Chapitre 5

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Comme je m'y attendais, Daniel était déçu de devoir annuler notre dîner mais il a été compréhensif, il sait que c'est pour le travail. Pour me faire pardonner, je lui ai promis que je lui cuisinerai un bon petit plat à mon retour, alors il a accepté avec un grand sourire. Dès fois, j'ai l'impression que Daniel est comme un enfant, toujours enthousiaste, à s'emballer pour un rien, à rigoler, puis d'autres fois il agit en adulte tant dans son travail que dans sa relations avec les gens, il est capable de se faire respecter et à la fois de rassurer les personnes qui l'entoure. Je ne connais Daniel que depuis quatre jours, et pourtant je me sens déjà familier avec lui. C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai pas hésité à l'inviter manger à la maison. Mais voilà, pour l'instant je suis juste à moitié endormie au milieu de l'aéroport à attendre Mme CORRE.

La directrice marketing arrive pile à l'heure du rendez-vous, soit à trois heure du matin. Elle semble parfaitement réveillée et en forme, à croire qu'elle a dormi douze heure de temps avant d'arriver. Elle est parfaitement habillée et maquillée, tous le contraire de moi en ce moment. D'ailleurs Mme CORRE ne manque pas de me le faire remarquer en me regardant mainte fois des pieds jusqu'à la tête. Il faut dire que j'ai fait aucun effort, un jeans, un t-shirt, une paire de basket, tout ce qu'il y a de plus simple. Ma tenu contraste vraiment avec le tailleur de ma supérieur. Au vu de son regard persistant, j'essaie de la rassurer en lui expliquant que j'ai une tenue spéciale « rendez-vous d'affaire » dans mon sac. Mon explication semble plus ou moins lui convenir, mais elle ne veut pas perdre plus de temps avec cette histoire de tenue, donc elle clos le débat. Nous nous dirigeons vers la zone de contrôle après avoir enregistré nos bagages. Une fois sur place, le contrôleur demande nos papiers, et j'entrevois alors la carte d'identité de Mme CORRE. Même sur cette photo elle est magnifique, je pourrais presque en être jalouse. Ma photo, par contre...

- Vous avez dû avoir une adolescence difficile, dit-elle en me tendant ma carte d'identité.

C'est vrai que cette photo ne me met pas vraiment en valeur, mon visage était recouvert de bleu à force de me battre contre tous les garçons.

- J'étais un peu cascadeuse à l'époque, essayais-je de me justifier.

- Bagarreuse plutôt, non ?

- Je l'avoue, dis-je dans un sourire.

Mme CORRE passe la première au portique de détection. Je la seconde et au moment de passer, l'alarme s'enclenche. Les gardes de la sécurité me demandent si j'ai sur moi des objets métalliques que j'ai oublié d'enlever. Je proteste en leur expliquant que je me suis fais opéré du genoux et que par conséquent je porte une prothèse en acier. Pour s'en assurer la sécurité passe un détecteur à main devant l'ensemble de mon corps, ce qui confirme mes dires. Finalement, on nous laisse embarquer, tout en nous souhaitant un excellent voyage.

Enfin assise dans l'avion, je n'ai qu'une idée : dormir. Alors que mes paupières s'alourdissent peu à peu, j'observe Mme CORRE, à peine assise elle a ouvert son ordinateur et s'est mise au travail. Ses doigts parcourent le clavier à une vitesse folle et de manière très habile, elle a les doigts fins, comme une pianiste, ses mains sont vraiment belles. Je remonte mon regard endormi vers son visage, elle est concentrée sur sa tache, ce qui me laisse tout le temps nécessaire pour définir tous les contours de son visage. Si ce n'était pas femme d'affaire, elle aurait pu faire carrière dans le mannequina.

***

Je me réveille au son du haut parleur qui annonce notre arrivée imminente à l'aéroport de Shanghai. La directrice est entrain de ranger son ordinateur dans son sac, j'en déduis qu'elle a bossée durant les douze heures de trajets. Il fait nuit noir lorsque nous descendons de l'avion, il est minuit et nous avons rendez-vous à 10h avec notre client. Comme convenu un taxi nous attend à l'aéroport et nous mène jusqu'à notre hôtel. Une fois sur place, une femme nous aborde et nous demande en anglais si nous sommes bien les employés envoyés par INTMP, nous confirmons toutes deux en présentant nos badges d'entreprise. En réaction, la jeune femme nous demande de la suivre afin de nous guider jusqu'à nos chambres. Arrivé au second étage, nous faisons quelques pas et nous arrêtons devant la première chambre. J'indique à Mme CORRE qu'elle peut prendre celle-ci et que je prendrai la deuxième. Cependant, l'employé de l'hôtel ne semble pas vouloir me guider vers une autre chambre, au contraire, elle nous souhaite un bon séjour et prend congé. Je l'interpelle avant qu'elle ne prenne l'ascenseur, lui demandant où est la seconde chambre. La femme est étonnée et m'explique que seulement une chambre double à été réservé au nom de l'entreprise. Sans plus attendre, l'employé rentre dans l'ascenseur, me laissant devant le fait accompli : je vais devoir partager la chambre avec ma supérieure.

Viens sous mon parapluie.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora