Chapitre 38

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Dans la salle d'attente du gynéco, le sentiment n'est plus le même, la peur a laissé place à l'excitation. Il reste un tout petit peu d'appréhension, mais j'imagine que c'est normal. Je pianote sur mon téléphone et quand je regarde Ken entre deux, il a un sourire béat sur le visage. Il n'a pas lâché ma main depuis que nous sommes sortis de la voiture et ce n'est pas pour me déplaire.

Depuis que nous savons que nous allons être parents, notre relation a complètement changé. Il y a entre nous un symbiose incroyable, nous sommes à 300% sur la même longueur d'onde. Une espèce de connexion que nous n'avions jamais connus depuis que nous sommes ensemble.

Et tout ça sans tenir compte de nos parties de jambes en l'air. Avant faire un bébé était notre priorité, maintenant que c'est fait les choses reviennent à la normale. Mais en mieux, en beaucoup mieux. Je ne saurais pas dire à quoi c'est dû mais clairement sur ce plan-là aussi c'est incroyable.

-Madame Battisti?

Je sors de mes pensées et vois le gynéco en face de moi en train de serrer la main de Ken. Je fais de même et le suis dans son bureau.

-Installez-vous directement pour l'échographie. Je pense qu'on a pas besoin de tests aujourd'hui.

Je m'installe et le gynéco prépare tout pour l'écho.

-Alors... Voilà, les deux poches sont là. Tout à l'air de bien aller. Mais comme je vous l'ai dit la dernière fois. On va continuer à surveiller cette grossesse de très près. Non seulement parce que vous allez avoir des jumeaux mais aussi à cause du traitement que vous avez pris pour les avoir. La bonne nouvelle c'est qu'ils ne partagent pas le même placenta, ça évite pas mal de risques. Il va aussi falloir songer à prendre vos dispositions pour le travail.

-C'est à dire?

-Ça veut dire que d'ici à peine deux mois vous serez en arrêt de travail.

Je me mets à rire comme une imbécile.

-C'est une blague?

-Absolument pas.

-Je suis directrice générale d'une multinationale. Donc bon...

-C'est repos total. Sinon vous prenez trop de risques.

Je regarde Ken qui a son regard qui veut dire "T'as intérêt à faire ce qu'on te dit". Autant dire que j'ai perdu d'avance.

-Ne vous inquiétez pas, on se verra souvent, on suivra tout ça et ça ira.

24 ans aujourd'hui! Mon dernier anniversaire sans mes bébés. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'on l'annonce à tout le monde aujourd'hui. Famille, amis. Tout le monde sera réuni alors c'est le moment idéal pour faire ça. Ken a refusé que je prépare quoi que ce soit alors je me contente de me préparer en jetant un œil à ce que fait le traiteur par-dessus la rambarde de l'étage. Ça va en faire du monde dans la maison.

Je cherche une tenue qui ne me trahira pas au premier regard. Une robe tee shirt c'est bien. Une paire de baskets c'est bien aussi. Je rejoins Ken qui finit de se préparer dans la salle de bain. Il s'arrête net en me voyant dans le miroir.

-Qu'est ce qui t'arrives?

-C'est la robe que tu portais quand on s'est rencontré.

-T'es sérieux? J'ai même pas fait gaffe!

-Je t'assure. Tu l'avais pas remise depuis. Pas avec moi en tout cas.

-J'ai été au plus pratique, tu vois. Histoire de pas être grillé dans la seconde.

-Tu veux qu'on leur dise comment?

-On va improviser. Mais j'entends déjà les "je le savais!" arriver.

Him & IWhere stories live. Discover now