Je t'aimerai autant que tu me détestes

Chapitre 1

Chapitre 1 :

  3 ans plus tôt

J'ai fait la connaissance de la personne la plus imbuvable du pays, si ce n'est du continent tout entier, monsieur Karlhton. Il s'est lui même donné le surnom de Vipère car tout comme ce serpent au poison mortel cet être tue lentement sa proie en l'étouffant et lui plantant ses crocs venimeux dans le cœur. Je ne connaissais pas son prénom, tout le monde l'appelait Vipère alors pour moi il était Vipère Karlhton. Je ne sais pas pourquoi il se devait de faire souffrir les gens et les filles en particulier, mais je ne cherchais pas à savoir non plus. Puis un beau jour lors de notre rentrée en Terminale tout a basculé.

J'avais enfin une vie à peu près stable, je vivais seule avec ma grande-tante dont le mari était décédé une décennie auparavant. J'oubliais peu à peu cette enfance misérable, j'avais quelques amis, une frimousse rebelle qui faisait ma fierté personnelle.

A l'époque déjà, je ne me trouvais pas particulièrement belle ni attirante, je ne me maquillais pour ainsi dire jamais et mes cheveux brun parsemés de mèches roux foncé étaient longs, épais, bouclés et sans arrêt emmêlés. Ma peau à la fois pâle et rosée me donnait l'impression de ressembler à un petit cochon ce qui, vous vous en doutez, n'était pas quelque chose de flatteur à mes yeux.

La Vipère lui était un jeune homme élancé, mince avec une tignasse de cheveux noir ébènes et des yeux de glace au sens propre comme au figuré. Son regard était glaçant, le bleu perçant de ses yeux me faisait penser à la dureté de l'eau gelée en hiver. C'était un regard que personne n'avait envie de croiser, enfin c'est ce que j'avais toujours pensé.

Je me suis vite rendue compte que malgré tout ce qu'il était capable de faire dans le genre atroce, ce monstre attirait les filles à lui comme du miel attire les abeilles. Ils les faisaient souffrir et pourtant elles en redemandaient. Ce garçon n'aimait rien ni personne et pourtant tout le monde se jetait à ses pieds. Je m'efforçais de rester le plus loin possible de lui. Discrètement, je partais à la pause de midi retrouver mes amies dans les classes voisines pour déjeuner pendant que môsieur et sa clique envahissait la mienne. Et puis un jour c'est arrivé sans que je sache ce que j'avais fait pour mériter ça, la Vipère jeta son dévolu sur moi.