Chapitre 31

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― Allumeuse !

― Prétentieux !

― Egocentrique !

― Frimeur !

Heureusement pour le moral de Regina, Mary Margaret et David avaient l'amour vache, et passé le premier moment de stupeur quand ils avaient pris conscience de leurs atomes crochus, la lune de miel s'était vite transformée en un match permanent, fait de disputes tonitruantes, d'objets fracassés dans les loges, de courses-poursuites à travers les studios et de réconciliations tumultueuses dignes d'un soap-opera.

Ils sont vraiment faits l'un pour l'autre, pensa Regina avec un pincement au cœur en les regardant se disputer de plus belle. Tous deux prenaient un plaisir évident à se traiter de tous les noms -- leur version des mots d'amour sans doute -- et n'en semblaient pas moins épanouis dans le chaos permanent qu'ils généraient. Leur relation explosive rendait cependant la situation un peu moins pénible à supporter pour Regina. Sans doute y avait-il toutes sortes de relations amoureuses, mais il était difficile de leur envier celle-là.

Comme toujours, ses partenaires se calmèrent au moment de tourner et formèrent un petit couple dégoulinant de guimauve et de sentimentalité dès qu'ils se trouvèrent sous l'œil de la caméra. Tout le contraire de ce qu'ils étaient dans la vie, en somme.

Ils cachent bien leur jeu, se dit Regina, presque amusée à nouveau.

Entre deux prises, elle s'avisa qu'un visiteur inhabituel les observait depuis le bord du plateau. Gold. Il n'était l'agent d'aucun autre acteur ici et venait donc la voir elle. Pourquoi donc ?

Gold attendit patiemment aux côtés de Belle qu'elle ait fini, l'air de ruminer quelque chose tout en tirant sur les manchettes de son élégant costume Armani.

― Mon cher Gold, le salua Regina en le rejoignant à la fin de sa scène. Qu'est-ce qui me vaut le plaisir ?

Gold ne pensait qu'à ses affaires, il y avait peu de chances qu'il soit venu pour une visite de courtoisie.

― Il faut que nous discutions, très chère. Peut-être pourrions-nous aller dans votre loge un moment ?

Quelques scènes étaient sur le point de se tourner sans elle. Il y en avait pour un certain temps.

― Je peux vous accorder une demi-heure je pense, concéda-t-elle en faisant signe à Prof de la prévenir quand les scènes seraient finies. Le machino leva le pouce en signe d'acquiescement.

Une fois dans sa caravane, elle commença par se débarrasser des impossibles talons aiguilles de la reine qui lui assassinaient les pieds depuis le matin, poussa un soupir de soulagement et s'assit avec précaution en tâchant de ne pas écraser sa traîne. D'un geste, elle invita Gold à l'imiter. Le petit homme la contemplait avec une contrariété évidente.

― Eh bien, dit-elle, qu'est-ce qu'il y a de si grave pour que vous veniez me voir en plein tournage ?

La contrariété de Gold s'accentua. Une seule chose pouvait le fâcher autant, c'était que la situation lui échappe.

― Ma chère, dit-il de sa voix nasillarde en tripotant son nœud de cravate, je vous avais pourtant mis en garde contre cette Emma Swan...

Le sang de Regina ne fit qu'un tour.

― Quoi, Emma Swan ?

Gold esquissa une grimace de désapprobation.

― Je vous avais prévenue, très chère. Je vous avais conseillé de ne pas l'approcher. Et voilà que vous vous affichez avec elle en public.

Le fruit défenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant