Sous contrat d'édition ; paraîtra le 6 mai 2021 chez Nisha et caetera !
Splendide hasard ou coup du destin ?
Ella Haver fait tout pour oublier son ex, qui l'a jetée comme une vieille chaussette du jour au lendemain. Mais Dieu que c'est difficile de...
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La semaine a été horrible.
Rien ne va à mon stage. Je cumule du retard à force de bosser sur le roman de Willem et le succès qu'a rencontré le second manuscrit déniché par Arté, l'autre stagiaire, fut la goutte de trop. J'ai le moral dans les talons. Même Jay, lors de notre sortie habituelle au pub vendredi soir, n'a pas réussi à me rendre de bonne humeur. Viviane et Amelia, avec lesquelles je suis amie depuis trop longtemps pour compter, ont préféré me laisser seule avec mes livres durant tout le week-end. Je leur en suis reconnaissante ; plongée dans l'eau brûlante de mon bain, je ne me vois sortir nulle part.
J'envoie un rapide texto à ma mère pour lui donner un signe de vie, puis me concentre sur mon ordinateur portable, posé sur une tablette en bois. J'ai presque terminé de lire le premier jet de Willem. Déjà, j'ai annoté les vingt-trois premiers chapitres, dénichant quelques incohérences ici et là, mais rien de bien grave.
Ce garçon a un talent indéniable pour tenir le lecteur en haleine. Jamais il n'exagère avec un suspense sans fin. On a constamment envie de tourner la page, sans pour autant être submergé par l'intrigue. Il détient un don très rare : le dosage. Dans les polars et les thrillers, c'est un point crucial. Il faut certains passages plus calmes où l'on peut reprendre son souffle, avant de retomber dans des chapitres davantage sombres et effrayants. L'équilibre est réussi. Le plus gros du travail portera sur la ligne du temps ainsi que sur les quelques répétitions alourdissant parfois le texte. Ai-je enfin une chance de décrocher un poste d'assistante éditorial dans la maison d'édition de mes rêves ?
Une faible vibration interrompt ma lecture. Je m'essuie le bras avec une serviette bleue délaissée au sol, puis attrape mon smartphone.
Willem – 10h10
Je vais au café ce matin pour travailler un passage. J'aimerais ton avis. Soit là dans dix minutes.
Encore ?
Je baisse les yeux sur mon corps nu, complètement ratatiné par l'eau mousseuse.
