Chapitre 6

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Je me réveillais dans un lit. Un peu paniqué je me redressais rapidement, les événements déferlants sur ma mémoire.
Je fus pris de panique en ouvrant les yeux.
- Shorter ? Ash ?!
Mon regard se posa sur Shunichi à mon chevet.
- Bon Dieu. Sursauta-t-il surpris par ma prise de conscience.
- Où sont-ils ? fis-je en regardant autour de moi.
Il posa ses mains sur mes épaules.
- Calmes toi Ei. Ils vont bien. On est tous ici, en sécurité.

Lentement je ravalais ma panique.
Mon aîné me donna une bouteille d'eau, je bus quelques gorgées avant de me lever du lit faisant face à l'homme.
- Désolé de t'avoir une fois de plus laissé comme ça.
- Hm... Je commence à avoir l'habitude.
Il soupira et je lui offris un sourire désolé.

Je remarquais que nous étions sur une mezzanine. En bas, Max était en train de soigner l'arcade de Shorter. Le chinois me fit un petit signe de la main. C'était la première fois que je le voyais sans ses lunettes de soleil.
- T'as vu j'ai une infirmière rien que pour moi.
Il grimaça alors que Max appuya sans doute trop fort avec la compresse. Je souris également. Max tourna son regard vers moi.
- On est dans ma planque, alors reposes toi autant que tu veux. On prend la route après.

Je sourcillais mais je n'en dis pas plus malgré ma curiosité. Aucune trace d'Ash malgré la restriction de l'espace du refuge.
Je ne voyais que deux endroits où il pouvait être. Les toilettes ou sur le toit.
C'est après avoir tourné en rond sans trouver le bon chemin que je finis par trouver la fameuse porte qui s'ouvrit sur le ciel écarlate. De gros nuages couvraient le ciel. Cela préparait une pluie.

Je voyais le dos du blond, affaissé. Il était assis près du bord du bâtiment, ses pieds flottaient dans le vide.
La porte grinça en se refermant derrière moi.
Je viens m'asseoir à côté de lui. Nos épaules se touchaient. Je ne sais pas si c'est le vide ou la scène que je me remémorais qui me donna la nausée mais je m'allongeais sur le dos. Sur le béton, dure, comme la réalité.
J'écartais les bras, m'étalant entièrement.

- J'ai foiré. Souffla Ash.
Je ne répondis rien, ne sachant quoi dire ni l'exactitude des propos qu'il tenait.
- Je n'ai pas réussis à l'abattre... Tout ça à cause d'Arthur.
Il effleura son épaule. Je remarquais seulement un bout de bande qui dépassait de son t-shirt à manches courtes.
- Il t'a tiré dessus ? Fis-je tout bas, c'était comme si en parlant j'avais peur qu'il se renferme et ne sorte plus un mot.

- Ils savaient que j'allais venir, ils m'attendaient au chaud, le cul dans un immeuble. Dino a reçu ma balle dans un point sans grande importance.
Pas assez pour le tuer. Ce fumier. Encore une fois il s'en tire.
- N'abandonnes pas. M'entendis-je dire.
- Ça risque pas. Sa mort sera une clé qui brisera une de mes chaines pour la liberté.
Il me rejoins au sol, sa tête se posa sur mon bras déplié. Je rougis légèrement.
- Ash ?...
- Restes comme ça, juste un peu. Sa voix s'éteignis comme s'il fermait les yeux.
Ses cheveux caressaient ma peau. Ils étaient doux comme j'avais déjà pu le constater.

Quelques heures plus tard nous étions embarqués dans une petite camionnette dont Max fut le conducteur et Ash le copilote. On se rendait dans le village où Ash avait grandi avec son frère. Cela pour récupérer des souvenirs et des informations sur Banana Fish.
Petit à petit je ressentais un sentiment de froid lorsque je n'étais pas près d'Ash. C'était difficile à expliquer et je ne comprenais même pas moi-même ce sentiment.

Le trajet était long, malgré les pauses, on passait notre temps à dormir et à jouer aux cartes. Shorter se plaignait d'avoir mal aux fesses tandis que Shunichi souffrait de son dos.
- Mon cul est en compote, j'ai l'impression qu'il a été coulé dans du béton. Fit-il en se frottant les fesses lors de notre arrivé.
Shunichi s'étirait grossièrement, j'entendis même ses os craquer.
Les champs nous entouraient. Sa maisonnette était plutôt éloignée du village.
Il dénicha une clé cachée sous une des planches en bois du perron. C'est à peine s'il l'avait arraché. La maison sentait le renfermer et la poussière. Rien de surprenant.

Le monde est à nous - Banana FishOù les histoires vivent. Découvrez maintenant