-Ça va ?
-Oui.
Ça doit faire la dixième fois en une semaine que les gens me demande ça. Jongin c'est tous les jours parce que je dois avoir l'air perdu en permanence, Seulgi c'est quand j'arrive plus à travailler au bureau et les autres tout le temps et... Oui je ne vais pas bien.
-Ça va ?
-Non putain ça va pas ! Maintenant arrêtez de me demander tout le temps la même chose bordel.
Je claque la porte en sortant et rejoins mon bureau en colère. Mais évidement même là je peux pas être tranquille. Faut que je partage la pièce avec mon assistant. Assistant que je voulais tellement garder avec moi que je regrette maintenant.
Je m'apprête à sortir mais il en décide autrement apparemment.
-Jimin attend.
-Quoi ? Qu'est-ce que tu veux ? Te servir de moi comme jouet encore ?
Il souffle agacé et se lève de ma chaise ou il était assis.
-Viens t'asseoir au lieu de dire des bêtises.
Il se décale et m'indique la chaise en cuire. De toute façon c'est mon bureau, et puis il veut peut-être parler. Ça fait trop longtemps que je le fuis et lui ne me parles pas non plus trop alors bon...
Je m'assoie, il se place derrière et pose ses mains sur mes épaules.
-T'es tout tendu.
-La faute à qui ?
Il souffle encore et commence à masser mes épaules. J'avoue ça fait du bien. Beaucoup beaucoup de bien.
-Tu sais je comprend pas pourquoi on se parle plus. Il dit simplement après un moment de silence.
Il détend mes muscles un à un avec ses doigts experts. Il me faisait des massages comme ça avant et c'est toujours aussi agréable.
-On a merdé tout les deux, voilà pourquoi.
-Mais c'est toi qui a commencé petit coeur.
-On va pas remettre ça, on se dispute à chaque fois. Je veux plus en parler.
-Mais moi je veux en parler. Parce que ça serre a rien qu'on se cache derrière...
-Arrêtes Yoongi.
Je souffle presque faiblement en me levant. Même si ça fait du bien quand il me touche et me détend je dois me faire violence. C'est mal tout ça.
Je me pose un peu plus loin de lui contre mon bureau, bras croisés comme pour me protéger alors que je n'ai rien à craindre de lui.
-Je ne te connais plus Jimin. Moi tout ce que je veux c'est me rapprocher de toi, réapprendre à te connaître et savoir ce que tu veux.
-Je veux des choses que moi même je ne comprend pas... Comment tu veux que je m'en sorte ?
Il fait un pas mais je sais intérieurement qu'il ne fera rien. Il me regarde avec cet air protecteur qui me réchauffera toujours le cœur. Son poing se pose sur mes bras croisés, je ne bouge pas.
-Comme quoi ?
-Tu le sais... J'aimerai rester proche de toi sans franchir la ligne. Garder ma vie tout en voulant trop de choses. Je sais que je ne peux pas tout avoir mais je voudrai être égoïste pour être heureux.
Il incline la tête sur le côté avec une petite moue. Son index se déplie et celui ci et son pouce se mettent à caresser mon poignet.
-J'ai une question. Juste une seule question.
-J'y répondrai. Je te dois bien ça.
J'aimerai pleurer à ce moment mais je ne sais même pas pourquoi. Peut-être que c'est sa douceur, son touché, ou mes sentiments qui se bousculent dans ma tête que je n'arrive pas à contrôler.
-Est-ce que...
Il semble douter en montant sa main sur ma joue, la caressant avec le dos de ses doigts. Je frissonne terriblement quand je sent ce contact si électrisant.
-Est-ce que tu regrette que je me sois réveillé ? Que je sois guéri ?
Je vois ses yeux se remplir de larmes, ils brillent. Mes mains montent d'elles même sur ses joues avec un regard paniqué sûrement.
-Non... Ne dis pas ça. C'était notre combat, notre objectif à tout les deux. Je n'ai juste pas été là quand tu y ai arrivé sans moi.
-Mais je ne t'en veux pas. Tu sortais avec un mec cloué dans un lit, malade, incapable de te toucher...
Il caresse mon cou de son index, des larmes menacent de tomber.
-Incapable d'ouvrir les yeux pour te regarder...
Il plante ses yeux dans les miens. Un silence apaisant mais lourd à la fois s'installe autour de nous.
-Incapable d'empêcher un autre de te voler à moi. Je n'étais qu'un incapable attendant la mort.
Et sans l'avoir vraiment prévu je fond en larmes. Mes doigts s'accrochant à sa chemise, ma tête allant se caler contre son torse. Bientôt son tissu s'imbibe d'eau alors que ses bras m'entourent avec cette chaleur dont j'avais besoin.
-Moi aussi j'ai failli le faire... Même avant d'être sûr que tu disparaîtrait j'ai failli sauter dans le vide pour te rejoindre. Je ne pouvais pas vivre sans toi, ça m'étais inconcevable.
Pourquoi ma langue décide de se délier comme ça ? Soudain ? J'ai l'impression que quelque chose parle pour moi comme pour me libérer d'un poids.
-Et maintenant ? Il chuchote, lui aussi en larmes.
Sa main passe dans mes cheveux tendrement. Je perd mon souffle et les sanglots de s'arrêtent pas. Je ne peux pas le lâcher, je n'y arrive pas.
-Maintenant c'est pire. Je ne peux plus te laisser partir parce que tu es là... Ça semble tellement irréel que j'ai l'impression que tu vas disparaître du jour au lendemain.
Je sent ses lèvres se poser tout doucement sur mon cou comme pour me dire qu'il est bien là.
-Si je suis là c'est pour toi, ne l'oublie pas.
Ses caresses m'apaise, me soulage... Me font dérailler, perdre pieds...
Je reprend ma respiration et me recule pour le regarder. Mes mains montent sur son visage pour essuyer ses larmes, je n'aime pas le voir comme ça, comment je pourrais un jour changer mes sentiments pour lui. Je suis tellement bête de l'avoir espéré.
Il fait de même avec ses mains sur mon visage, je tremble sans comprendre le pourquoi.
Nos nez se frôlent, mes paupières essaient de suivre mais c'est dur, je suis fatigué d'avoir pleuré et perdu. Ma main dérive sur sa nuque et mes jambes se serrent lentement autour de sa taille jusqu'à le rapprocher de moi alors que je suis assis sur le bureau, ses mains sur ma cuisse et dans mon cou.
Et c'est ce doux contact entre nos lèvres qui me fait réaliser que jamais je ne pourrais oublier mon premier amour. Lui qui m'embrasse et me fait vivre sous ses caresses. Ce doux baiser, lent et rempli d'émotions. Il serre ses doigts sur ma cuisse, juste ce qu'il faut pour me rappeler le nous d'avant.
Nos langues se joignent, je le laisse guider doucement, tendrement. Il est si attentionné et est capable de me montrer toutes ses bonnes volontés à travers un simple baiser.
Ses doigts parcourent la peau recouverte de mon pantalon, je frisonne et resserre mes jambes autour de lui. Il souffle contre mes lèvres avant de repartir à l'assaut de celles-ci jusqu'à me faire lâcher un gémissement incontrôlé que j'ai ressenti jusqu'au plus profond de mon cœur. Sa douceur se déplace ensuite dans mon cou avec de doux baisers et souffles minutieux sur chaque endroits attaqués. Je me cambre lentement pour lui donner plus d'accès en me mordant la lèvre. Je ne comprend pas comment je peux ressentir quelque chose d'aussi intense mais c'est bien ce que je ressent quand il me touche.
J'agrippe alors doucement sa nuque et le remonte vers moi avec la ferme intention de chuchoter à son oreille...
-Ferme la porte...
***
Ça part en cacahouète 🙊🙉🙈
♾🔥
