Chapitre 8

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Les quatre garçons avaient regardé un film puis mangé dans une atmosphère chargée. Peter s'était abstenu de faire ses blagues habituelles pour respecter ce jour particulier, et Sam était resté dans ses pensées. Il lui était difficile de devoir être avec du monde pour l'anniversaire de l'accident de sa famille. Cependant, après ce qu'il avait fait le matin même, il ne pouvait pas faire autrement. C'était sa façon de s'excuser, de les remercier, et ça valait peut-être mieux que de se retrouver seul à perdre la tête.

Personne ne s'était posé la question sur le fait que James était toujours présent, jusqu'au coucher.

- Je vais dormir ici si ça ne vous dérange pas, dit-il. Je suis trop fatigué pour conduire.

James aurait aisément pu prendre la route, surtout pour dix minutes de trajet, mais il préférait rester pour s'assurer que Sam ne sortirait pas dans la nuit et qu'il ne reprendrait rien. La drogue était toujours sa hantise et il avait encore vu les dégâts qu'elle produisait.

- Pas de problème James, dit Peter. Tu veux que je te passe mon lit ? J'irai dormir avec William.

- Merci, mais ça va. Le canapé ira très bien.

- Ça ne me dérange pas du tout.

- C'est bon, merci.

- Tu ne t'obliges pas à rester pour moi au moins ? Demanda Sam, sortant de son mutisme.

Cela étonna James que Sam le tutoie. C'était la première fois, si on enlevait la bagarre plus tôt. C'était une bonne chose, Sam enlevait lui-même une barrière entre eux. Un pas de plus.

- Je suis vraiment fatigué Sam. Si ça pose un problème, dis-le-moi.

- Ça n'en pose pas.

Même si la réponse de Sam avait été différente, James n'aurait pas bougé pour autant. Il voulait juste que Sam pense avoir le choix.

- Tu peux prendre ma chambre, je prendrai le canapé, dit Sam.

- Qu'est-ce que vous avez avec ce canapé ? Demanda James. Il est si terrible que ça ? Je vous dis que ça va et que le canapé m'ira très bien. En plus, j'ai l'habitude de me lever la nuit. Fin du débat.

Il pourrait aussi surveiller la porte d'entrée pour que Sam ne sorte pas pendant que tout le monde dormait.

- D'accord. Tu veux utiliser ma salle de bain ?

- Si tu as une brosse à dent en rab je veux bien, sinon ce n'est pas grave, et je prendrai ma douche demain.

- Je t'en pose une à côté du lavabo.

- Merci.

Sam fit un aller-retour et James alla se brosser les dents. Quand il revint, William et Peter étaient sur le point d'aller se coucher, ils l'attendaient seulement pour lui dire au revoir. Sam resta encore quelques minutes sans dire un mot, puis se leva.

- Je... merci James. Bonne nuit.

- Bonne nuit Sam. Si jamais tu as besoin de parler ou que tu ne veux pas être seul, viens me voir.

Sam le regarda un instant, puis d'un hochement de tête il le remercia. La petite maison parut tout d'un coup étrangement vide. James se prépara un thé puis zappa sur les nombreuses chaînes de la télévision. Il finit par l'éteindre une heure plus tard, mais ne trouva pas le sommeil pour autant. Il tourna et vira de longues minutes sur le canapé. Au milieu de la nuit, il ouvrit la porte qui donnait sur le jardin pour aller fumer une cigarette, une couverture sur les épaules. Debout sur la terrasse, il regarda les quelques étoiles qui perçaient entre les nuages. La journée avait été éprouvante et ce calme fut apaisant. Il était pourtant empreint de souffrance. James prit une grande inspiration et soupira tout son air comme pour se défaire de ce qui l'oppressait. Il allait allumer sa cigarette, quand un léger bruit le fit sursauter.

Une main sur le cœurWhere stories live. Discover now