La dure mine de ton crayon éternellement grattera ce pauvre papier
Elle s'usera, tu la tailleras, tu recommenceras durement à graver
Ton mental aussi est usé, mais lui tu ne pourras pas le tailler
Jamais ton travail tu ne pourras arrêter .
Alors de tes sentiments tu fais abstraction
De ton vieux crayon tu résous tes équations
Sous l'oeil si austère de la société
Qui tellement de toi en a exigé.
La peinture tu voulais étudier
Mais d'après maman ce n'est pas un vrai métier
Les mathématiques ça rapportera
Alors les mathématiques tu étudieras.
La sueur perle sur ton blême front
Tu n'es pas sûr de savoir ce qu'est une fichue fonction
Mais avec conviction ardente tu continueras
Car maman sera fière de toi,
Énormément d'argent tu gagneras,
Et un beau métier tu auras.
Ton poignet frénétiquement se tord
Ta volonté peu à peu s'endort
Jamais les calculs tu n'as aimé
Mais toujours la plus grande peine tu t'es donné.
Espérant faire partie des admirés
Tu portes sur tes épaules ta culpabilité
Être assis entre quatre murs ce n'est pas ce qui te plaît
Tu préférerais te mouvoir à l'air libre peignant des portraits
Mais la société autrement en a décidé
Et entre ces quatre murs te tient enfermé
Jamais tu n'aimeras ça.
Mais maman sera fière de toi.
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Misanthrope
PoetryRecueil de courts textes et poèmes variant au gré de mes humeurs et de mes idées.