Chapitre 43

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PDV Emy

À moitié allongée sur Polak, assise sur le canap’ pourrave de l'appart’ d'Alad’, j'écoute vaguement ce que nous raconte Ormaz sur je ne sais quelle meuf. A vrai dire j'en ai un peu, voir totalement, rien a foutre mais bon.
On est là depuis ce midi et là il est 22 heures 30. J'ai eu la permission de ne pas dormir au foyer cette nuit, parce que, de base, je devais passer la soirée avec Mathieu et dormir chez lui. Je suis donc un peu dégoutée d'être là même si j'apprécie beaucoup les garçons. J'aurais vraiment préférée passer la soirée seulement avec Mathieu, profiter un peu de lui quoi.
Les gars enchaînent les spliffs en parlant de meufs, de rap, de tise enfin bref vous voyez le délire, je n'aurais pas été là, ça n'aurait absolument rien changer. Du coup moi je comate à moitié dans les bras de mon mec, qui d'ailleurs est complètement défoncé.
Je me redresse légèrement, ayant mal au dos d'être assise n'importe comment. Je sens alors la main de Mathieu qui se pose à l'arrière de mon crâne et ses doigts commencent à, machinalement, légèrement me masser le cuire chevelu. Si il veut que je m'endorme c'est le meilleur moyen. Je pousse un soupir appréciateur qui lui arrache un petit ricanement. Il baisse la tête vers moi, sa bouche non loin de mon oreille.

- Tu t'fais pas trop chier ? Me demande t il se sa voix à moitié endormie.

- Nan…

Je lève la tête vers lui et vois qu'il me fixe un sourcil haussé et une moue moqueuse aux lèvres. Je soupir alors en laissant tomber ma tête sur le dossier du canapé.

- Bon, si, j'me fait chier comme un rat mort, le seul truc drôle c'est que vous êtes tous défoncés et pas moi, du coup je peux me foutre de vos gueules. J'ai décroché quand Ormaz a dit “vous vous souvenez la meuf la s'maine dernière et bah j'l'ai ken”.

- Ah ouais ça fait une bonne heure que t'as décroché. Se moque mon copain.

Je lui frappe légèrement l'épaule avant de laisser lourdement tomber ma tête sur son épaule.  

- J'vais taper une sieste de l'espace. Dis je.

- Fait toi plaiz’. Ricane Math.

Je m'installe confortablement contre lui et ferme les yeux. A peine ai-je fermé les yeux que de violent coup contre la porte se font entendre. On sursaute tous et nous tournons vers la porte. Alad’ se lève et va ouvrir la porte, intrigué. Là les flics entrent précipitamment et commence à tout retourner en gueulant qu'il s'agit d'une perquisition. N'ayant jamais assisté à ce genre de chose je reste choquée, assise sur le canapé à les regarder tout retourner. Math’ se précipite vers moi.

- Bouge, sors. T'as rien à voir là dedans. Sors et appel un des gars pour qu'il vienne OK ?

Je le fixe sans réagir. Attrape ma main et me tire vers lui pour me forcer à me lever. Il m'attire vers la porte mais un des flics nous arrête. Mathieu commence à négocier pour que je sorte, plaidant que je ne savais rien, que je n'avais rien à voir avec tout ça. Mais il a beau plaider, rien n'y fait, le flic refuse de me laisser partir. Un gradé fini par arriver. Au vue de ma mine choquée, déstabilisée, presque effrayée, il s'avance vers moi.

- Mademoiselle ?

Je lève la tête vers lui. Inconsciemment, les larmes m'étaient montées aux yeux. Étant très sensible à la violence, aux mouvements brusques, aux voix un peu trop élevé, ce genre de spectacle me terrifie totalement.

- Je sors avec la p'tite, elle a besoin de prendre l'air. Continuez à fouiller.

Il attrape délicatement mon bras et me tire avec lui dehors sous le regard reconnaissant de mon copain. Arrivés dehors, je m'assois maladroitement par terre.

Savior Où les histoires vivent. Découvrez maintenant