L'argent ne fait pas le bonheur (terminé)

Chapitre 25 (1/2)

Théo passe me chercher après le travail, ce soir nous avons décidé de passer la soirée ensemble sans nous cacher ou sans trouver une excuse pour se voir. Lucas a marmonné quelque chose quand je l'ai prévenu que je ne viendrai pas manger avec eux et Steve, lui, a été très enthousiaste. J'ai proposé de rester chez moi, je tenais à passer la soirée qu'entre nous. Je dois voir Lola demain pour manger le midi avec elle et j'ai cru comprendre que Steve prévoit de les inviter tous les deux pour que Lucas apprenne à connaître un peu mieux Théo.

Quand ce dernier arrive, je suis encore en train de travailler, le cabinet d'expert comptable me demande de lui renvoyer toutes mes factures depuis deux ans afin de pouvoir établir le préjudice de l'escroquerie. Je suis assise sur le sol et regarde dans des casiers que je n'ai pas ouvert depuis plusieurs mois pour essayer de trouver le dossier qui contient le fameux sésame. Je me rends compte de sa présence lors que son ombre me cache la lumière.

— Un coup de main ? me demande-t-il.

Je soupire et lui tends un de mes bras.

— Aide-moi à me relever. Je commence à m'encroûter à force de traîner par terre.

Il saisit ma main et un instant plus tard, je suis sur mes deux jambes. Il se penche vers moi, une vague de chaleur m'envahit et je me mords la lèvre dans l'attente d'un baiser proche. Il s'arrête à quelques centimètres de ma tête et me dit :

— Je crois que je ne t'ai pas dit bonjour correctement.

— Il faut remédier à ça, chuchoté-je.

Il sourit, mon coeur fait un saut périlleux dans ma cage thoracique en le voyant. La distance entre nous se réduit lentement, mais progressivement. Je place mes bras autour de ses épaules et me colle contre lui. Il dépose sur mes lèvres d'abord un baiser rapide, puis un deuxième qui reste un peu plus lontain et enfin un dernier plus tendre que nous approfondissons avec beaucoup de douceur.

Ses mains s'enroulent autour de ma taille, il m'attire davantage contre lui. Les fines gouttes de pluie sur son manteau passent à travers ma chemise et entrent en contact avec ma peau et un frisson me parcourt. Mes tétons se dressent en réaction au froid, puis une chaleur envahit mon bas-ventre. Mon bassin se colle davantage au sien, il gémit, son érection me confirme que notre désir l'un de l'autre est réciproque. Je recule sans m'en rendre compte tout en l'embrassant et je finis par buter contre mon bureau. Je prends appui en posant mes fesses dessus et en écartant légèrement les jambes pour qu'il soit le plus collé à moi. Notre baiser passe à une étape supérieure, l'enlève mes bras d'autour de son cou pour venir les placer juste au-dessus de ses fesses. Les siennes quittent mes reins pour aller se loger dans mes cheveux, qu'il caresse lentement.

Nous nous séparons, je reprends petit à petit conscience d'où nous nous trouvons. Je lève les yeux vers la caméra située juste au-dessus de ma porte de bureau et le lui indique.

— Je crois que l'on a bien fait de s'arrêter sinon le gars de la société de surveillance aurait de sacrées images à visionner.

Il sourit tendrement face à mon humour, il m'embrasse rapidement et garde une mèche de mes cheveux dans l'une de ses mains.

— Ce n'est que partie remise, murmure-t-il avec sa voix rauque de désir.

Je me mords la lèvre inférieure, impatiente. Il finit par lâcher mes cheveux et s'écarte. Je prends mes affaires, me prépare pour sortir quand je vois le dossier que je cherchais en dessous d'une pile. Je le retire en faisant tomber au passage deux pochettes. Théo m'interroge du regard.

— Le cabinet comptable veut vérifier toutes mes factures de ses deux dernières années pour calculer le préjudice financier auquel je peux prétendre et essayer d'intercéder en ma faveur auprès des organismes de garanties bancaires pour que je puisse obtenir un prêt pour payer l'URSSAF, la TVA et tout le reste. J'en ai marre ça fait depuis la semaine dernière que je scanne des factures, mais bon c'est une petite embellie dans mon ciel gris en ce qui concerne l'entreprise.