S06 - EP 11 ✤ part II

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Partie 2/2

Red s'alarma :

— Tu ne devrais pas être ici. S'il se réveille en sursaut, il va paniquer de ne pas te trouver à ses côtés.

Dean le serra contre lui par la taille.

— Cesse d'être plus raisonnable que moi.

— Faut bien que quelqu'un le soit. Tu sembles avoir démissionné de ce côté-là.

Son amant fit la moue.

— Ça me coûte de le dire, mais bien qu'il faille le ménager, céder à tous ses caprices ne l'aidera pas à retrouver son équilibre. Et je ne pense pas qu'il se réveillera dans la prochaine heure.

Cela faisait plus de seize ans que Rudy ne dormait plus avec son père. Ne pas changer cette habitude ne lui porterait pas préjudice.

— Fais quand même une exception cette nuit, insista Red.

Dean hocha la tête, puis murmura contre la peau de son cou :

— En attendant, une douche de minuit te tente ? La dernière fois que j'y ai fait un tour, j'ai noté que la cabine était grande pour deux.

Red frémit. Ce frémissement, que Dean connaissait par cœur, signifiait que la flamme avait pris. Des doigts avides se glissèrent sous sa chemise, et, à l'étroit dans son jean, Dean écourta leur baiser enfiévré. Par la main, il entraîna son partenaire dans la salle de bain de style japonais. Red, qui avait à peine eu le temps de saisir sa trousse de toilette, comprit enfin le choix du lieu. Le chant de l'eau noierait les vocalises de leurs ébats. Une chance que la famille Lawrence occupât l'aile opposée de la villa !

Vu leur prompt effeuillage, les préliminaires s'annonçaient expéditifs. Ils avaient besoin de soulager leur stress d'un shoot d'endorphine, de se libérer de leur tension en s'injectant un peu d'hormone du bonheur. La température de l'eau réglée, Dean prit le pouvoir dans la bouche de son camarade.

Red aimait les baisers suggestifs de cet amant lascif. Un jeu de langue suffisait à rendre l'échange très érotique. Les doigts méphistophéliques de son partenaire ne chômaient jamais dans ces moments torrides. Quand ils n'invoquaient pas le frisson en glissant dans ses cheveux, ils pétrissaient une fesse ou haussaient sa température en caressant les fossettes à ses reins.

Au détriment de la raison, le désir escalada. D'une poigne autour de sa vigueur, Dean réveillait sa bête intérieure. Il avivait sa faim incandescente avec l'assurance de celui qui la satisferait. Au fil du temps, s'installait chez Red le sentiment que seule l'étreinte de cet homme le conduirait à l'orgasme. Dean éclipsait les « bons coups » de son passé, rebootait son système, reconfigurait le chakra de son plaisir. Établi en maître incontesté au pays de sa jouissance, il lui faisait oublier comment c'était avant. Au royaume érotique de Red Kellin, Dean Leblanc s'imposait roi.

Les mains expertes de son roi suivaient la pente de son dos, atteignaient la fente de ses fesses. Sensualité et volupté cédaient à stupre et sauvagerie, comme l'attestaient la morsure à l'épaule, la torture d'un téton, la griffure au flanc. Quand son roi rit de la course effrénée de son palpitant, Red savoura dans son ventre le vol de papillons.

Ses mains d'artiste s'égayèrent sur son instrument de musique favori : la peau de son amant. Connaissant la partition de ses zones érogènes, il tira de Dean une mélodie de soupirs. Il maîtrisait les subtilités de sa virilité, et avec doigté, tissait une symphonie à son entrejambe. Dean se soumit aux dents qui mordillaient son oreille. Tel un félin, Red le pressait de l'embarquer pour le septième ciel.

D'un geste assuré, Dean diminua le jet d'eau, obligea Red à écarter les jambes et se soutenir contre le carrelage avec ses mains. Ce dernier aima chaque seconde où il se sentit vulnérable, exposé, tandis que son partenaire récupérait le nécessaire. Red tendit la croupe, impatient. La suite ne vint pas comme attendue. À genoux, Dean vénéra de sa langue ses bijoux de famille. Garder le silence devint une épreuve. Une bouche mutine détruisait ses inhibitions. Attentive, elle suivait le moindre gémissement d'extase, l'exploitait, l'intensifiait.

Sous les assauts de lèvres initiées et de doigts lubrifiés, Red fondait en un amas de muscles détendus et avides. Une fois assuré de l'humidité de ses rives, son étalon impudique entama sa divine besogne en lui levant la jambe. Facilitée par sa souplesse, l'union se fit sans heurt. La volupté de son fourreau arracha un soupir extatique à Dean. Bientôt, la ferveur de la danse obligea Red à se plaquer une main contre la bouche. Ses plaintes résonnaient fort à ses propres oreilles. Or son homme semblait décidé à le faire rugir, en sollicitant son point de fusion à chaque poussée magique. Pour lui faciliter la vie, Dean modula le jet d'eau à son maximum. La bête en Red put enfin revendiquer son droit d'expression érotique.

À ses grognements, aux secousses et au claquement régulier de leurs hanches, Dean avait atteint son rythme de croisière. Il renonçait à sa liberté pour une prison de miel et, avec une fougue formidable, dépensait sa vigueur et sa sueur. Red lui réclamerait bientôt « salaire » quand orgasme s'en suivrait, mais pour l'heure, il tortillait du bassin, exhalait son plaisir et se calait sur son tempo comme s'ils avaient swingué ensemble toute leur vie.

Le balancier de sa croupe enchantait Dean. Il peinait à remonter ses yeux le long du dos sculpté dans la luxure. Les fesses de Red avaient été dessinées pour ses mains et ses coups de reins. À vrai dire, cet homme avait été façonné pour l'exaltation des sens. La vue de son corps souple, le velours de son toucher, la saveur de ses lèvres, l'odeur de sa peau, le chant de sa jouissance... « Andy », le titre de la sex-music de Dean Leblanc.

— Tu seras ma ruine, Andy... Tu es magnifique.

Le chuchoter dans son cou n'était pas assez. Dean devait se perdre dans ses yeux, y lire son plaisir. Il se retira, au mépris d'une plainte frustrée – « bordel, non ! » –, le retourna. Le geste brutal, il plaqua Red contre le carrelage tiédi, joua de ses muscles, et le prit en sandwich avec le mur. La plainte, cette fois, exprima la félicité :

— Putain, oui !

Son ardeur chaude et rigide palpitant contre leur ventre, Red crocheta ses jambes dans le dos de Dean et s'en remit à la gravité. Son poids ouvrit ces paliers si exquis de la panacée. Avec un appétit brûlant, le nez dans sa longue chevelure humide, Dean le gratifiait de compliments entre deux mordillements. Red aimait qu'il le revendique ainsi, le marque de ses dents. Car lui n'exigerait son dû qu'à cet homme. À cors et à cris, ou à « corps » et à cris. Tous deux ne se souciaient guère plus de la discrétion.

Quand Red griffa son dos, Dean atteignit presque par surprise le point culminant de son plaisir. Il se libéra dans une explosion, une décharge qui le vida de son essence. Sous l'élan cataclysmique de son orgasme, Dean s'insinua plus loin dans la chaleur de ce corps serré et merveilleux, et toujours gourmand de sa laitance. Vorace, l'étau de Red l'enserra davantage, lui arrachant des notes de douleur et d'extase.

Accompagnant la détonation jouissive de son amant, Red lui susurrait des mots d'amour et des mots crus à faire rougir Aphrodite. Le moment dura une éternité et se finit trop vite. Un baiser langoureux plus tard, ils se regardaient dans les yeux, à bout de souffle, les jambes flageolantes. Mains appuyées contre le carrelage, front contre celui de Red, Dean sourit. Sa béatitude résuma toute la satisfaction tirée de cette séance musclée. Puis il vénéra le corps de son homme en s'agenouillant à nouveau à ses pieds. L'odyssée de Red se poursuivit dans la moiteur de sa bouche.

Voir Dean offrir ses lèvres sensuelles et gourmandes à sa virilité remua en Red des envies peu explorées. Il réduisit l'intensité du jet d'eau pour faciliter l'affaire de son camarade, puis saisit sa nuque et imposa le rythme. La passion de son adorateur le rendit pliable, et Red poussa l'indécence comme jamais auparavant. La pratique appelait la perfection. Dean le lui prouva en le happant entier. Sa hampe, ses pensées. Il l'avala jusqu'à la garde et, d'une succion, s'engouffra jusque dans son esprit en ébullition. Sans merci, il lui arracha son ultime soupir.

*o*o*

TBC ● EPISODE 12

*MEDIA*
Intro vidéo : Shy'm - L'Effet De Serre. Parce qu'on est d'accord, ces lyrics inspirent plus de l'érotisme que l'écologie !

HOT CHILI - saison 6 ✤ volume 1/2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant