Partie 1~Prologue

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La pluie tombe par trombe sur les vitres de la voiture. Les essuie-glaces peinent à chasser l'eau. J'ai essayer de convaincre maman de s'arrêter le temps que l'orage passe, mais elle ne veux pas arriver en retard au théâtre.

Je jette un coup d'oeil sur la banquette arrière où ce trouve mon frère et ma soeur qui dorment paisiblement. Ils vont tellement me manquer quand j'entrerais dans l'école de cinéma que j'ai choisit.

Le téléphone de maman sonne, me tirant de mes réflexions. Elle saisit l'appareil malgré mes protestations et décroche. C'est papa, je reconnais sa grosse voix dans le combiné.

Je reporte mon attention sur la route et plisse les yeux pour mieux voir les lumières qui éblouissent devant nous. Après quelques secondes je remarque que c'est un gros camion de livraison, arrêté en plein milieu de la route, bloquant l'accès des deux côtés.

Maman ne tarde pas à le remarquer et repose le téléphone avant de freiner. Elle jette un coup d'oeil dans le rétroviseur extérieur pour voir si il y a d'autres véhicules derrière nous mais nous sommes les seuls sur la route.

- Ne bouge pas, j'arrive tout de suite.

Elle ouvre la portière et descends. Elle marche jusqu'au camion et frappe à la porte mais personne ne l'ouvre. Je détourne mon regard et le pose du côté de la vitre. L'eau ne coule plus sur cette dernière et je peux apercevoir un homme vêtu de rouge, portant deux corne sur sa tête, il me sourit. Je me frotte les yeux et les réouvre pour voir si j'ai rêvé et je constate que c'est bien le cas.

Je reporte mon regard sur maman, qui attend toujours que le camionneur lui ouvre la porte mais ce dernier n'est pas décidé à le faire. Elle rebrousse chemin et remonte dans la voiture, trempée jusqu'au os.

- Alors ? Je demande.

- Il ne répond pas. Je ne sais pas ce qu'il fait mais nous allons être en retard. Ton père nous attends.

Je soupire, énervée par le comportement de cet homme. Cet pièce de théâtre je voulais tant la voir, ça fait des mois entiers que je l'attend et pile ce jour là, un connard décide de bloquer la route sans aucune raison.

Maman démarre la voiture pour faire demi tour, nous n'avons pas vraiment le choix. Elle regarde dans le rétroviseur intérieur et je fais de même.

- C'est pas vrai, souffle t-elle en actionnant son clignotant gauche. Y'a une file de voiture qui attend !

Je regarde à mon tour dans le rétroviseur mais n'y vois rien. Il n'y à pas de voiture, aucune. Je regarde alors maman, persuadé qu'elle rêve ou je ne sais quoi, mais elle baisse la vitre et entame une conversation avec un homme imaginaire. Je me tourne vers ma soeur, la seule réveiller.

- Maman parle toute seule ? Je demande inquiète.

- Non, tu ne vois pas le monsieur ?

Je regarde alors à ma gauche et sursaute en voyant l'homme de tout à l'heure. Il porte un chapeau et une longue veste noire mais je suis presque certaine que c'est lui. Je ne prête pas attention à la conversation, trop occupé à le détailler. J'ai l'impression qu'il sort tout droit d'un film d'horreur.

Des lumières clignotent dans le rétroviseur droit et je plisse les yeux pour voir de quoi il s'agit. Un gros camion fonce droit sur nous. J'agrippe le poignet de maman mais ce n'est rien d'autre que l'accoudoir. Elle est dehors, avec l'homme devant le camion qui bouche le passage.

J'avale difficilement ma salive en voyant le camion ce rapprocher et essaye de détacher ma ceinture mais elle ne ce détache pas. Je commence à paniquer, je suis certaine qu'il va nous foncé dedans et manque de pot, c'est un lac qui est à côté.

Plus les secondes passent et plus le camion arrive rapidement vers nous. Je m'apprête à parler quand ce dernier nous percute. La voiture glisse sur la chaussée jusqu'au lac. Je m'accroche à mon siège, Lucie et Max hurlant derrière moi.

La voiture s'enfonce dans le lac sans que je ne puisse faire quelque chose pour nous sortir de là. Je hurle à ma soeur et à mon frère de se détacher pour sortir. J'essaie à mon tour, mais c'est comme ci quelque chose m'empêchait de sortir de la voiture. L'eau passe par tout les trous et a déjà remplis la moitié du véhicule.

- Naomi, hurle Lucie.

- Sortez, vite !

Max donne des coups de pieds dans la vitre qui cède après plusieurs coups. Je continue de tirer sur ma ceinture, les larmes aux yeux. Elles coulent sans que je n'y puisse rien et l'air me manque déjà. Je retient ma respiration alors que je voiture s'enfonce plus profond dans l'eau et tire de nouveau sur la ceinture.

Je tire si fort que je fini par passer. Je me déplace jusqu'à la vitre que Max à casser et me hisse à l'extérieur. Je nage en haut, prête à remonter alors que je sent quelque chose me tirer vers le bas. Il fait noir sous l'eau, je n'y vois rien mais je sent toujours cette main me tirer vers le bas.

J'attrape ma cheville, cherchant ce qui pourrais me retenir mais il n'y à rien. J'ai l'impression de devenir folle. Alors que l'air me manque je nage plus vite que je le peux vers la surface, battant toujours et encore des jambes pour remonter. Une fois en haut, je prend de grande inspiration pour calmer mes peurs. J'ai bien cru que j'allais y rester.

- Maman ! Je hurle de toute mes forces alors que cette dernière est en larmes aux côtés de Max et Lucie.

Je nage jusqu'à la route et sort du lac. Je cours vers elle alors qu'elle tombe sur le sol, un corps devant elle, MON corps. Je tombe à mon tour, me voyant sur le sol, la peau bleutée par l'eau et les lèvres plus bleu que le ciel la journée. J'ai l'air froide, et morte.

Les pompiers tentent de réanimer ce corps et j'ai l'impression d'être dans un rêve. J'espère que s'en n'est un, que je vais me réveiller maintenant et que je serait dans mon lit, comme ci cette journée qui avais si bien commencé n'était qu'un rêve.

Maman pleure de plus belle, Max et Lucie l'imitant. Deux hommes portent mon corps pour le mettre dans un sac qu'ils referment. Je ne comprend pas ce qui est en train de ce passer. Suis-je réellement morte ? Je suis pourtant sortie de la voiture, vivante.

- Maman ?

Cette dernière ne lève même pas la tête, comme ci elle ne m'entendait pas.

- Max, Lucie ?

Aucune réponse. Je me sent tirer vers l'arrière alors que je tente de m'accrocher du mieux que je peux à tout ce que je trouve, mais c'est comme ci une force surnaturelle me propulser loin dans une lumière d'une blancheur aveuglante.

C'est ça alors, le paradis ?

Ange ou Démon     Où les histoires vivent. Découvrez maintenant