Sous contrat d'édition ; paraîtra le 6 mai 2021 chez Nisha et caetera !
Splendide hasard ou coup du destin ?
Ella Haver fait tout pour oublier son ex, qui l'a jetée comme une vieille chaussette du jour au lendemain. Mais Dieu que c'est difficile de...
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Suis-je si horrible ? Si détestable ? Cela peut paraître ridicule, mais le simple fait que Willem refuse de poser la main sur moi... comme si je représentais un monstre repoussant... ça me blesse. Nous avons tous nos limites, et lui, il vient d'atteindre la mienne. Il a heurté cette corde sensible que je cache tout au fond de moi en permanence. Cette peur absurde du jugement. Une anxiété dévorante naît au creux de ma poitrine. Elle semble tellement grande qu'elle me troue la cage thoracique.
Il ne veut pas te toucher parce que tu es un monstre, justement.
Je lui tourne le dos. Traverse le trottoir. Mes poumons se compriment un peu plus à chaque pas que je fais. J'ai peur de respirer et de ne pas réussir à retenir mes larmes. Elles me piquent les paupières. Pourtant, je les ravale. Je refuse de pleurer devant qui que ce soit.
J'arrive près du feu de circulation lorsqu'une main chaude m'agrippe et me tire vers l'arrière. Je baisse le regard vers les doigts tatoués enroulés autour de mon poignet. Ils me relâchent brusquement, comme s'ils s'étaient brûlés.
— Qu'est-ce que...
— Je ne te trouve pas laide, loin de là ! lâche Willem en plein milieu de la rue bondée de gens. Je suis désolé pour notre première rencontre foireuse. S'il te plaît, ne pars pas.
Le rouge me monte aux joues lorsque plusieurs têtes décrochent leur attention de leur portable. Nous devons offrir un sacré spectacle pour que tant de personnes délaissent leurs réseaux sociaux l'espace de quelques secondes.
Je lui fais signe de baisser le ton, mais il ne m'écoute pas, perdu dans l'urgence de s'expliquer.
— Le problème ne vient pas de toi, vraiment. Je ne veux juste pas qu'on me touche, et je déteste ceux qui s'obstinent à le faire.
— J'ai compris, soufflé-je dans l'espoir de le calmer. Je t'en supplie, on peut en parler ailleurs ?
Son regard glisse sur les gens qui ralentissent près de nous. Son torse monte et redescend vivement sous sa respiration saccadée. Au bout d'une éternité, il accepte de me suivre à l'intérieur du café.
