Dix-huitième partie

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Le trajet en voiture fut silencieux et presque mortuaire, j'avais grande hâte qu'il se termine et en même temps peur de la suite, qu'allions nous bien pouvoir nous dire ou même, faire. Lorsque nous sommes arrivés devant la bâtisse, il a appuyé sur une petite manette et un parking souterrain s'est ouvert, nous avons commencé la descente et j'ai commencé, pour ma part, à me sentir mal à l'aise, je détestais les souterrain mais pire encore, maintenant je détestais être dans un endroit enfermé et sombre. Même si durant toute cette année la maison au Portugal m'avait manquée, l'enfermement en revanche était loin d'être un regret. Il s'est garé non loin de l'ascenseur, nous sommes sorti de la voiture, il n'y avait que nous dans ce sous sol lugubre. Il a pris mon sac dans le coffre, puis nous sommes montés dans l'ascenseur jusqu'au rez-de-chaussée de l'hôtel particulier. Oui parce que j'appelle ça un appartement lorsqu'on vit dans un bâtiment, mais chez les gens riches ce sont des hôtels particuliers. Encore un étalage de richesses inutile. 

Nous sommes montés ensuite jusqu'à l'étage de son appartement. Le trajet était tout aussi silencieux que les précédents, je ne savais pas quoi lui dire et lui non plus visiblement. On avait l'air bien tout les deux sans sortir un mot, depuis qu'il m'avait récupéré à la gare jusqu'à ce qu'on entre dans son appartement je n'ai pas cessé de me questionner sur l'intérêt de ma présence à Paris. Puisque nous ne semblions pas capable de converser, pas même du temps ou des enfants, que faisais-je là ? Mais je me suis dis que tout allait probablement se débloquer en arrivant chez lui. Alors oui ça s'est débloquer, mais juste pour me faire une petite visite de l'appartement ainsi que de ma chambre. Il en avait quatre, c'était bien pratique mais personnellement je n'étais pas venue pour qu'on dorme séparément et qu'on passe le week-end à parler procédures, j'étais bien décidé à passer à l'action et je pense que je n'ai pas besoin de faire un dessin pour qu'on comprenne qu'elles étaient mes intentions à ce moment. Bien oui quoi, après tout si on se disait qu'on s'aimait et qu'on allait se retrouver ça n'était pas pour parler paperasse. 

Durant la journée nous avons pu briser un peu la glace, on a parlé des enfants, de comment ils vivent cette situation, il me demandait ce que je faisais dans la vie, j'avais l'impression de tout recommencer depuis le début. On se redécouvrait petit à petit, simplement. Mais c'était très différent de notre première rencontre, il n'y avait plus en lui ce sourire, cette vitalité et cette assurance d'autre fois. Je voyais devant moi un Cristiano brisé, meurtri et quelque peu confus par moment. Je souhaitais de tout cœur inverser la donne, je voulais retrouver mon homme fort et digne, c'était à moi de le reconstruire et même s'il ne voulait plus me voir ou me parler j'étais fermement décidé à me battre pour lui, pour nous et nos enfants. Il s'était battu trop longtemps et trop seul contre tout le monde et parfois même contre lui, j'avais pour devoir de lui prouver que tout cela n'avait pas été vain et que notre amour était toujours plus fort que tout. Comme un feu, on a beau l'étouffer sous la terre il continue de brûler sans qu'on le voit et quelques temps plus tard il resurgit plus fort et plus vif, il a eu le temps sur son passage de devenir plus fort et plus dangereux. Notre amour était comme ce genre de feu, il avait été étouffé par le monde, mais au fond il était toujours aussi puissant et allait devenir dangereux pour qui voulait s'y frotter. 

Le soir, j'avais alors très faim j'ai donc proposé de commander quelque chose, Cristiano refusa car il avait prévu autre chose, il voulait que je fasse à manger comme avant car ma cuisine lui manquait.  Je l'ai regardé aller jusqu' à la cuisine, je l'ai suivi sans le lâcher du regard. Toute la journée je n'avais cessé de lui envoyer des signaux, comme poser mes affaires exprès dans sa chambre avec un large sourire, dont il ne semblait pas avoir compris le sous entendu. J'avais également proposé qu'il vienne nous voir dans le sud, il ne semblait pas convaincu non plus. Il fallait que je fasse quoi ? Que je me déshabille sous son nez pour qu'il comprenne que j'avais envie de lui, que je voulais lui rappeler qu'on s'aimait de base ? C'était insupportable à la fin. Alors je suis allé dans l'espace cuisine, ai continué de le fixer, personnellement ça m'aurait gêné et j'aurai compris qu'il y avait quelque chose qui n'était pas habituel, on sent quand quelqu'un nous regarde fixement normalement, mais lui ne se laissait pas déstabiliser pas une seule seconde. Il commençait à prendre des légumes, tout en passant ses mains sur ma taille pour passer d'un côté à l'autre de la cuisine, il me frôla le bras à plusieurs reprises, ainsi que les mains puis me tendit un couteau. Je l'ai regardé droit dans les yeux pendant quelques secondes ... Voilà pourquoi je voulait éviter tout contact physique, c'était terminé j'allais le dévorer tout cru entre les tomates et les poivrons. 

L'ombre de CR7 Where stories live. Discover now