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Alice

Quand j'arrive à l'hôpital, mon dos continue de me faire atrocement mal. Le pompier qui m'a rassuré est toujours présent et ne cesse de me parler. Je suis fatiguée, je veux dormir.

— Alice, ne t'endors pas.

— Je veux dormir…

— Elle peut dormir mais il faudra la réveiller dès que le médecin sera là, dit Thierry en me regardant.

Satisfaite et épuisée, je ferme les yeux et m'endors.

Quand on me réveille, seul Bradley est présent.

— Ça va mieux ? demande mon meilleur ami en s'approchant.

— Un peu… alors qu'est-ce que j'ai ?

— Le médecin est parti faire des analyses de ton sang. Il ne comprend pas pourquoi tu as autant mal au dos.

Je hoche doucement la tête et regarde la chambre. C'est exactement la même qu'à l'époque après que j'avais fais ma tentative de suicide.

— Bonjour, mademoiselle Herrmann.

Je regarde le médecin et aperçois tout de suite un dossier. Le mien.

— Alors, pourquoi ai-je si mal au dos ?

— J'aimerai parler avec votre compagnon et…

— On est juste amis, dit Bradley en s'approchant de moi.

— Ah pardon ! Puis-je quand même vous parler ? C'est assez… important.

Mon ami gendarme m'embrasse le front et sort avec le médecin. Aussitôt je me mets à stresser.

Bradley hoche plusieurs fois la tête signe qu'il comprend les mots du médecin avant de me regarder et de baisser le regard. Pourquoi ai-je l'impression que c'est si grave ?

Il rentre après dix minutes à faire les cent pas et joue avec la feuille qui est entre ses mains.

— Je vais mourir alors ? Je vais perdre l'usage de mes jambes ?

— Alice, j'aimerais que tu m'écoutes sans m'interrompre. C'est possible ?

Je hoche la tête et regarde ses yeux noisettes.

— Entre mes mains, j'ai les résultats de tes analyses de sang. Il faut que tu saches que toute ta vie va être chamboulée et complètement changée.

Au fur et à mesure qu'il parle, mon stress augmente en flèche.

— On pensait tous que tu étais allergique à l'antidépresseur mais c'était autre chose. Alice, tu n'avais pas de gastro-entérite.

Putain de merde !

— Alice…

Il pose la feuille sur mon lit. Je regarde et vois que des chiffres, des plus, des moins.

— Qu'est-ce que je dois comprendre ? dis-je en stressant encore plus.

Il prend ma main et lâche une larme. Il pleure…
Ça va vraiment se finir comme ça ? Je vais mourir, je suis condamnée… ?

— Tu es enceinte.

Je lâche la feuille, comme si j'avais été brûlé, et regarde mon meilleur ami qui, lui, a les larmes aux yeux.

— Qu… qu…

— Alice, tu attends un bébé.

Je n'arrive pas à y croire… mon mal de dos depuis ces deux derniers mois n'était que le bébé qui grandissait en moi.

Les Liens de l'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant