Partie 30

8K 839 27
                                    

PDV Oumou

Depuis ce fameux jour, nos vies ont carrément basculés ma mère et moi...

'Flashback'

Après que tout le monde soit parti, nous nous sommes retrouvés dans un silence des plus pesants, moi la tête baissée couverte de honte car je n'aurais pas imaginé que Djibril avait filmé une seule seconde ce qui s'était passé. Ce qui m'a fait le plus mal dans tout ça c'est que mon père ait su tout ce qu'on avait manigancé sans oublier qu'il m'ait vu sur cette maudite vidéo.
Lorsque mon père a repris la parole c'est avec une voix chargée de colère qu'il s'est adressé à nous :
-Oumou comment as-tu pu te rabaisser à ce point ?! Moi qui pensais que la raison de ton voile prouvait de ta bonne foi ?!
-C'est ma mère qui m'y a poussée, y a longtemps que je voulais arrêter tous ces mensonges mais elle...
-Ah fille ingrate c'est maintenant que tu oses dire ça ?! Quand on t'a proposée de faire partie du plan tu ne t'es jamais opposée à ce que je me souvienne.
- En ce qui te concerne Fatou, après tout ce que j'ai fait pour te donner la vie que tu mérites, comment oses-tu me tromper ? De surcroit avec le mari de ta meilleure amie ? Comment es-tu arrivée à cette bassesse pour mettre un terme à mon union avec ma seconde épouse ?
- De quelle vie parles-tu ?! De celle où tu te coulais la belle vie avec ton épouse alors que moi j'existais plus !!! C'est bien beau de reporter toute la faute sur moi aujourd'hui.
-Je me demande juste comment j'ai pu faire pour ne pas voir durant tout ce temps le genre de personne que tu es !!! Regarde aujourd'hui où tout ceci t'a menée ? Tout ça pour de l'argent.
-Aujourd'hui qui assure tout ici ?! Ta pension ne nous suffit même pas à payer les factures. Avec ce mariage, on aurait eu à vivre dans le confort jusqu'à la fin de nos jours sans être inquiéter.
-Soubhan'Allah, dit mon père les deux mains sur sa tête. A peine ces mots prononcés, il s'est levé automatiquement pour se diriger vers sa chambre. 1h plutard, il est ressorti avec une grande valise mal fermée, plus quelque chose dans sa main droite qu'il jette sur ma mère avant de dire en la regardant droit dans les yeux :
-Donc pendant tout ce temps voici la cause de mon malheur !!! Comment as-tu pu oser ?!
-Je l'ai fait par amour.
- ça suffit !!! Prend tes effets et sort de chez moi
-Il est hors de question que j'aille quelque part !!! Je ne compte pas bouger d'un iota.
-Si tu ne veux pas être la risée du voisinage, je te conseillerai de sortir sans faire d'histoire sinon...
-Sinon quoi ?
-Tu n'as pas intérêt à me tenter !!!
Sans même hésiter un instant, je vois ma mère défier mon père du regard
-Je n'irai nulle part.
-Ok comme tu le voudras.
A peine ces mots prononcés, mon père se met à appeler le gardien et une fois sur place, il lui ordonne de mettre ses bagages au dehors. Choqué par les propos de ce dernier, il semble hésiter un instant.
-Tu attends quoi ?! Ou bien tu veux te faire renvoyer toi aussi ?!
-Heu... non patron
Tandis qu'il s'exécute, je vois mon père tirer de force ma mère vers la porte sous les cris impuissants de cette dernière. Cette scène m'a fendue le cœur en deux car je n'aurais jamais cru que ça aurait pu arriver un jour, mais cette fois ci, je n'ai pas eu le choix, ce coup-ci était trop foireux pour que j'endosse toute seule la responsabilité.
-Dire que durant tout ce temps j'éprouvais du regret vis-à-vis de toi, alors que j'avais le diable en personne chez moi !!! Qu'ais je fais ?
-S'il te plait arrête, je t'en prie, je m'excuse, dit ma mère tandis que mon père la poussait sans ménagement vers la sortie.
Alertés par les cris stridents de ma mère, le voisinage était déjà arrêté devant le portail essayant d'avoir quelques informations. Puis d'un coup je vois mon père pousser violemment ma mère avant de refermer la porte derrière lui et de se tourner vers moi. A mon tour maintenant, me dis-je en tremblant.
-En ce qui te concerne, je veux que tu me donnes le numéro de celui qui t'a mis dans cet état.
Sans perdre une minute de plus, je le lui ai donné le numéro puis il est allé s'enfermer dans son bureau. Le lendemain matin, ce sont des violents coups frappés à ma porte qui m'ont réveillé, j'ouvre la porte et me retrouve face à mon père.
-Comment tu as pu tomber aussi bas Oumou, tu n'as trouvé personne à qui te donner sauf ce mal éduqué, il n'a pas hésité à m'insulter tout en sachant que j'étais ton père, il n'a aucun respect pour les gens et il n'assume même pas la grossesse.
-Papa je suis vraiment désolé, pardonne-moi s'il te plait
-A moi tu  n'as rien fait, tu devrais plutôt t'excusez auprès de Djibril et de cette fille du nom d'Aicha. Tu peux rester dans cette maison mais ne me considères plus comme ton père tout comme je ne te considère plus comme ma fille.
-Non papa, arrêtes, s'il te plait, ne me fais pas ça encore une fois
-Ben ça c'est trop tard, fallait y penser avant, je m'en veux juste d'avoir laissé ta mère t'influencer autant.
Il me laisse planté là et sors de la chambre. Depuis ce jour ma vie n'est plus la même.
PDV Aicha
-Samira je vais prendre ma pause,  je vais sortir déjeuner avec Thierno.
Samira lèves la tête de ses documents avec ses lunettes sur le nez et me lorgnes très mal.
-Aicha tu joues avec le feu, tu le sais ça ?
-Mais pourquoi tu dis ça ?
-Tu as déjà oublié l'histoire avec Khader, tu es encore en train de te fourrer dans une autre histoire avec un gars que tu ne connais même pas depuis longtemps.
-Non je n'ai pas oublié l'histoire avec Khader, ce n'est pas parce que Khader est un salaud que tous les hommes le sont, et avec Thierno ce n'est pas ce que tu crois.
Elle me regarde mal puis roule les yeux
-Vivement que Djibril reviennes, c'est lui seulement qui peut te remettre à l'heure avec tes amis là.
C'est à mon tour de rouler les yeux et de mal la regarder
-Attends même je vais partir à l'heure la avant que tu ne m'énerve.
Je sors rejoindre Thierno qui m'attendait devant la boutique. Contrairement à ce que les gens pensent, ce n'est pas mon ami mais mon frère, enfin pas vraiment mon frère vu qu'on n'a pas le même père. Bref je vous explique.
Thierno c'est l'ainée de ma tante Mariama, la deuxième femme de mon père. Je l'ai rencontré il y a une semaine tout à fait par hasard, alors que je marchais dans le marché HLM pour acheter des choses pour ma maison. Quand il m'a interpellé je l'ai tout de suite reconnue malgré sa taille qui avait considérablement augmenté et ses muscles qui se sont développé, je suis devenu méfiante, je n'ai pas oublié que c'est eux la cause de mon malheur et de la mort de ma mère.
-Aicha c'est toi ?
-Oui, qu'est-ce que tu fais ici ?
-Ben je suis là depuis une année déjà. Whaou c'est incroyable comment tu as changé, tu as l'air d'aller bien.
Je ne sais pas pourquoi il fait semblant que tout va bien entre nous, la dernière fois qu'on s'est vu, il faisait partie de ceux qui me ruait de coups.
-Comme tu peux le voir, je lui réponds sèchement. Je vais te laisser, j'ai des choses à faire.
Je marche en le dépassant mais il m'attrape le bras.
-Non attends !
Je me retourne et le regarde très mal avant de me dégage brusquement de sa main
-Lâches immédiatement ma main, ne me touches pas, je le réponds agressive en haussant le ton.
-Je suis désolé, je ne voulais pas te faire du mal.
-Ben ça c'est un peu trop tard non. Rappelle-toi il y a 7 ans de cela, toi et toute ta famille ce que vous m'avez fait.
Il souffle un bon coup avant de passer une main dans ses cheveux l'air désespéré.
-Si tu savais combien de fois on regrette ça ma mère et moi, je ne peux compter le nombre de fois que j'ai prié pour te retrouver et te présenter mes excuses.
-Toi tu as voulu me retrouver ? La bonne blague. Donc tu veux me dire que tu as eu un élan de conscience qui fait que tu as voulu te racheter. Lol...
-Je te jure Aicha, tu peux me croire. Depuis que tu as quitté la maison, les choses sont allés de mal en pire, papa a eu un AVC et il est à moitié paralysé, tante Fatouma (sa première femme) l'a abandonné et elle est parti avec ses enfants, papa est seulement resté avec ma mère et....
-Je t'arrête tout de suite, qu'est-ce que tu veux que toutes ses choses me fassent, je le coupe. C'est ta famille, vous vous débrouillé, tu as oublié que je ne suis pas la fille de ce monsieur et par conséquent vous ne faites pas parti de ma famille.
-Ecoute, si je t'ai vu aujourd'hui c'est pour une bonne raison. Accepte de me revoir, on va s'assoir quelque part et on va discuter.
-Non je t'ai dit, est ce que tu peux faire comme si cette rencontre n'a jamais eu lieu, oublie-moi d'accord.
-Non aicha, je ne peux pas te lâcher, pas maintenant que je t'ai vu. On a tous besoin que tu nous pardonne pour tout le mal qu'on t'a fait. Ecoutes je sais que c'est difficile mais maintenant que je t'ai vu je ne te lâcherai pas.
-Au revoir Thierno.
Je continue mon chemin, cette fois-ci il ne m'a pas rattrapé ou même essayé. Je l'ai juste vu le lendemain devant la boutique ou je travaille et aussi devant mon appartement, c'est là-bas que j'ai compris qu'il m'avait suivi, il me demandait pardon mais je n'acceptais pas, je ne le regardais même pas mais il ne s'est jamais fatigué. Un jour, il s'est mis à genou dans la rue devant tout le monde pour me demander pardon et là avec les yeux de tout le monde fixés sur moi j'ai enfin accepté. D'abord parce que je ne suis pas rancunière et aussi parce qu'il avait l'air sincère sinon pourquoi se donner autant de mal.
-J'accepte de te pardonner mais tu ne dois dire à personne le lien qui nous unis, si on te demande on est juste amis.
-D'accord c'est comme tu veux sœurette.
Je lève les yeux au ciel. Thierno est incorrigible, quand il a quelque chose en tête rien ne peut le décourager. Pour moi tout le monde à droit à une seconde chance et même moi la vie me l'a accordé. Cette seconde chance je vais le lui donner et j'avoue que depuis qu'il est dans ma vie je me sens mieux.
C'est ainsi qu'on a continué à se côtoyer et tout le monde pensent qu'il veut une relation amoureuse avec moi, les gens m'ont défendu de le côtoyer et personne ne l'accepte dans mon entourage ce qui m'arrange d'ailleurs.
Djibril depuis qu'il est parti il ne m'a pas appelé même pour me dire qu'il est bien arrivé, c'est silence radio. Pourtant je pensais que tout allait bien entre nous avant qu'il ne parte. Ce qui m'énervait c'est qu'il parlait chaque jour avec le gorille qui me servait de garde-corps pour les comptes rendus. J'ai tout fait pour que ce dernier me lâche les baskets mais il n'a pas accepté me suivant comme mon ombre. J'ai été obligée d'aller dans l'agence dans laquelle il travaille et porter plainte contre lui. Vu que c'est une agence privée et que je ne veux pas être protégé, ils lui ont demandé de ne plus le faire.
C'est ce jour-là que Djibril m'a appelé mais je ne lui ai pas répondu, dès que j'ai vu un numéro de la Guinée, j'ai directement su que c'est lui et j'ai ignorée l'appel. Deux minutes après il m'a envoyé un message me disant :
« J'ai vu ce que tu as fait mais tu ne perds rien pour attendre, j'arrive pour toi très bientôt »
Ce message ne m'a nullement effrayé, ça m'a plutôt donné un sourire et je ne lui ai laissé un vu sans répondre. Depuis ce jour je me sens libre de mes allées et venu et 'espère que ça va continuer.
Khader il a complètement disparu de la circulation, je n'ai pas de ses nouvelles et c'est tant mieux comme ça. Je me demande même pourquoi je voulais avoir de ses nouvelles, en y réfléchissant c'est lui qui m'a agressé donc il mérite tout ce qui lui arrive.
Je pars rejoindre Thierno et on part s'assoir dans le restaurant en face de la boutique, là où j'ai l'habitude de déjeuner à chaque fois, la nourriture est bonne et variée avec des prix raisonnables.
Avec Thierno il y a toujours ce malaise entre nous, même si on essaye de faire des efforts.
-Je peux te poser une question assez personnelle ? Je lui demande.
-Oui va y.
-Qu'est ce qui s'est passé quand je suis parti ? L'autre fois tu m'as dit que ton père a fait un AVC et tout ça.
Je dis « ton papa » pour qu'il comprenne déjà que je m'en fou de cette famille
-Quand tu es parti, tout allait bien pendant 2 ans, papa était devenu plus amère et brutale avec les gens. Il n'avait plus la personne sur qui rejeté sa haine à ses coté et il était obligé de la rejeter sur nous autre. Tante Fatouma elle ne supportait pas que papa frappe ses enfants et ça c'était une source de beaucoup de tension entre eux. En plus de tout ça tante Fatouma et ma mère se disputaient à chaque fois, et nous les enfants aussi on ne s'entendait plus, bref c'était un grand n'importe quoi la famille. Un jour je me suis disputer avec mon frère le fils ainé de tante Fatouma et la dispute a mal tourné, il a pris un couteau  pour me blesser au bras, c'est quand mon père a vu cette scène qu'il a fait un AVC lui paralysant tout le côté droit.
-Comme ma mère, mais sauf qu'elle, elle y est restée.
- Exactement, et tu sais que c'est notre petit jardin qui nous donnait à manger et depuis la maladie de papa y'avait plus personne pour s'en occuper, alors la nourriture est devenu rare et les petits économies servaient aux médicaments de mon père. Tante Fatouma quand elle a eu marre de cette situation, elle est partie avec ses enfants, il ne restait plus que ma mère mes frères et moi. Vu que je suis l'ainé, je suis venu au Sénégal pour me débrouiller et les envoyer de l'argent pendant ce temps ma mère et mon frère s'occupent de mon père.
Après son récit, j'étais sous le choc, c'est le karma s'il est tombé malade exactement de la chose qui a tué ma mère, mais contrairement à elle lui il continue à souffrir dans ce monde. Je me dis intérieurement qu'ils ont mérités tout ce qui les arrivent, les choses se payent dorénavant dans ce bas monde, plus besoin d'attendre à l'au-delà.
-Prompt rétablissement à lui.
-Maintenant parlons de toi, tu as ce qu'on pourrait dire une vie parfaite, comment tu en es arrivé là ?
-Une vie parfaite, laisse-moi rire.
Je lui explique brièvement ce qui m'est arrivé sans trop entrer dans les détails, je n'ai pas encore confiance en lui.
-Tu sais Aicha, pour ma part je suis vraiment désolé pour tout ce que je t'ai fait, et je sais que ma mère aussi
-T'inquiètes c'est oublié. Tu sais bizarrement depuis la mort de ma maman, ta mère était gentille avec moi. Je n'ai jamais eu l'occasion de la remercier pour ça. Quand tu parleras avec elle, tu la remercieras de ma part.
-T'inquiète, je me rappelle de ton N'dappa que tu faisais bien, tu veux bien le refaire pour moi ?
-Toi et ton gros ventre la tu n'as toujours pas changé.
-Lol même pas, c'est aujourd'hui même c'est devenu pire
-Vient le Dimanche, je te fais ça tranquille.
-D'accord j'y serai
C'est comme ça qu'on discute jusqu'à ce qu'il me dise
-Y a une personne qui n'arrête pas de te regarder  juste derrière.
Je tourne la tête et mon regard rencontre des paires de yeux que je connais que trop bien, mon visage devient livide et mes membres commencent à trembler, Thierno remarque mon état et me demande
-C'est qui lui ?
-Une ancienne connaissance, on s'en va.
- Non on n'ira nulle part, si ce mec te fait chier, je vais lui régler son compte
Directement la personne se lève de sa table et vient vers nous.
-Alors Aicha, c'est qui celui-là ? Ton nouveau larbin ?
Je serre les points de colère du à l'insulte, je me lève à son tour et lui fait face
-Khader, je vois que tu es en forme, la tête ça va ? Pas trop amoché.
Il serre les dents et me pointe du doigt
-Je suis juste venu te prévenir toi et ton connard de mec que je n'oublie rien de ce qui s'est passé, vous avez intérêt à quitter cette ville au plus vite.
Ensuite il se tourne vers Thierno pour lui dire
-Je te conseille de t'éloigner de cette fille, c'est une salope
Thierno se lève à son tour et lui fait face
-Traite la encore de salope et tu verras de quel bois je me chauffe
Je me mets entre eux pour empêcher un coup de partir, Khader commence à éclater de rire
-Je vois qu'il est aussi sous ton charme. Oh comme c'est dommage, avant de t'approcher, cherches à savoir qui est Djibril c'est sa pute.
Il sort comme si de rien n'était
-Tu m'explique ce qui s'est passé ? Qui est ce Djibril ?
-Un bon ami à moi, oublie cette histoire tu veux ?
Je change de conversation jusqu'à ce que je la pause finisse.
Le reste de la semaine se passe à toute vitesse, Djibril me manque mais maintenant je suis habitué à son absence. Ça fait deux semaines depuis qu'il est parti, je ne pensais qu'il allait durer autant juste pour régler un problème familial comme il me l'a dit. Peut-être qu'il ne veut plus revenir, je regrette de ne pas lui avoir parlé la dernière foi. Juste pour ne pas faire la bêtise de craquer et de le rappeler, j'ai supprimé toute trace du numéro avec lequel il m'a appelé, je suis fatigué de courir derrière lui surtout avec ce qui s'est passé la dernière fois. Je vous explique
*Flashback*
-Tu veux me provoquer ?
-Et toi tu veux toujours diriger ma vie tu veux aussi que j'aille avec toi en Guinée alors que je ne le veux pas, ma question c'est pourquoi ?
Il me regarde comme s'il voulait me tuer en serrant les dents, j'ai réussi à le déstabilisé, lui qui est si serein.
-Djibril pourquoi tu veux diriger ma vie ?
-Parce que tu m'appartiens Aicha, et je te laisserai à personne d'autre
Un silence de mort s'installe être nous, sa réponse me prends de haut, je ne m'attendais pas du tout à ça et je ne sais pas quoi répondre
-Quoi tu as perdu ta langue, il me demande avec un faux sourire.
-Non c'est juste que... Pourquoi alors tu m'éloignes de toi ?
-Parce que tu ne peux pas être à mes côté, tu es un danger pour moi.
Je retombe d'un étage quand il m'a dit ça et directement je m'énerve
-Ah oui un danger, c'est comme ça que tu me vois ? Tu risques quoi avec moi ? Que je t'influence au point de bafouer tes foutu principes à la con ?
-Non tu ne comprends pas.
-Si j'ai très bien compris, je suis un danger, eh bien ce danger il va gentiment sortir de ta vie dès maintenant
Je descends du plan de travail pour sortir mais il me rattrape, je me dégage de lui
-Aicha j'ai dit ça parce que toi tu es tellement libre dans la tête que tu peux facilement m'amener à faire des choses que je n'ai pas envie.
-Djibril tais-toi parce que la tu t'enfonces. Je te laisse avec tes principes
Je sors de son appartement mais malgré ça je n'ai pas pu m'empêcher de revenir quand j'ai su qu'il allait partir. Je sais que je suis pathétique.
*Fin du flashback*
C'est décidé, je suis fatigué de me cogner contre un mur à chaque fois que je pense que ça ira entre Djibril et moi, il est temps que j'accepte que lui et moi c'est impossible et pour ça je n'essaierai plus un rapprochement même quand il reviendra, je mettrai une net limite entre nous et le connaissant il va respecter cette limite.
Le dimanche arrive assez vite, la veille j'avais fait les courses nécessaires pour faire la cuisine, je m'y mets assez tôt et à 15 heures j'ai fini. Le temps de prendre une douche et de m'habiller, Thierno était là, on discute un peu avant de passer à table.
-Uhum je vois que ta manière de cuisiner n'a pas changé
-Non pas beaucoup.
On mange avec appétit et quand on finit je débarrasse la table et s'assois sur la table et on s'assoit au salon.
-Tu sais j'ai parlé à ma maman que je t'ai vu et tout ça. Elle l'a dit à papa et depuis il ne fait que dire ton nom.
-Il dit mon nom pourquoi même, avec toute la haine qu'il porte à son égard
-Il doit regretter maintenant ce qu'il t'a fait comme moi. Et il ne cherche qu'à avoir ton pardon
-Dommage pour lui parce que je ne compte pas le faire, je n'ai pas oublié et ce n'est pas parce qu'il est au porte de la mort que j'aurai un élan de compassion, quand moi j'étais seule il s'en foutait carrément.
-Mais ici...
-N'insiste pas s'il te plait Thierno, j'ai déjà oublié cette épisode de ma vie, je ne veux pas que tu me le rappelle. Tes actes a toi et les autres enfants je peux les comprendre parce que vous étiez assez jeune, mais lui il savait exactement ce qu'il faisait.
-OK, c'est comme tu veux
-Ne me parles plus de lui s'il te plait
-D'accord.
On discute en rigolant, Thierno est devenu une personne assez mature avec la tête sur les épaules, à lui seule il réussit à entretenir sa famille en faisant des boulot par-ci par-là et rien que pour ça il a tout mon respect.
On discute encore longtemps, c'est quand on entend l'appel de la prière qu'on se rend compte qu'il se fait tard.
-Oh il se fait tard, je vais rentrer. Tu me montre la toilette s'il te plait ?
-D'accord.
Je lui montre la toilette et l'attends au salon, entre temps j'entends la sonnette de la porte retentir, croyant que c'est Ndeye Fatou, je l'ouvre sans attendre et tombe nez-à-nez devant Djibril. Je reste bloqué une seconde avant de réagir.
-Djibril ? Qu'est-ce que tu fais la ? Tu es revenu depuis quand ?
-Je viens d'arriver, tu me laisse entrer ?
Je réfléchis une seconde et pense à ce qu'il pourra penser lorsqu'il verra Thierno chez moi, et aussi ce que Thierno pourra penser.
-Non, euh j'ai des choses à faire, repasse plus tard.
Je ferme la porte mais il l'a bloque avec son pieds, il fait le tour de l'appartement avec ses yeux se doutant que je cache quelque chose, c'est une sorcier je vous dis.
-Je veux qu'on discute maintenant.
-Non j'ai dit, repasse après.
Au même moment, Thierno sort de la toilette en disant.
-C'est bon j'ai fini, je vais rentrer.
Merde, avant que cette situation ne s'éclaire je suis sûr que Djibril pense à des milliers de choses. Je m'attendais à ce qu'il sorte simplement de l'appartement en boudant dans son coin mais il ouvres en grand la porte et entre
-Je peux savoir qui vous êtes ? Il demande à Thierno
-Moi je veux savoir qui vous êtes ? Lui réponds Thierno.
Ça ne sent pas bon, vraiment pas.
-Aicha, c'est qui lui ? Me demande Djibril
-Aicha ne réponds pas. M'ordonne Thierno
L'atmosphère se remplit de testostérone et je n'arrive pas à le supporter, surtout en les voyant se défier autant du regard.
-Thierno tu voulais rentrer non ? va y
-Tu es sure ? Je ne veux pas te laisser avec lui.
-Oui très sure.
Je m'arrête devant Djibril qui lui lançait des regards meurtrier jusqu'à ce qu'il sorte et que je ferme la porte à clé pour plus de prudence.
-Putain Aicha, c'est qui ce type, qu'est-ce qu'il fou chez toi jusqu'à cette heure. Tu as intérêt à ce que ton explication soit valable.
-Sinon ? Je n'ai pas de compte à te rendre Djibril, comme je te l'ai dit des milliers de fois je fais de ma vie ce que je veux
Il me lance un mauvais regard en s'avançant lentement vers moi, je recule jusqu'à ce que j'atteigne le mur.
-Ne me fais pas perdre patience Assiatou Diallo, dit moi lui c'est qui ?
A chaque qu'il dit mon nom en entier je sens qu'il prépare un mauvais coup dans la tête.
-Je n'ai pas peur de toi Djibril, je ne te le dirai pas
-Tu as intérêt pourtant, avec ce que tu as fait au vigile et le fait d'ignorer délibérément mes appels, crois-moi tu as intérêt à me répondre sinon je ne réponds plus de moi
-Tu va faire quoi si je ne réponds pas
-Tu va le faire, de gré ou de force
-Non.
-D'accord !!!
Il me prend comme un sac de riz et me dépose sur ses épaules.
-Mais tu fais quoi ? Déposes-moi, je lui dis en tapant son dos.
Ignorant mes protestations, il traverse mon salon qu'il prend soin de fermer à clé, il entre dans le salon, se dirige vers la chambre qu'il ouvre avec un coup de pieds et me dépose sans ménagement sur le lit.
-Tu va rester dans cette chambre jusqu'à ce que ta langue se délit.
-Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
-Que cette chambre c'est ton nouveau chez toi jusqu'à ce que tu me dises qui est ce type. Ya une toilette et si tu as besoin de quelque chose je serai juste à coté
Sans me laisser le temps de réagir, il sort et ferme la porte à clé.
Non il n'est pas sérieux n'est-ce pas ?

La destinée d'AichaOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz