Chapitre 16

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Le lendemain est des plus difficiles, j'ai un mal fou à me tirer du lit, à croire que j'ai fait la fête toute la nuit, ce qui est loin d'être le cas, mais croyez moi, j'aurais préféré.

Finalement, après un bon quart d'heure de lutte pour me lever, je me dirige vers la salle de bain et c'est avec horreur que je découvre mon reflet dans le miroir. Mes paupières sont toutes gonflées par les pleures de la veille et mes cernes sont comme teintées de noir, la seule différence avec une soirée bien arrosée, c'est que je n'ai pas une traînée de boutons qui ont pris leurs quartiers sur mon visage, c'est déjà ça de gagné.

Mais après tout, qu'est-ce que j'en ai à faire de ressembler à un zombie ? Je veux dire, à quoi bon faire des efforts, je sais très bien que si je me maquillais, Elena ne serait pas là pour me regarder.

A cette pensée, mon cœur se sert et je repousse une larme naissante en faisant glisser mes mains sous mes yeux.

- « Allez Margot ! Motivée » essayais-je de me convaincre en tapant sur mes joues.

Après quelques encouragements, je me décide enfin à m'habiller. Devant mon placard j'hésite entre une tenue terne sans classe et à l'inverse, un tailleur clair qui maquillerait ma mauvaise humeur. Devant ces deux choix, je pense à Elena et à ce quelle aurait fait à ma place, puis sans une once d'hésitation je décroche le tailleur bleu clair du portique. « Elena n'aurais jamais pris le risque de montrer ses faiblesses à travers ses vêtements » me dis-je intérieurement.

Habillée et finalement maquillée, je suis prête à affronter l'enfer d'une journée de travail sans ma tendre supérieure. Et, alors que je passe la porte, le téléphone retentit dans mon sac. Je cherche rapidement ce dernier avant de décrocher au numéro inconnu qui s'affiche.

- Oui allô ? demandé-je un peu sceptique.

- Mme AUBERT ? résonne la voix masculine à l'autre bout du téléphone.

- Oui, c'est moi pourquoi ? le questionnais-je.

- Police Nationale, nous détenons M. GERMAIN en garde à vue depuis près de douze heures maintenant et pour éclaircir la situation d'hier soir, nous aurions besoins de votre témoignage.

Je suis déstabilisée par cette demande qui me remémore tous les événements de la veille et mon cœur se ressert aussi tôt.

Sur le coup, je ne sais pas trop comment réagir car j'appréhende de croiser Daniel au détour d'un couloir. Mais face à mon silence, le policier insiste de nouveau et je déclare « Très bien, je serais là dans une demie heure ».

Avant que je comprenne mes propres mots, l'homme me remercie et met fin à l'appel. C'est complètement perturbée que je repose mon téléphone dans mon sac et que je prends la route du commissariat.

Une vingtaine de minutes plus tard, je me retrouve devant la porte de l'établissement et je n'ose pas la passer. Au bout de quelques secondes figée devant la porte, une femme parvint jusqu'à moi et m'invite à entrer. Cette femme je la reconnais parfaitement, il s'agit de l'un des deux policier qui sont intervenus la veille, l'officier LINT.

En entrant dans le commissariat, je lui adresse quelques remerciements pour m'avoir réconforté lors du drame et en réponse, elle me rend un sourire amical tout en donnant le mérite au « ça fait aussi parti de mon métier ». A ce moment j'ai laisse un petit rire s'échapper, en réalité je doute qu'elle soit gentille seulement parce que son métier l'exige quelques fois. Non, décidément, sa doit être dans sa nature d'être comme ça.

Alors que nous longeons les couloirs, je regrette peu à peu d'être venue ici, témoigner signifie, décrire ce qu'il s'est passé hier soir et croyez moi, j'ai envie de beaucoup de chose, sauf de ça.

Viens sous mon parapluie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant