Chapitre 17

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15 mars 2013

PDV Emy

J'entre brusquement dans le bureau du directeur de l'hôpital en compagnie de ma grand mère maternelle qui a fait le voyage exprès depuis Moscou avec mon grand père.

- Mesdames, installez vous.

Ma grand mère s'assoit docilement tandis que je reste debout les mains appuyées sur le bureau. Le directeur me fixe longuement.

- Mademoiselle Boranov asseyez vous.

- Non, on en a pas pour longtemps croyez moi.

Il va pour répliquer mais je ne lui en laisse pas le temps.

- Vous, et votre équipe médicale, savez pertinemment à quoi ressemble mon géniteur, on vous a donné des photos afin que vous agissiez en conséquence et là j'apprends quoi ? Que vous l'avez laissé entrer et qu'il a même eut le temps de s'en prendre physiquement à ma mère ?

- Mademoiselle je vous pris de nous excuser pour cet incident.

- Cet incident ? Cet incident ? Un incident c'est une chute, un coup involontaire, la perte d'un objet pas le fait de laisser entrer un homme aussi dangereux que mon géniteur au seins de votre établissement et de le laisser s'en prendre à ma mère !

- Mademoiselle je vous pris de vous asseoir et me parler autrement. Vous n'êtes qu'une adolescente, vous n'avez pas à me manquer de respect de cette manière.

Mes mains s'agrippent aux rebords du bureau. Si il y a bien quelque chose que je déteste c'est que l'on me balance mon jeune âge à la gueule. La colère déjà présente dans mon corps semble décuplée. Ma grand mère, en russe, m'invite à expressément m'asseoir avant qu'elle ne me force à le faire. Je sers la machoir et me laisse lourdement tomber sur une chaise.

- Bien, merci. Donc, votre père a fortement changé depuis les photos que vous nous avez donné, les infirmiers ne l'ont pas reconnu.

- C'est une vaste blague.

- Emy.

Le tons froid de ma grand mère me refroidis. Je me renfrogne dans mon coin la machoir serrée. Le directeur et ma grand mère commence à parler. A la fin de l'entretiens babushka (grand mère) se lève calmement, remet en place son foulard et pose ses yeux couleurs or sur le directeur. Nous savons toutes les deux que si cet entretiens a eut lieu c'est dans le but que ma mère ne change pas d'établissement comme prévu.

- Bien, ma fille change tout de même d'établissement. Vous n'êtes qu'une bande d'incapables.

- Mais madame…

Elle lui fait signe de se taire, attrape son sac, ma main, et sort du bureau, moi sur ses traces. Elle reste silencieuse jusqu'à ce que nous retrouvions mon grand père dehors. Dziadek (grand père en polonais) ne parlant pas un mot de français, n'a pas jugé inutile de venir avec nous.

Je soupire fortement en montant dans la voiture. Je n'ai même pas eu l'occasion d'aller voir ma mère, babushka ne m'en a pas laissé le temps. Dziadek roule tranquillement jusqu'au foyer, le trajet se fait dans un lourd silence. La radio passe en boucle une chanson polonaise que mon grand père adore. Il m'a toujours dit que ça lui rappelait son pays.
Il a quitté la Pologne pour la Russie quand il avait 15 ans. Je n'ai jamais su pourquoi et je crois bien que je ne le saurais jamais. Tout ce que je sais c'est qu'il a le mal du pays.

Mon grand père se gare devant le foyer puis nous sortons tous les trois de la voiture. Je prend mon grand père longuement dans mes bras pour le saluer et embrasse les deux joues de ma grand mère.
J'ai toujours été très proche de mon grand père. C'est une personne très importante pour moi. Il est doux, aimant, drôle. Le grand père idéale. Ma grand mère, elle, est une femme très froide qui est avare de marque d'affection. Elle me montre son affection autrement. Tout ça fait que je ne suis pas vraiment proche d'elle même si je l'aime beaucoup. Mes aïeuls sont très important pour moi. Il n'y a rien de plus précieux à mes yeux.

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