Chapitre 2

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— Vous avez l'air d'être une gentille jeune femme et je compatis sincèrement à votre situation actuelle, commença Maggie. Seulement, Monsieur Laferrière a besoin d'une personne fiable sur qui il pourra compter. Et je crois que ce ne serait pas correct de vous engager, de laisser les jumeaux s'attacher à vous et que vous les laissiez du jour au lendemain, dès que le père de vos enfants rentrera. Ce serait irresponsable de ma part de prendre ce risque.

— Mais je n'abandonnerais jamais ces enfants, se défendit Enora. Comme je l'ai indiqué sur mon CV, je reprends des études pour être puéricultrice.

Enora ne préférait pas encore penser aux cours par correspondance qui attendaient dans sa boîte mails depuis une semaine et qu'elle n'avait pas eu le temps de parcourir.

— D'ici le mois de juin prochain, je compte obtenir mon diplôme pour pouvoir exercer en tant que professionnelle. C'est tout ce que je souhaite faire. Si Ludovic ... enfin, quand Ludovic rentrera, je continuerai de garder les jumeaux. Pour tout vous dire, ma propre maison se trouve à seulement quinze minutes, donc je pourrai parfaitement m'occuper des enfants. Je peux vous rassurer et vous promettre que si vous m'engagez, je serai disponible pour Monsieur Laferrière et ses enfants aussi longtemps qu'ils le souhaiteront.

Après un bref instant à la dévisager, Maggie sembla se laisser convaincre et laissa la porte ouverte à Enora.

— Je crois que vous pourriez faire l'affaire. Je vais vous faire visiter la maison et vous expliquer en quoi consiste le poste.

Les deux femmes sortirent de la cuisine pour rejoindre une grande salle à manger, dont la luminosité entrait par deux baies vitrées qui donnaient sur un beau jardin paysager. La pièce était ouverte sur un salon meublé de deux canapés en cuir brun, d'une table basse en bois, d'une grande bibliothèque et d'un écran géant. Tout le mobilier était dans un esprit un peu rustique style maison de campagne. La décoration était raffinée, élégante. Enora adorait déjà la demeure et espérait de tout cœur qu'elle devienne son nouveau lieu de travail.

— La pièce du fond est le bureau de Monsieur Laferrière. Il ne l'utilise pas beaucoup pour l'instant. Vous n'aurez pas besoin d'y aller. Suivez-moi, je vais vous montrer les chambres des enfants.

Enora et Maggie empruntèrent le grand escalier en chêne, recouvert de moquette rouge. Enora pensa qu'elle donnait du cachet à l'escalier mais que c'était également difficile d'entretien avec des enfants en bas âge. D'ailleurs, elles n'avaient pas évoqué ce point. Enora serait-elle en charge du ménage, en plus de la garde des enfants ?

— Non, la rassura Maggie immédiatement. Sandrine passe deux fois par semaine pour s'occuper de la maison. Bien sûr, il vous revient de débarrasser la table après le petit déjeuner, par exemple, ou de ranger un peu les chambres des enfants, mais rien de plus que ce que le bon sens peut dicter.

Satisfaite, Enora continua la visite. Elles stoppèrent sur un premier palier. Maggie ouvrit les portes des chambres d'Ethan et de Chloé. Elles étaient grandes, bien aménagées, avec des petits lits recouverts de draps aux motifs d'animaux, des bureaux, des coffres à jouets et des placards muraux. La gouvernante lui indiqua la salle de bain des enfants, où elle leur donnerait leur bain. Les deux femmes poursuivirent leur ascension pour arriver au deuxième étage.

— C'est ici le logement de fonction, précisa Maggie.

Le cœur battant, Enora essaya de se projeter dans l'avenir. Si elle décrochait cet emploi, elle viendrait habiter ici avec Léo et Luna. Que penseraient les enfants de vivre dans la maison d'étrangers ? Comment vivrait-elle la promiscuité avec une autre famille ? Préférant reléguer ces questions inopportunes et ne penser qu'à la nécessité de trouver un emploi et un logement, Enora laissa Maggie lui présenter l'étage tandis qu'elle ouvrait la première porte à droite.

It's time for Love Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant