Le monde est à nous - Banana Fish

Chapitre 16

Sing secoua la tête.
- Non, il va bien, il est juste mort d'inquiétude. Shorter est avec lui et un certain Max.
Et Ash ? Il sembla lire dans mon esprit car il ajouta :
- Ash aussi est présent. Mais c'est pour lui l'hôpital... Il est mal au point.
Mon pouls s'accéléra avant que mon cœur ne loupe un battement.
Il était si mal que ça ?

- Tu veux y aller ?
- Tu as ordre de m'amener là-bas non ? Tu ne peux pas désobéir à Shorter et pas pour moi. Il ne faut pas fuir.
- Même si parfois c'est plus facile ?
- Même si parfois c'est plus facile.
Je souris tristement avant de reprendre :
- Et puis j'ai besoin de le voir...
Il hocha la tête. Il fallait prendre un taxi car c'était trop loin à pied et en transport en commun ça serait trop long.

Une longue voiture s'arrêta devant nous, les vitres teintées, Sing me tira par la main pour l'éviter mais deux hommes sortirent et bloquèrent la route. Ils sont baraqués.
Sing n'hésita pas, il se posta devant moi.
Ça se passa rapidement. Mon ami dégaina son arme, le fameux kunai modifié. Il l'envoya sur l'un des hommes. Le fil s'entoura autour de la gorge de l'assaillant. Sing tira tandis que s'étouffa celui prit dans son fil.

L'autre personne commença à approcher.
- Approches et je le butte.
Pour montrer qu'il ne rigolait pas mon ami serra un peu plus, si bien que de la bave coula de la commissure des lèvres de celui qui était prisonnier de l'arme de Sing.
La vitre de la grande voiture s'ouvrit et la tête de Yut-Lung apparut.
- Bravo Sing Soo Lee. Tu as de bons réflexes, ça n'a pas changé. Dommage mais je vais devoir vous demander de monter.
- Depuis quand tu peux être si "aisé" pour sortir sans tes frères ? Tu as leur autorisation ? Cracha Sing sans baisser sa garde.

- Mes frères ? Il y a eu un malheureux accident. Ils sont morts.
Son visage, sa voix, tout sonnait faux. Il les a exécutés.
- Tu as utilisé Banna Fish. Lâchais-je presque entièrement sûr de moi.
Une lumière passa dans ses yeux froids. Et un petit rictus me fit comprendre.
- TU n'es pas aussi idiot que tu en a l'air. Accorda-t-il.
Quel enfoiré...
Sing voit qui lui manque un élément pour comprendre. Il ne connait pas l'existence de Banana Fish.

Je sens l'hostilité de Yut-Lung envers moi. Hostilité, que je ne comprends pas depuis notre rencontre.
- Tu as réussis à t'enfuir de chez Golzine. Etonnant. Mais tu n'as pas réussi à partir tout seul. Dis-moi, je ne vois pas Ash. Il t'aurait abandonné ?
Un sourire mauvais se dessine sur son visage. Son but était entièrement voué à me blesser, et cela fonctionna.
- T'es jaloux ? Tu réagis comme ça parce que t'as pas d'amis ? Tu as beau avoir le plus grand pouvoir dans China Town avec ton nom et ton appartenance. Mais ça ne change rien au fait que tu es seul. Lâcha Sing sans ciller.
J'étais pris entre l'envie de fuir, de rire, et un sentiment de pitié pour Yut-Lung. Par contre à dire ça Sing ne va pas s'attirer des problèmes ?

L'autre devient rouge. De honte ? De colère ?
Sans trop s'y attendre Sing reçu une gifle. Mais il ne fit rien de plus car les problèmes pouvaient se retourner contre son gang et Shorter.
Du moins c'est les raisons que j'imaginais au fait qu'il ne bronchait pas.
- J'espère te voir mort. Cracha Yut-Lung en me fusillant du regard. Tu ne seras pas toujours accompagné. Méfie-toi.
Il fit signe à ses hommes de remonter dans la voiture.
Sing relâcha celui qu'il avait pris de son fil, le même toussa à s'en décrocher les poumons.
La voiture disparue et nous étouffa d'un nuage de fumé.

- ça va ? Fit-il en rangeant son arme.
- Oui moi ça va, mais toi ! Qu'est ce qui t'a pris de répondre comme ça ?
Je fronçais les sourcils en mettant son visage de sorte à voir sa joue. Elle était rouge et je perçu les traces des doigts et des bagues que portait Yut-Lung.
Avec la bouteille d'eau acheté à l'épicerie tout à l'heure, j'en fis couler sur un mouchoir inutilisé retrouvé dans ma poche. Et je le mis sur la joue de Sing.

- J'ai parlé sans réfléchir.
- ça aurait pu vraiment mal finir. Et comment tu sais ces choses sur lui ?
Il écarta ma main de sa joue et appela un taxi. Une fois à l'intérieur et après avoir donné notre itinéraire. Il me répondit ensuite :
- J'ai été pendant une grande période aux services de Yut-Lung avant de rejoindre le gang de Shorter. Je pense qu'il a une fixette sur toi et sur Ash.
- Pourquoi tu as quitté son service ?
Il soupira et frotta son bras.
-Il est animé par la vengeance et un besoin de voir les autres aussi malheureux que lui parce qu'il n'a pas moyen de satisfaire un vide en lui. Il ne laisse personne lui donner ce dont il a le plus besoin, de l'affection. Il a fini par vouloir me contrôler et il est devenu mauvais. J'ai essayé de le raisonner mais rien à faire. Et sans parler qu'il m'a fait un cinéma quand je lui ai annoncé que je partais. Il est vicieux. Dangereux. Et toi, dis-moi qu'est-ce que le Banana Fish ?

Ma bouche se serra et se tordit. Il me faisait confiance et je lui faisais confiance. Je lui racontais ce que nous avions découvert sur la drogue et plusieurs expériences dont une où Shorter aller être la victime.
Les yeux de Sing brillèrent, il semblait comprendre nombreuses choses.
- On est arrivé. Nous apprit le conducteur. Je payais la course pour qu'ensuite nous sortions de la voiture. Sing avait les coordonnées pour trouver la chambre. Le grand bâtiment de l'hôpital se dressait devant mes yeux. L'angoisse tapit dans mon ventre refit surface peu à peu. Un peu plus à chaque pas effectué.

Dans le couloir nous rencontrons Max et Shunichi. C'est limite si mon aîné ne me sauta pas dessus.
Il me mitrailla de question en japonais.
- ça va ? Mon Dieu j'étais inquiet. Je n'ai pas entendu ta voix depuis longtemps et je ne t'ai plus vu ? Tu manges correctement ? Tu as appelé tes parents ? Il faut que tu le fasses. Ils me harcèlent de messages.
J'ai perdu mon téléphone, c'est ce que je vais devoir prétendre auprès d'eux. Alors que c'est les hommes de Golzine qui me l'ont détruit.

- ça va. Désolé de ne pas avoir pu donner de nouvelles.
Pour une fois je ne répondis pas en Japonais.
Max arriva et pressa mon épaule et celle de Shunichi.
- Aller lâches le, Ash a donné des nouvelles alors arrête de faire comme si on n'en avait pas eu.
Shunichi fronça les sourcils face à l'intervention de Max.
- Comment tu as compris ?
Son ami haussa les épaules.
- Je finis par comprendre certaines choses par ton expression et je te connais. Et surtout la réponse de Eiji veut tout dire.
Shunichi soupira et recula.
- Bien, bien.
Cette scène m'arracha un sourire. Ils m'avaient manqué.

- Où est-il ? finis-je par dire.
Cela lança un calme plat, mais ce fut Max qui désigna la chambre. Elle porte le numéro 777. Un chiffre qui me donnait une bonne impression.
J'ouvris la porte et je la refermais après y être entré seul. Sur une chaise près du lit je découvris Shorte le front creusé par l'inquiétude. Il a les mains croisées et son menton posé sur celles-ci. Les bras sont tellement appuyés sur ses genoux qu'on pourrait penser qu'ils s'enfonçaient.

J'ai peur. Peur de poser mon regard sur Ash et d'y voir le pire. Mes yeux remontèrent le lit lentement, redoutant. Les draps blancs des hôpitaux étaient ma seule vision sur le moment.
Puis Ash était là, allongé relié à des machines qui bipaient. Une poche transparente était reliée à son bras. Son index prit dans les mâchoires d'une pince qui s'assurait des battements de son cœur.
Son cœur bat.
Il avait le teint livide. Il était endormi.
Un soulagement m'envahit pourtant, pourtant une partie de moi restait silencieuse comme si elle avait besoin de réponse.
Pourquoi vouloir que je te quitte, Ash ?

Je m'approchais de lui. Shorter se leva de sa chaise. Il pressa mes deux épaules.
- Je te laisses la place.
Il ne me donna pas plus d'explications il quitta la pièce.
Je rapprochais la chaise pour être plus près du lit.
- Tu as vraiment mauvaise mine.
Je touchais son visage, il était chaud. Je saisi ensuite sa main en douceur, celle qui était libre, ses veines étaient plus voyantes qu'à l'habitude.

- Je suis désolé. Il semblerait qu'on ne soit pas fait pour continuer nos aventures. Je te gêne. La meilleure solution, c'est que je quitte les États-Unis. Suivre ton idée. Je dois retourner au Japon. Ma voix se brisa un peu plus à chaque mot.
Les larmes s'échappèrent, coulèrent sur mes joues. Je portais sa main à mon front et je clos les yeux.
- Je mens, ce n'est pas une bonne chose. Ce n'est pas ce que je veux. Je ne veux pas partir, je ne veux pas te quitter. Je t'ai dit que je resterai à tes côtés Ash. Et je le veux vraiment, pas seulement maintenant, je crois que..... Je crois que je t'aime. Je t'aime alors ne me demande pas de partir. J'ai peur de ne plus jamais te revoir. Ne m'abandonne pas Ash. Je refuse de te perdre.

Jerestais quelques minutes dans cette position à sangloter et à lui parlerdoucement. Comme si le fait d'attendre aller le réveille, un espoir qui me tiraitvers le bas. Comme si lui dire tout ce que j'ai dit aller le faire bouger.
Il est toujours celui qui me sauve, celui qui me protège. Même si je suis plusfaible et moins intelligent que lui j'ai cette sensation qu'il faut à tout prixle protéger. C'est comme une forte envie, un vrai besoin. Et si pour cela jedois prendre une décision.... J'avais l'impression qu'il s'éloignait déjà demoi.
- Ash... je suis désolé.
J'embrassais sa main, puis son front et doucement ses lèvres.
- Je t'aime Ash.

Je me redressais et j'essuyais mes larmes et mon visage pour ne pas laisser latrace de ma faiblesse. Mais cela n'était pas possible.
Je sortis de la chambre sans un regard en arrière. J'ai le cœur qui est lacéré.Mais la phrase qui retentit alors dans mes oreilles n'arrangea rien :
- On rentre au Japon Eiji.
C'est d'un sérieux que Shunichi m'annonça. Comme Ash il ne me laissait pas lechoix.
Je mordis l'intérieur de ma joue partagé entre tristesse, frustration eténervement.
Je détournais les yeux de mon aîné pour regarder Shorter.
- Je veux tout savoir.
Je croisais les bras sur mon torse. Je suis déterminé.

Posé contre un mur les mains dans les poches mon ami me jeta un coup d'œil.
- On a échappé aux flics mais il a perdu beaucoup de sang. Pour le moment onsera tranquille car il n'y a pas de preuve que s'est lui qui l'a buté. Sauftémoin oculaire. Mais si on remonte jusqu'à lui on fera jouer de nosconnaissances dans les forces de police.
- C'est surtout son état qui me préoccupe le plus, actuellement, mais merci pources détails.
- J'allais y venir. L'une de ses nombreuses plaies s'est transformée enhémorragie. Dès que l'on a retrouvé une certaine sécurité, il s'est écrouléinconscient. Je l'ai amené ici, les médecins ont dit que sa vie était hors dedanger alors rassure toi. Le connaissant il va vite guérir.

Je baissais la tête. Bien, c'est une bonne chose. Il ne m'en fallait pas pluspour être rassuré.
Au fond du couloir à quelque pas il y avait une grande fenêtre, j'y posais mamain sur la vitre, je regardais à travers. Nous étions côté route, les ruesétaient animées.
- Eiji, il faut vraiment repartir au Japon. C'est trop dangereux, tu n'es pasfait pour tout ça. Reprit Shunichi. Ça va mal finir.
Je soupirais alors que tout le monde soutenait un silence, il n'y avait que lesbruits de couloirs.
- Partir.... Commençais-je.
- E-Eiji.
Je fis volteface au son de sa voix presque imperceptible.
- Ash...
- Eiji...!

Il tenait à peine sur ses jambes, encore dans les vapes. Il finit même àgenoux. Je me précipitais vers lui alors qu'il essayait d'en faire de même.Mais la distance était faible.
Dans la chambre les appareils hurlaient l'absence de pouls.
Il n'avait juste pas retiré sa perfusion, ce qui était la seule bonne chose.
Je pris son visage entre mes mains en serrant les lèvres pour ne pas laisserdéborder mes émotions une fois de plus.

- Aho ! Tu dois te reposer.
Il serra l'une de mes mains, la pressa contre sa joue.
- Ne pars pas.
Mon cœur fait des bonds anormaux. Je ne vois que lui. C'est comme s'il n'yavait pas de foule. Que nous étions seul au monde.
Je secouais la tête.
- Je ne comptais pas partir, je n'en ai pas envie.

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Bien le bonjour !! 
Un chapitre tout frais comme cadeau de fin d'année !
Comment ça va ? J'espère que vous avez passé et que vous allez passer des agréables fêtes !!??

Ahhhh je vieillis dans 3 jours, pensez à moi quand vous allez fêter le nouvel an 

Sachez que je suis sincèrement heureuse d'avoir une communauté comme la mienne. J'espère que vous continuerez de tous bien vous porter

Je vous fais de grooooos bisous et vous souhaite une bonne continuation !