Dixieme partie

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Un soir, je venais de prendre le temps de coucher mes deux monstres, une fois enfin sorti de la chambre j'avançais vers le salon qui était dans une ambiance tamisée, il y avait une douce chanson Fall Again, de Glenn Lewis qui résonnait dans le salon. C'était une ambiance romantique comme j'en avais toujours rêvé, il était debout avec une rose à la main et l'autre main derrière le dos, il m'a tendu la fleur que j'ai prise au bout de quelques secondes d'hésitation je me demandais pourquoi tant de romantisme soudain, puis il s'est approché de moi, m'a prise par la taille, nous nous sommes embrassés doucement et sur cette douce chanson d'amour, nous avons dansé lentement pour la première fois.

Quelques mois plus tard, je ne me rappelle pas pourquoi est-ce que nous nous sommes disputés, probablement pour une broutille, mais je n'arrivais pas à me calmer j'étais sur les nerfs depuis des jours rien n'allait, j'étais épuisée, j'avais envie de rien et les enfants m'agaçaient et au final avec Cristiano nous sommes arrivés au stade de la dispute. J'ai crié il essayait même parfois de me calmer, en me rappelant que les enfants n'étaient pas obligé d'entendre. Je suis sortie du salon et me suis dirigé vers la chambre et j'ai senti la douleur la plus intense que j'avais jamais vécu en dehors de l'accouchement. Je me suis plié en deux sur le sol, je me souviens m'être mordu la main pour tenter de garder mes cris de douleur pour moi. J'ai également senti une coupure au niveau vaginal et le long de mes jambes, je ne comprenais pas ce qui m'arrivait au départ. Mais au bout de quelques secondes j'ai rapidement saisit, je faisais une fausse couche. Je me suis cru mourir, j'en avais presque envie. Heureusement la porte s'est ouverte et Cristiano a fait son apparition qui me fut plus qu'utile, je me suis effondrée en larmes dans ses bras, il ne comprenait pas ce que j'avais et voulait m'emmener à l'hôpital mais une seconde fois j'ai refusée, je voulais juste ne plus voir personne d'autre. Puis le black out total, aucun souvenir du reste de cette journée. Seul le réveil douloureux demeure. Un bébé était mort...

Les jours qui ont suivi cet événement, étaient plus triste et sombre au fil du temps. Je n'avais goût à rien, je mangeait peu et ne sourirait plus. Cela a duré plusieurs mois. Cristiano tentait part différents moyens de me redonner le sourire, il me disait tous les jours combien il tenait à moi, qu'il m'aimait, que j'étais la plus belle. Il me ramenait tellement de choses pour me faire plaisir que je culpabilisais parfois, mais mon coeur semblait s'être éteint à toute forme de bonheur, cette sensation qui te ronge petit à petit de l'intérieur, tu n'essaye même plus de palier au problème t'as rendu les armes face à cette douleur qui semble avoir gagné le combat, je n'arrivais plus à vivre.

Puis un matin, en été Cristiano m'a réveillé et ma dit de mettre un gilet des chaussures et d'attendre dans le salon, aujourd'hui je sais qu'il a attendu longtemps avant de me réveiller, qu'il m'a regardé un moment, que cette décision avait été difficile à prendre et que chaque seconde de mon sommeil était devenue plus précieuse les unes après les autres, qu'il savourait ces dernières minutes auprès de moi. Mais ces dernières minutes nous approchait toujours plus de la fin. Une fois dans le salon je l'ai vu sortir taper le code de la porte de la maison, le silence régnait, tout était propre comme si personne ne vivait ici c'était étrange, comment avais-je pu passé à côté d'un tel rangement cela avait du faire du bruit. A cet instant, j'avais une étrange sensation, je n'avais pas mis ces chaussures depuis très longtemps, elles semblaient encore neuves et en même temps vieillis, passées d'une autre époque.

Il est entré à nouveau et m'a dit de venir avec lui, j'étais dubitative, sortir de là ? Moi ? Mais pourquoi faire ? « Et les enfants ils vont être seuls dans la maison ? » il m'a dit qu'ils étaient dans la voiture. J'étais perplexe et me posait beaucoup de questions, « Là voiture ? » ai-je alors murmuré, je ne comprenait pas ce qu'il faisait. Je l'ai suivi hors de la maison et soudain j'ai eu mal aux yeux et à la tête, une vague de chaleur m'a frappée le visage, j'ai mis mes mains devant mes yeux et ai serré très fort la main de Cristiano pour ne pas trébucher. Petit à petit mes yeux se sont habitués à la lumière du jour, je sentais pour la première fois depuis longtemps le vent sur ma peau, j'eus des frissons, comme un vieux souvenir d'enfance que l'on retrouve, mon coeur était ému. J'avais envie de pleurer et de rire, mais je me suis contenu puis je suis monté dans la voiture. C'était une étrange sensation, comme si tout ce que je savais du monde était un souvenir vague comme dans un rêve, qui me revenait petit à petit. Je ne m'étais pas trompé à l'époque, nous étions bien dans une forêt, elle était magnifique comme dans mes rêves. Je me suis tournée et ai vu Lorenzo avec des lunettes de soleil et un masque sur le visage, Rosa également mais elle dormait à points fermés. Lolo était tout fou et parlait sans arrêt, lorsqu'il m'a vu il s'est exclamé très fort « maman!! Regarde je suis espion je me cacher! On est où c'est comme dans le livre de l'histoire le piti poussé » je le corrigeais en souriant « le petit poucet, oui on est dans une forêt » il était éberlué par tout ce qu'il voyait, je ne savais plus quoi penser, est ce que je devais me réjouir de le voir découvrir le monde, ou d'être moi même enfin dehors au bout de 4 ans ? Comment devais-je réagir, je ne savais que faire alors je me suis contenté de mettre ma ceinture et poser mes mains sur mes jambes en attendant qu'il entre dans la voiture.

L'ombre de CR7 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant