Chapitre 28

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Des jurons me tirent de mon sommeil, je mets du temps à réaliser qu'il s'agit de Théo qui vient de rentrer de soirée. La voix de Lola me parvient.

— Tu es dans un sacré état ! Viens, je vais te conduire à ta chambre avant que tu ne réveilles tout l'immeuble.

Il grommelle quelque chose que je ne parviens pas à distinguer.

— Non, je n'arrive pas à dormir, maintenant va te coucher, lui répond sa soeur.

Elle ouvre la porte et pousse son frère à l'intérieur de la pièce. Je me retrouve pour observer Théo, une faible lueur venant de la rue filtre à travers le rideau. Il enlève ses vêtements tel un strip-teaser et les envoyer valser contre son bureau. Il manque de tomber au moment où il enlève son pantalon. Ce jeu l'amuse beaucoup, si j'en juge ses gloussements. Il s'affale ensuite en caleçon sur son lit et se penche au-dessus de moi pour me regarder. Une effluve d'alcool me parvient et je retiens un haut-le-coeur. Malgré son état d'ébriété, il le remarque et me dit de sa voix pâteuse :

— Allie, pourquoi tu n'es pas venue ? Je m'ennuie sans toi, les autres ne sont pas intéressants alors je bois.

Il se penche vers moi pour m'embrasser, dégoûtée par son odeur, je le repousse.

— Demain Théo. Là, tu pues et en plus tu viens de me réveiller. Je n'ai pas envie.

Il se roule sur le côté pour s'allonger sur le dos et boude.

— Dors, lui ordonné-je. Tu n'es pas en état de faire quoi que ce soit, cette nuit.

Comme un enfant, il ne me répond pas et je quitte la chambre pour satisfaire une envie pressante. À mon retour, il dort la bouche grande ouverte, allongé en étoile de mer et ses ronflements emplissent la pièce. Je repousse son bras et sa jambe qui ont débordé sur ma place pour pouvoir dormir un peu.

À mon réveil, je retrouve Lola dans la cuisine, en train de boire un café. Elle a les traits fatigués et me salue d'un signe de la main quand je m'installe avec elle. Elle baille avant de me dire :

— Pour une fois, je suis bien contente de ne pas aller faire mon footing ce matin.

— J'ai entendu que tu étais réveillée quand ton frère est rentré. Il n'a pas été très discret.

Elle sourit.

— C'est rare qu'il boive autant, mais à chaque fois, il se prend un mur ou une porte. Heureusement que j'étais au téléphone avec Sonia, sinon il aurait pu se faire mal, cet idiot.

— Sonia, c'est votre amie qui habite aux États-Unis ?

Elle acquiesce.

— L'entreprise où elle travaille a été racheté récemment et les nouvelles méthodes de management sont désastreuses. Surtout que l'un de ses chefs lui met une pression monstre, je lui dis que ça ressemble à du harcèlement, mais elle a du mal à ouvrir les yeux. J'ai un peu peur qu'elle fasse un burn out et si on rajoute le fait que son mec, qui travaille dans son équipe, l'a quitté, elle ne va pas très bien. Je lui ai dit de revenir en France dans un premier temps et de trouver un job en Europe. J'espère qu'elle m'écoutera à temps.

Elle avale une gorgée de café avant de me dire :

— Désolée d'être aussi rabat-joie ! Raconte-moi plutôt comme le retour de mon frère s'est passé.

— Tu n'as pas à t'excuser de vouloir aider ton amie. Quant à ton frère, il puait l'alcool et a essayé de m'embrasser avant de bouder comme un bébé parce que j'ai refusé.

L'argent ne fait pas le bonheur (terminé)Where stories live. Discover now