Chapitre 54 : Drôles d'oiseaux

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Chapitre directement à la suite du précédent


 — C'est plus simple comme ça, affirme-t-elle en replongeant le nez dans son bouquin de physique.

Camille et Gwen redoublent de rire sans que ça ne gêne la geek en chef du lycée.

— Ok, balbutié-je, merci.

Je griffonne ses instructions dans la marge de mon polycopié d'anglais quand un détail me frappe.

— Pourquoi tu n'as pas cours ? Je veux dire si Kwan y est...

— J'avais rendez-vous chez le médecin : je me suis brûlée dimanche.

Elle lève le bras pour me montrer sa main droite entourée de gaze.

— Merde ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Elle tourne une nouvelle page de son livre d'exercices.

— J'étais chez mon cousin. On a testé une expérience en chimie et ça a un peu mal tourné avec le bec benzène.

Brûlure au deuxième degré et ça a « un peu » mal tourné ? C'est vraiment un drôle de numéro la Agathe.

— Tu n'as pas trop mal ? s'inquiète Camille.

— Ça va. De toute façon, j'avais besoin de refaire mon stock d'antidouleurs.

Bon, si elle le prend comme ça...

— Au fait, me fait remarquer Gwen puisque Agathe a terminé de transmettre ses nouvelles, tu avais dit quoi à Hadrien ?

— Pour l'hôtel ?

— Oui. Vous partez quand de Paris la deuxième semaine ?

— Le mardi dans la soirée. Il m'a dit qu'il récupérerait mon lit en fin de semaine.

Mon frère fait la grimace.

— Si on me retrouve découpé en trois morceaux, on saura qui est le coupable au moins.

— Tu peux proposer à Matt si tu préfères, je pense que ça ne gênerait pas Skinny que ce soit Hadrien qui récupère la chambre de Bec'.

Quelque chose dans mon estomac préfèrerait cette idée. Il est plus facile d'imaginer un couple entre Matt et Skinny, qu'entre elle et Hadrien. Le batteur est trop rigoureux pour sortir avec quelqu'un de son groupe. Du mois, je pense.

— Ça m'irait, mais je me sens coupable de laisser une simple cloison avec porte communicante entre Skinny et notre psychopathe.

Je hausse les épaules en passant une main dans mes cheveux. Le regard songeur de Camille posé sur moi me met à l'aise. Je sais quelle fine observatrice elle peut être.

— Comme tu veux. Ce n'est que pour trois nuits de toute façon.

J'essaye autant de me convaincre que lui. Et ce constat m'agace.

— Ouais... mais juste un truc : c'est quand la dernière fois que tu as supporté Hadrien en tête-à-tête plus de cinq minutes ?

Gwen, toujours prêt à râler. Je retourne à mon anglais et Kobain.

On bosse quelques minutes en silence jusqu'à ce que Nacim se tourne vers mon frère.

— Gwendal ?

Skin vs Sweet Poison - let's rock !Where stories live. Discover now