Chapitre 5

598 42 3
                                    


Quelques jours plus tard, Ash était en liberté nous étions venus le chercher en compagnie de Charlie. Ash apprit pour son frère, ce qui sembla l'anéantir.
Il avait ensuite prit la fuite en voiture, soulignant que Max n'avait pas tenu sa langue sur la mort de Griffin.
C'est par un stratagème que le blond se remit en cavale. Et je m'étais volontairement glissé derrière le volant de la voiture en hurlant des excuses à Shunichi.

Je soupirais. J'allais vraiment me faire gronder sévèrement, voire pire.
- Gare toi sur le côté. (Sa voix était tranchante, je m'exécutais) Maintenant descend de la voiture et retourne avec les autres.
Je le fixais dans l'incompréhension.
- Pourquoi ?

Il fronça les sourcils.
- Parce que t'as rien à faire ici ? C'est mon problème alors c'est moi qui gère ça, seul.
Il souligna bien le dernier mot. 
- J'ai une part de responsabilité dans tout ça. J'étais là quand ils ont... Abattu ton frère. Je n'ai rien pu faire. Je compte bien, ne pas te laisser tout gérer tout seul. Si je suis vraiment un obstacle pour toi ou même une menace alors va-y, tue-moi.

J'écartais les mains du volant. Mon cœur frappait fort contre mon torse.
Une part de moi était gorgée d'espoir. Je savais Ash en possession d'un revolver. Il nous avait menacés avec celui-ci pour nous obliger à descendre du véhicule jusqu'à ce qu'il se fasse maîtriser en quelque sorte par les deux autres hommes et que je prenne la décision de m'installer à la place conductrice pour mettre les gaz.

Il émit un petit rire.
- Les japonais sont vraiment intéressants. Mais d'accord, attend toi à tout en faisant le choix de me suivre. Je ne serais pas toujours derrière toi pour t'aider. Donc tu sauves tes fesses tout seul.
Avec un grand sourire je hochais la tête.
- D'accord !

Il avait fait les yeux ronds puis avait détourné le regard.
- Peu importe, on va à China Town, alors conduis.
Ash m'avait accepté en partie, sans trop attendre je m'insérais dans la circulation. Je me retrouvais à arpenter des rues en compagnie du blond. Je ne savais pas ce qu'il cherchait et quel était son but exact.

Mais on finit par se faire surprendre par Shorter et quelques hommes à lui. L'ombre d'un sourire passa sur le visage du chinois. Peut-être rassuré de le voir ?
- Alors comme ça on fugue Ash ?
- Les informations vont vite à ce que je vois.
Le bord des lèvres du blond se relevèrent en un petit sourire.
- Oh que oui, (il tourna la tête vers moi) tu m'as étonné Eiji je pensais pas que tu saurais faire un truc comme ça.

Je rougis en me grattant la joue. Ce n'est pas dans mes habitudes de désobéir pourtant. Mais quand j'ai vu et compris les intentions d'Ash et cette détresse, presque imperceptible, dans ses yeux...
- Bon, il te faut une planque, si tu veux j'ai de quoi-
- Non.
Je suivis des yeux les hommes de Shorter s'éloigner.
Nous étions en trop ici. Mais je ne pouvais pas fuir.
- C'est à moi de faire ça, c'est mon problème, ma vengeance.

Le dernier mot me fit tressaillir. Shorter grogna mécontent.
- Si ton plan est de butter cet enfoiré de Golzine je suis avec toi. Ça me concerne aussi il a tué des hommes à moi. Je ne compte pas rien faire.
- Et on pourra toujours t'être utile d'une manière ou d'une autre. Enchéris-je pour soutenir Shorter.

Ash réfléchit sourcils froncés.
- Fait chier. Vous avez intérêt à assurer.
- Bien sûr. Affirma l'autre avec un sourire qui contamina Ash.
Ils échangèrent une poignée de main déterminée et très amicale. Je ne pu retenir un sourire.
- Pour l'instant il faut une planque. Même juste un endroit où dormir. Et l'un des endroits les plus sûrs pour le moment c'est chez moi. Alors en route. On réfléchira à un plan là bas.

Je leur emboîtais le pas tandis que l'on suivait des raccourcis. C'est dans une maison traditionnelle que nous posions pieds. Je connaissais un peu les lieux dû à cette nuit... Y penser me donna un vertige, je revoyais le visage blafard et le corps ensanglanté.
Je basculais en avant, j'avançais ma main pour me rattraper à un meuble mais ma prise ne fut pas solide. Pourtant le bras d'Ash autour de mes épaules, si.

Ses yeux me transpercèrent, je le remerciais doucement tandis que je reprenais mes esprits et mon équilibre. Ce n'est pas tout de suite qu'il me lâcha. Puis il abandonna sa main le long de mon dos et la laissa retomber contre sa cuisse.
Shorter nous invita dans son salon. C'est autour d'une petite table basse que les deux chefs entamèrent des stratégies, partagèrent des informations concernant le chef de la mafia.

- Demain, comme chaque année il va se rendre dans un restaurant qui n'en est pas vraiment un. Le nombre de ses gardes est limité, il ne veut pas faire peur à la clientèle, il faut saisir cette occasion. Je lui tirerai dessus alors qu'il ne sera pas encore dans le bâtiment.
- Et nous ? Lâchais-je inconsciemment.
- Pas question que tu nous dises d'attendre que t'es fini le travail. Alors écoute mon idée...
Il proposa d'emprunter une grosse camionnette. Un camion plutôt. Shorter serait au volant et moi passager. Il suffirait de foncer non loin de Golzine et lui enfoncer une balle dans le crâne. Puis-
- Et je sors d'où ? L'arrière du camion ? Je monte sur les genoux d'Eiji ?
Malgré cette remarque d'Ash je secouais la tête :
- Tu serais à découvert, mais ça serait un bon moyen pour toi de tirer, l'endroit te serais idéal, dégagé, etc... Et si tu montais sur le toit du camion ?
Les deux autres tournèrent la tête en ma direction.

Le monde est à nous - Banana FishWhere stories live. Discover now