Chapitre 27

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Alors que nous sommes tous assis dans un coin de la cours pour discuter et déjeuner je tente une approche auprès de Natsu. Voyant qu'il a fini de manger et qu'il va sur le terrain de basketball -à côté duquel on est- je le suis et attrape le ballon alors qu'il passe dans l'anneau du panier. 

-Tu me permets d'essayer?

Il me jette un regard froid. Depuis ce matin il ne cesse de me regarder de cette manière, du moins quand il daigne me regarder. D'un geste nonchalant de la main il m'indique de faire ce que je veux. Je suis un peu triste qu'il prenne ses distances comme, je ne sais d'ailleurs pas pourquoi je ressens ça. Normalement je devrais être soulagée qu'une personne ne s'interesse pas à moi et ne cherche à trop se rapprocher mais pour je ne sais quelle raison j'ai un pincement au cœur lorsque je le vois si distant et froid avec moi. C'est sûrement normal, après notre longue discussion dans le bus je me suis fait des idées, j'avais pensé qu'une amitié aurait pu se créer entre nous mais visiblement j'avais tord. Il ne veut pas devenir mon ami.

-Pourquoi tu es comme ça avec moi, si distant? je demande bien que le son soit faible. 

Je pensais qu'il ne m'avait pas entendue, c'était juste une réflexion que j'avais pour moi même, pourtant il lève son visage et ses yeux onix sur moi comme surpris de cette question. 

-Quoi? 

-R... Rien! Je me parlais à moi même. 

-Voilà que ça recommence. (Cette fois c'est à moi de le regarder ne comprenant pas sa phrase). Tu te demande pourquoi je suis distant, mais en réalité, pourquoi toi tu l'es? 

-Je ne le suis pas! Je suis complètement ouverte! C'est toi qui à un problème avec moi, ne renverse pas la situation! Un coup tu es gentil et doux, et un autre tu es froid et distant.

-Je suis distant parce que tu l'es! Tu te fermes aussi vite que tu arrives à étirer ce faux sourire, fait-il en pointant mon visage du doigt.

-Pas du tout!

-Bien sûr que si! Sans compter que tu n'es pas totalement sincère avec nous. Je l'ai vu. Tu nous mens, tu nous crains même, mais je n'arriverai pas à dire pourquoi tu es comme ça. On te tend la main comme on peut mais tu la rejettes autant de fois qu'on essaie de s'approcher de toi.

-Non... 

-Si. Regarde toi, ton regard est fuyant, tout le temps, tu trembles quand on a le malheur d'un peu trop s'approcher de toi et tu pâlie dès qu'on te regarde avec trop d'insistance. Tu nous caches quelque chose, je le sais, et c'est ça que je n'aime pas, parce que cette chose t'empêche d'être toi même comme ce jour là, dans le bus. Tu portes un masque en permanence et ça m'énerve parce que tu n'as pas besoin d'être quelqu'un d'autre lorsque tu es avec nous mais ça tu ne le comprends pas.

Je le regarde, abasourdie par ce qu'il vient de dire. Tout est vrai. Je leur mens, je leur cache des choses, je les crains, mais ce que je crains surtout c'est de m'ouvrir à eux, j'ai peur de sympathiser avec eux tous et ça me fait d'autant plus peur sachant que je m'attache déjà à tout le groupe. Le ballon me tombe des mains alors que j'ai cette révélation. Il rebondit plusieurs fois et fini par rouler jusqu'aux pieds de Natsu qui le ramasse. Il plante son regard dur dans le mien et je reste comme figée sur place, les bras tendu comme si j'avais toujours le ballon mais ce n'est pourtant pas le cas. Grey arrive sur le terrain et nous regarde tour à tour. Me voyant dans une position peu commune et le regard affrontant celui de Natsu il s'approche et s'interpose même.

-Qu'est-ce que tu lui as fais pour la mettre dans un tel état? On dirait une statue de glace et pourtant je n'ai rien à voir là dedans, dit Grey en tentant de me faire réagir.

Natsu ne répond pas. Il se détourne avec nonchalance pour rejoindre les autres sous le regard inquiet de Grey.

-Qu'est-ce qu'il se passe? 

Ma bouche s'ouvre mais aucun son ne sort. Je n'arrive même pas à aligner deux mots. Je bafouille quelque chose d'incompréhensible et d'autant plus inquiet Grey m'attrape par les épaules et me secoue pour me sortir de ma transe. 

-Qu'est-ce qu'il t'arrive, Lucy? 

-Natsu a tout comprit. 

Grey me regarde, ébranlé. 

-Comment ça "il a tout comprit"?

-Il a comprit! Il a comprit que je m'entais, que je suis distante et que j'ai peur.

-Rien de nouveau sous le soleil. (Je le regard avec dépit). Tout le monde à comprit que tu cachais quelque chose et que tu avais peur mais ils ont aussi bien comprit que tu n'étais pas prête à en parler, ça se voit à des kilomètres à la ronde que tu crains quelque chose. 

-Mais... Si c'est le cas je ne peux pas rester, ils vont tout découvrir et c'en sera fini de moi!

-Calme toi, Lucy. Ils ne vont pas aller fouiller. Ils sont compréhensifs, ils vont attendre que tu leur en parles, ils savent comme c'est difficile de garder un secret pendant longtemps et de trouver LE moment pour en parler. 

-Mais je ne compte pas en parler moi! 

Il me regarde, réprobateur. Je sais que selon lui je devrais en parler, me libérer, et surtout arrêter de mentir mais je ne peux pas. Personne ne doit découvrir qui je suis et quels problèmes me sont liés. 

-Lucy, tu ne peux pas mentir indéfiniment. Crois moi, en parler te fera du bien. Regardes, ça t'a bien libéré quand tu me l'as dis à moi, non? 

-C'est vrai mais...

-On ne te demande pas d'en parler tout de suite mais au moins garde en tête l'idée que tu peux être sincère avec nous sans être inquiétée. 

Je hoche la tête, perplexe. J'aimerai vraiment leur en parler mais je ne suis pas encore sûre qu'ils sont digne de confiance. Je ne veux pas placer ma confiance en des personnes qui me feront la même chose que tous les autres. En même temps Grey n'a encore rien dit, il n'a pas non plus cherché à me soutirer de l'argent ou quoi que ce soit d'autre. Si ces camarades sont comme lui alors peut-être que j'y réfléchirai. 

Regarde Moi, Je T'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant