

C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, je me lève, remets mon manteau et prends mon sac. J'ouvre la porte et crie dans le couloir.

— Vous voulez que je me calme ! J'essaie de sauver mon entreprise et vous m'enfoncez dans la merde ! Je ne vais me prostituer pour pouvoir payer mes employés !

— Mademoiselle, s'il vous plaît, pas dans le couloir, tente de me contenir mon conseiller.

— Vingt-cinq mille euros, c'est le montant de mon bénéfice au premier semestre de cette année ! Mais non, mon entreprise est considéré à risque à cause d'un CONNARD ! Si je sauve ma boîte, vous change de banque et dépose un gros tas de merde devant l'entrée ! Allez tous vous faire foutre, Banque de merde ! hurlé-je avant de partir.

Je m'enfuis presque en courant sans me rendre compte du nombre de témoins qui ont assisté à la scène, entre les clients étonnés qui me regardent et les autres conseillers qui ont ouvert leur porte pour trouver la source du vacarme. Je laisse mon banquier seul au milieu du couloir, géré la fin de ma prestation. Dans la rue, les larmes commencent à couler sur mes joues. Arrivée dans le bar de mon cousin, je m'effondre dans ses bras, secouée par de gros sanglots.

L'établissement est encore fermé, Lucas et Steve étaient en train de nettoyer les tables quand j'ai débarqué. Ils ont tout arrêté pour me consoler. Assise sur la même banquette que la veille, Steve m'apporte un grand verre d'eau pendant que mon cousin essaye de me calmer. Quand les larmes ne coulent plus, j'attrape le verre et je vide le contenu en une fois.

— Allie, que s'est-il passé pour que tu arrives dans cet état ? me demande mon cousin.

— La banque ne veut pas me prêter de l'argent. J'ai perdu mon sang-froid et j'ai fait une grosse connerie, leur raconté-je en baissant les yeux.

Ils se regardent interloqués, je suis connue pour être calme en toute circonstance.

— Qu'as-tu fait ? me questionne avec douceur Steve.

— J'ai hurlé dans leur couloir et j'ai crié que c'était une banque de merde, avoué-je, penaude.

Leurs épaules commencent à se secouer et puis ils rient ouvertement. Leur hilarité augmente quand je les foudroie du regard. Mon cousin s'essuie les yeux et reprend son calme.

— Allie chérie, tu as fait ce que toute personne rêve de faire dans une vie. Je pense que tu as gagné le respect de certains clients.

— Mais, imagine, s'il y avait un de mes clients ou un de mes fournisseurs, je suis foutue ! dis-je à un ton plus aigu que d'habitude. Dès qu'ils sauront que mon entreprise a des difficultés, je n'aurais plus de commandes. On va me demander d'avancer l'argent pour recevoir mes fournitures. J'ai seulement de quoi payer mes employés avec ce qu'il m'a laissé et les charges, les taxes avec l'argent que j'ai transféré de mes livrets ! La situation est catastrophique ! m'époumoné-je.

L'argent ne fait pas le bonheur (terminé)Where stories live. Discover now