Chapitre 2

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Ce fut parfait. Tout y était : l'étincelle, la passion,... Seul point négatif : le raclement de gorge.

-Je voulais juste vous parler, dit Keefe en prenant bien soin de ne pas les regarder. Mais je peux repasser si jamais ?

-Non, dit Fitz, reste. J'allais partir de toute façon.

Sophie n'était pas de cet avis. Elle attrapa Fitz par le bras pour l'empêcher de partir.

-Tu peux très bien nous parler à tous les deux, fit-elle.

Fitz esquissa son sourire de star de cinéma, qui avait tant fait battre le coeur de la jeune fille pendant toute ces années.

Keefe soupira.

-Bon, c'est difficile à dire, dit-il, mais voilà : pendant longtemps, Sophie, j'ai été amoureux de toi.

La jeune fille tressaillit, tout comme Fitz, mais l'Empathe poursuivit :

-Pendant toutes ces années, je t'ai aimé. Ta manière d'aller toujours de l'avant, de t'appuyer sur tes amis et de les laisser aussi s'appuyer sur toi. Ton sourire, tes yeux marrons,... Bref, tout ça pour vous dire que tout ça, c'est du passé. Je suis passé à autre chose.

Sophie était abasourdie : elle venait d'apprendre que les deux beaux gosses de l'école étaient amoureux d'elle depuis... depuis combien de temps d'ailleurs ? Fitz serrait les poings très fort. Il semblait sur le point d'exploser. Sophie posa une main apaisante sur son épaule.

-Je... je ne sais pas quoi dire, fit Sophie.

-Moi je sais ! explosa Fitz. Tu fais ça pourquoi, Keefe ? Pour nous séparer ? C'est quoi ton problème ?

Sophie écarquilla les yeux. Fitz avait besoin d'elle.

-Fitz, dit-elle, calme-toi. Il a dit que c'était du passé.

-Ne me dis pas que tu le crois ! s'exclama-t-il. Enfin, tu ne vois pas clair dans son petit jeu ?

Keefe baissa les yeux.

-Je vous assure que ce n'était pas mon intention, marmonna-t-il.

-Toi... commença Fitz.

-Fitz ! cria-t-elle. Ne dis pas des choses que tu regretteras par la suite !

Le garçon semblait vouloir dire quelque chose, mais se ravisa au dernier moment. Il baissa les yeux.

-Pardon, dit-il, c'est juste que, je ne pouvais pas supporter de te perdre alors que... qu'il m'a fallut tout un temps pour me déclarer.

Cet aveu fit fondre le cœur de Sophie.

-Comment as-tu pu croire ça ? demanda-t-elle. Tu m'en croyais vraiment capable ? Après tout ce que je t'ai dis ? Et ce qui vient de se passer ?

-Non, j'ai parlé sans réfléchir. Je suis désolé, Sophie, dit-il.

-Bon, lança Keefe. Je vais y aller moi.

Il partit sans un mot.

-Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? demanda Fitz.

-On pourrait déjà rentrer ? proposa Sophie.

-Je parlais de nous deux, déclara Fitz. Qu'est-ce qu'on fait ?

-Oh ! s'exclama Sophie. Je...

-Je ne te force pas, Sophie. Simplement, tu ne crois pas qu'on a déjà beaucoup attendu ?

C'était aussi l'avis de Sophie. Mais, elle ne savait pas si elle était prête. Certes, elle avait fait une promesse à Linh, certes elle aimait Fitz, il était parfait avec elle. Seulement, la perspective d'officialiser leur relation l'effrayait. Elle n'osait même pas imaginer les murmures des autres prodiges. Elle passerait de "La fille qui avait été enlevée" à "les mal-assortis".

-Tu n'as pas à craindre le regard des autres, Sophie ! dit Fitz comme s'il lisait dans ses pensées. Depuis quand y prêtes-tu attention ?

-C'est juste pour toi que ça m'inquiète ! Avec tout ce qu'on dit déjà sur ta famille, supporterais-tu encore plus de ragots ?

-Les ragots ne me font plus peur, déclara-t-il. À l'époque, si. Mais j'ai changé !

Il la prit dans ses bras. Sophie y était bien, comme si plus rien ne pouvait la toucher.

-C'est d'accord, dit-elle. Tu as raison, on a déjà trop attendu.

Elle inspira un grand coup, et demanda :

-Fitz, veux-tu sortir avec moi ?

Fitz esquissa son sourire de star de cinéma.

-Bien sûr !

Sophie se jeta à son coup. Elle resta longtemps blottie dans ses bras. Puis, il s'écarta et déposa un doux baiser sur son front.

-À demain, Sophie !

-À demain, Fitz !

Le jeune homme repassa par la maison pour dire au revoir à Edaline.

Sophie se sentait étonnamment bien. Enfin, elle avait franchi le pas.

Un sourire se dessina lentement sur son visage. En une journée, elle avait fait énormément de choses qu'elle aurait dû faire depuis longtemps : Embrasser Fitz, se mettre en couple avec lui, se confier à lui, tout comme lui à elle. Keefe avait même avoué un secret qu'il gardait depuis longtemps.

Une bonne chose de faite ! se dit-elle.

Elle rentra et s'assit dans le salon. Restait maintenant à annoncer cela à ses parents. Pour Edaline, ça sera chose aisée. Mais pour Grady... il n'y a plus qu'à espérer que tout se passerait bien. Bien sûr, ses parents étaient déjà au courant qu'ils se fréquentaient, mais jusque là leur relation n'était pas officielle !

Sophie était toujours en pleine réflexion, quand une voix interrompit ses pensées :

-Sophie ? demanda Edaline.

-Oh euh, oui, répondit la jeune fille.

-Tu m'as l'air déconcertée, lui dit Edaline. Tu es sûre que ça va ? Que te voulaient Fitz et Keefe ?

-Tout ne pourrait pas aller mieux, répondit Sophie.

-Et je peux connaître la raison de ce soudain sursaut de bonne humeur ? demanda l'Invocatrice. Non, laisse moi deviner, Fitz t'as embrassé, et vous avez officialisé votre relation ? Et Keefe vous a interrompu ?

Sophie rougit violemment. Comment Edaline avait-elle deviné tout si facilement ?

-Euh, oui, répondit Sophie. Comment l'as-tu deviné ?

-C'était facile, dit-elle. J'ai vu Keefe par la fenêtre, et il n'y avait qu'à voir la tête de Fitz quand il a sauté !

-À ce point-là ? demanda Sophie.

-Oh que oui, répondit-elle. Il avait un énorme sourire sur le visage et m'a à peine salué avant de sauter. Bon, je dois te laisser maintenant. On en reparle avec Grady se soir ?

Sophie hocha la tête et Edaline s'en alla. Étrangement, Grady prit bien la nouvelle. Il commenta seulement d'un "Heureusement que ce n'est pas le fils Sencen !", ce qui avait fait rougir Sophie jusqu'aux oreilles.

Elle avait ensuite hélé Biana, qui avait exigé le récit complet de l'instant avec les ressentis en prime. Difficile d'imaginer plus gênant.

Sophie s'endormit donc le soir, la tête enfin vide, et pour la première fois depuis longtemps, elle s'endormit très facilement.

Et voilà, 1066 mots. J'espère que ça vous plaira, que vous ne vous ennuyez pas. Vous n'avez plus l'habitude d'avoir deux happy-ends de suite, et je vous rassure (ou pas ?) : ça ne durera pas ! Faut croire que je vous ai habitués aux fins qui en mettent plein la vue, et que ça doit vous faire bizarre d'avoir deux Happy-Ends de suite !

Mais bon, n'hésitez pas à voter si ça vous a plu et à donner votre avis dans les commentaires.

Merci de me lire.
Ninofr

Gardiens des Cités perdues Tome 8  : HéritageWhere stories live. Discover now