Partie 27

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Rex club

Point de vue de Léa

La soirée est plus qu'avancée, nous sommes tous plus qu'entamés. Ken viens de partir accompagné de la blonde, un sourire conquérant sur le visage... Ma jalousie se réveille et pourtant si j'avais voulu, cette fille ça aurait pu être moi, mais ce rôle je le refuse. Le Japon m'a largement suffit comme désillusion.

J'essais de poursuivre sans rien laisser paraitre mais il faut avouer que mon sourire a disparu il y a bien longtemps. J'ai l'impression que le départ de Ken a quelque peu détendu Hakim et Irène, ils discutent tout deux avec Deen et Diabi.

Il est 5h passé, Doum's est en train de s'endormir et je crois que dans l'ensemble nous sommes tous mort. On se prépare donc à rentrer chez nous. Hakim propose à Irène et moi de nous déposer. Idriss monte avec nous. Etrangement, alors que le chemin logique aurait été de nous déposer d'abord, Hakim préféré faire un détour et déposer son frère en premier. Je ne dis rien pensant qu'il vient dormir à la maison. Pourtant arriver au pied de l'immeuble Hakim retiens mon amie.

- Tu veux pas venir à la maison? Je crois qu'il faut qu'on discute?

Irène acquiesce, je les salut et sort de la voiture. A peine la portière refermée Hakim démarre et s'éloigne me laissant seule au pied de l'immeuble. Lorsque je pénètre dans l'appartement, le silence me fou le cafard. J'imagine Ken avec cette fille et je regrette que nous n'ayons pas pu discuter plus que ça. Songeuse je vais m'habiller plus chaudement, je prend mes écouteurs, mon portable et mes clefs et je prend la direction des quais de seine.

***

Le soleil commence à se lever au loin, Paris commence doucement à se réveiller et moi je suis assise sur les quais, les jambes dans le vide. J'observe, j'écoute le silence. Je me demande quel chemin suivre pour recréer un semblant de relation avec Ken. J'aimerais l'avoir dans ma vie. Toutes ces années à vivre sans lui je n'ai fait que me mentir, je n'étais qu'un personnage. Cette soirée ma fait prendre conscience que côtoyer Ken c'est accepter de le voir avec une autre, accepter ce coté don juan qu'il avait déjà à l'époque avant que nous soyons ensemble. Le voir me proposer d'être son plan cul, régulier ou non, m'a fait énormément de mal. Qu'il me traite comme toutes ces filles alors qu'à une époque j'ai compté pour lui... il faut que j'accepte de n'être plus que ça. Je ne suis même pas son amie... j'aimerais essayer de l'être, mais lui le voudrait-il?

- Tu réfléchis trop, j'entend ton cerveau d'ici.

Sous la surprise mon coeur s'est emballé. La peur qu'il a provoqué semble le faire sourire.

- Ken! Tu m'as fait peur putain.

- Ouai j'ai vu. En même temps c'est quoi ce délire d'être seule dans paname à 7h du mat'?

Tout en me posant cette question il s'installe tranquillement à coté de moi

- Je te retourne la question...

- Je rentrais.

- A oui... la blonde.

- Ouai... je voulais pas être là à son réveil.

Je lui lance un regard en coin. Lui ne me regarde pas et préfère fixer son attention sur les flots de l'eau sous nos pieds. Je remarque ses cernes qui ne semblent pas dater d'hier. J'ai l'impression de lire un voile de tristesse sur son visage. J'ai envie de le prendre dans mes bras. J'ai envie de glisser mes doits dans ses cheveux, lui chuchoter des mots doux, des mots rassurants... mais nous ne sommes plus tout ça, nous ne sommes même pas amis. Il faut que j'arrive à changer ça. je détourne alors mon attention de lui et l'imite en portant mon attention sur le fleuve.

- Est ce que tu es heureux?

- C'est quoi cette question?

Je soupire en le sentant sur la défensive. Je ne vois rien à ajouter. J'aimerais qu'il me dise que oui, qu'il a réalisé son rêve. J'aimerais qu'il me dise que je lui manque un peu aussi.

- La célébrité me pèse un peu. Ma vie est un peu superficielle et ça aussi ça me pèse.

- Comment ça?

- Quand j'ai sortit feu ça a été un truc de fou. D'un coup tout le monde voulais être amis avec moi... au début j'ai fait confiance et je suis vite devenu hyper méfiant. Au final aujourd'hui y'a qu'au mec du groupe en qui j'ai confiance, personne d'autre... du coup.. c'est pas évident de construire quelque chose... avec les filles j'veux dire... j'suis hyper méfiant avec elles et souvent absent du coup elles flippent et se barrent...

Je ne sais pas quoi dire. Quoi ajouter. Il semble si seul. Et très égoïstement je ne peux m'empêcher de retenir cette information: aucune fille dans sa vie.

- J'vois même pas pourquoi je te raconte ça.

- Tu sais que tu peux tout me dire? Tu peux me faire confiance!

- Ouai tu disais déjà ça aussi à l'époque, ça t'as pas empêcher de te barrer à Londres et d'me laisser là comme un con.

- Ken... tu sais que c'est plus compliqué que ça.

- Ouai fin bref peut importe. Et toi t'es heureuse?

Son ton presque agressif me surprend. Quoi lui répondre? Oui Ken, c'était tellement la joie que j'ai pris un train direction Paris sur un coup de tête. C'était tellement fun qu'à chaque fois que je me retrouver dans le lit d'un autre j'avais envie d'hurler parce que je ne me suis jamais senti aussi seule...

- Ma vie est un peu...superficielle...

Je reprend ses mots, et je sens la nostalgie m'envahir. Il fixe son regard sur moi mais moi je n'ose pas croiser ses yeux alors je regarde mes pieds qui balancent dans le vide.

Il rage...

- Putain!!!

Je tourne la tête vers lui, lui lançant un regard interrogateur. Lui se lève et alors que je pense qu'il va partir sans un mot il ajoute.

- Tu vois si t'étais heureuse je pourrais au moins me dire que tout ça, ça a servit à quelque chose. Mais en vrai c'est juste qu'un putain de gâchis.

Il est en colère quand il s'en va, ça se voit à sa démarche. Je n'ose pas le retenir.

Un putain de gâchis. Il a peut être raison. Est ce trop tard pour recommencer?Prise d'une pulsion je me lève et me met à courir dans sa direction pour le rattraper. Ken marche vite, très vite, il est déjà assez éloigné... alors je fais mon maximum pour pouvoir l'atteindre. J'arrive à un carrefour et le feux rouges et les voitures qui commencent à circuler vont m'empêcher de pouvoir le rejoindre. Alors qu'il est de l'autre coté de la rue je me met  à crier espérant qu'il puisse m'entendre.

- On pourrait recommencer...on pourrait être amis.


Pas moi sans toiHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin