Jour 1.

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Samedi

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Samedi.


Les nuits sont chaudes, presque autant que la journée.

Les nuits sont courtes, silencieuses.

Je profite de ces heures perdues pour m'asseoir sur le bord de la fenêtre, fumer mes cigarettes et lire mes vieux livres poussiéreux et cornés à la seule lumière de la lune.

A cause de la chaleur, je ne dors pas beaucoup. Suffisamment pour ne pas manquer de sommeil, c'est tout. Je déteste la sueur qui me colle à la peau et aux draps.

Mais j'aime l'été. J'aime les balades tôt le matin en vélo, quand la ville dort encore. Le chant des oiseaux pour m'accompagner, le soleil qui se lève timidement et dont les rayons ne me brûlent pas encore la peau. La tranquillité, le silence, le calme.

Le jour est totalement levé, il est presque huit heures trente et je pose mon livre, descends au jardin. Mes parents sont encore au lit, profondément endormis.

Je grimpe sur mon vélo, la cigarette presque consumée entre mes lèvres et je commence à rouler. Je me laisse porter par les sentiers et la légère brise chaude de l'air.

Il est bientôt dix heures quand je rejoins la place de la ville, encore à peine animée. Je descends de mon vélo, vais acheter du pain et une pomme à l'épicerie. Je m'arrête en terrasse d'un café pour boire une menthe à l'eau glacée. Mes lunettes de soleil sur le nez, je reprends des forces avant de faire le chemin inverse.

Chaque matin durant ces trois mois de vacances, c'est la même chose. Mais je ne m'en plains pas, j'adore ça. J'adore vivre chaque nouvelle journée comme si c'était la dernière, je profite pleinement de la moindre seconde.

Les paysages colorés, le bruit de la nature, le lever du jour, les heures suffocantes, les après-midis au bord de la piscine à dévorer un roman, les apéritifs de mon père, les repas frais et succulents qui animent les papilles, les soirées au bar avec mes amis, les nouveaux livres que je découvre et achète en librairie, le coucher de soleil dans le jardin, les derniers baisers des rayons de soleil sur la peau, la nuit aussi étouffante que le jour.

Je m'allume une nouvelle cigarette, un collègue à mon père passe et me salue, une amie de ma mère me fait la bise et la conversation. Ici, c'est petit. C'est un village où tout le monde se connaît. Je suis un de ces enfants que tous les habitants ont vu grandir. Mes parents ont toujours vécu au milieu de ces champs, du calme et du silence de la campagne.

Moi, je ne sais pas encore si je dois succomber à l'appel du nouveau monde ou suivre leurs pas. Je ne sais pas où je vais, je ne sais pas ce qui m'attend, et ça m'angoisse un peu quand j'y pense.

Avant onze heures, je repars. Lorsque je suis de retour à la maison, ça sent bon. Ma mère est derrière les fourneaux et mon père s'occupe de ranger les affaires dans le salon. Les livres, les magazines et ses papiers qui traînent partout. Les fenêtres sont grandes ouvertes, l'air circule à peine pourtant.

Quinze Jours || Larry.Where stories live. Discover now