Jour 5 (partie deux).

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Mercredi

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Mercredi.

Je ne sais pas combien de temps je reste sous l'eau, j'ai arrêté de compter après trente secondes. L'océan me paraît immense et lourd, il tire mon corps vers les profondeurs glacées et noires. Là où personne ne souhaiterait s'aventurer.

Mais je ne remonte à la surface que lorsque le souffle me manque et que la tête me tourne. Je prends une grande bouffée d'air, mes poumons vides se remplissent aussitôt.

– Elle est bonne ?

La voix me fait sursauter, je me retourne et il est là. Je peux enfin le voir totalement. La lumière rosée du coucher de soleil éclaire la peau de son visage, dessine ses contours. Il est jeune, lui aussi. Peut-être un ou deux ans de moins que moi.

Je reste une longue minute sans rien répondre, je le regarde simplement. Figé au milieu d'une eau silencieuse. Il ne sourit pas, ses lèvres forment une ligne droite, mais son expression n'a rien de fermée. Elle est douce. Je finis par hocher la tête.

Il s'approche d'un pas. Un bandeau fin et coloré repousse ses cheveux et les empêche de tomber sur son front, devant ses yeux. Des yeux vert. A la lumière du soleil, il paraît clair, presque gris. Mais je suis persuadé qu'il doit changer en fonction de l'éclairage. Ses lèvres sont très roses et sa peau dorée de sable.

Un tas de couleurs se mêlent en lui. Un tableau travaillé pendant des heures. Le blanc de son tee-shirt, le jaune de son short de bain, l'encre noire de ses tatouages sur ses bras, un autre sur sa cuisse, juste avant la ligne de son vêtement.

C'est un endroit intime, alors je baisse les yeux. Mes joues chauffent, je souris discrètement et pose mes mains à plat sur la surface tranquille de l'eau.

– Tu veux venir ?

– Pas ce soir.

Pas ce soir, mais peut-être un autre. Nous en avons encore quelques uns devant nous.

Son ton n'est pas méchant, il le dit tout bas, presque un murmure, comme s'il craignait que ses mots me blessent. J'acquiesce, nage jusqu'au bord et sors de l'eau. Elle dégouline sur ma peau, elle est tiède et le léger vent la sèche déjà.

Je marche sur l'herbe jusqu'à ma serviette, m'enroule dedans. Il ne me regarde pas, il reste debout et observe l'horizon, là où le soleil termine de se cacher.

La serviette autour de mes épaules, je m'assois. Il est grand, ses jambes sont longues, interminables.

J'hésite quelques secondes, puis je dis :

– Je t'ai vu.

Ce soir, il se tourne vers moi. J'ai le droit de voir autre chose que son dos, l'arrière de sa tête, ses cheveux. Il n'a plus peur de me montrer son visage, on dirait.

– Aujourd'hui, ce matin, je t'ai vu. Avec ta famille, je crois. Tu visitais le centre, près du parc.

– Oh.

Quinze Jours || Larry.Where stories live. Discover now