Chapitre 24

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Le Poudlard Express venait d'atteindre la Gare. Tous étaient excités de retrouver leur famille. Cependant, Anna était quelque peu septique. Elle avait vu cet arrière-arrière grand-père et cette arrière-arrière grand-mère que sur des tableaux à l'étage, sous la poussière du temps. Pourrait-elle les reconnaître ? Elle descendit du train, une valise à la main. Une foule d'individus se tenait face à elle, souriant, saluant, appelant leurs progénitures et Anna ressentie un serrement à la poitrine. Normalement, ses parents l'attendaient toujours devant le wagon, une boîtes de caramels à la main. Mais là, rien de tel. Le manque de sa famille lui était de plus en plus insoutenable et elle ne cessait de repenser à l'ouvrage au cuir noisette. Qu'entendait l'auteur par dé-matérialiser l'âme ? Le mot horcruxe lui vint plusieurs fois à l'esprit et elle repensa à ce que fera Jedusor pour devenir Voldemort. Mais, elle espérait que cela soit quelque chose d'autre. Elle ne voulait pas finir comme lui, le teint blafard.

- « Louise-Anna ? » Entendu t'elle, non loin de là où elle se tenait.

Une femme, d'une quarantaine d'années, aux beaux trais fins, lui fit signe de la main. C'était Madame Desroses qui lui offrit ce sourire réconfortant. Monsieur Desroses se tenait à côté, lui offrant également un sourire bienveillant. Anna ne s'attendait pas à un tel accueil de leur part. Elle crut même qu'ils ne l'accepteraient pas après le déshonore de son arrière-arrière oncle. Mais, maintenant qu'elle se trouvait devant eux, c'était bien étrange de rencontrer ses arrières-arrières grands-parents en chair et en os.

- « Bonjour Madame et Monsieur Desroses. »

- « As-tu fait bon voyage ? » Demanda la femme, prenant sa valise.

Anna hocha la tête et observa deux garçons qui se tenaient reclus.

- « Je te présente tes cousins, Edmond le cadet et Thomas l'aîné. »

Anna avait devant ses yeux le visage d'un grand-père bien aimé. Thomas lui adressa un sourire comme elle les connaissait tant et cela lui redonna aussitôt un flux d'énergie. Finalement, c'était bien la seule personne, à cette époque, qu'elle connaissait véritablement. C'était étrange de le voir aussi jeune avec des cheveux aussi bruns et un éclat de vie aussi vif.

- « Nous allons partir, suis nous. "

Anna suivit cette famille, qu'elle ne connaissait pas encore mais dont les liens familiaux étaient déjà bien forts.

...

- « Voilà ta chambre, j'espère qu'elle te conviendra. »

La pièce était grande, blanche et lumineuse. Elle se sentait bien dans ce cadre comme si cette chambre et elle s'étaient adoptées. Madame Desroses se promena au ras des murs avant de s'assoir sur le lit. Elle caressa le tissu du bout des doigts avant de poser un regard vers elle.

- « J'ai toujours voulu avoir une fille. Cette chambre, c'était pour elle. Lorsqu'elle est née, elle fut atteinte d'une de ses maladies infantiles qui sont incurables. J'ai bien cru ne jamais m'en remettre. Aujourd'hui, la vie m'offre cette chance et j'espère que nous pourrons nous entendre aussi bien que mère et fille. Je ne veux pas que tu penses que je veuille remplacer ta mère mais sache que je serai là pour toi. »

Anna ne s'attendait pas à une telle déclaration et elle était certaine que le destin l'aidait à survivre à travers cette époque. Elle avait perdu sa famille mais une autre l'attendait les bras ouverts. Elle avait l'impression de ne pas être abandonnée dans cette tragédie. Et depuis l'infirmerie, c'était la première fois qu'elle laissa ses larmes prendre le dessus. Madame Desroses s'approcha d'elle et la prit dans ses bras comme toute mère l'aurait fait pour son enfant. Elle sentait bon, bon comme sa mère.

La Liaison Dangereuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant