Poussière de fées

II - Chapitre 15 - Loch Lomond

Nous étions arrivés à Balloch. Robin avait réservé un cottage pour nous quatre sur les rives du Loch afin que nous puissions chercher à toute heure du jour et de la nuit. Selon lui, Morgane n'était pas là mais elle avait sûrement laissé des indices quant à sa localisation. Et éventuellement la localisation de l'épée, même s'il était censé de penser que Morgane serait la clé pour ouvrir la cachette et que nous aurions donc besoin d'elle dans un premier temps.

- On devrait se séparer pour chercher des indices. Puisque Heini et Alice ne connaissent pas Morgane, elles ne vont probablement pas les voir donc vous pouvez rester ici. Isaac tu prends la rive gauche du loch et moi à droite.

Alice se vexa :

- Nous ne sommes pas inutiles. Peut-être qu'en ne connaissant pas Morgane nous verrons sûrement des indices que vous n'auriez pas vu. Et Isaac ne la connaît pas tant que ça non plus.

- Non mais c'était quand même l'apprentie de M... commença Isaac.

- Tais-toi, s'énerva la médecin, tu sais bien que ce n'est pas suffisant.

Isaac me regarda d'un air choqué. Je ne pus retenir un petit rire. Robin nous accorda un regard puis répondit :

- Oui et 99 % des gens ici ne connaissent pas Morgane non plus. L'ont-ils retrouvé ? Non. Mais vous pouvez venir si vous voulez, choisissez votre équipe.

Avant qu'Alice n'ouvre la bouche, Isaac enchaîna, tout en fixant cette dernière :

- Heini vient avec moi. Elle ne me coupe pas la parole, elle, au moins.

Robin haussa les épaules :

- Alice, viens avec moi. T'as entendu le chef.

Il s'éloigna sans demander son reste, suivi d'Alice trottinant derrière lui pour le rattraper.

- Qu'est-ce qu'on doit chercher, au juste ? Demandai-je à mon compagnon.

- Je ne sais pas. Je vais juste essayer de trouver un endroit tranquille pour lancer un sort de localisation. Si elle a laissé quelque chose derrière elle, je devrais pouvoir le repérer.

Il sortit un livre de son sac et l'ouvrit à une page qu'il avait marqué.

- Je dois le faire au crépuscule. Nous avons donc cinq heures, je dirai. Nous pouvons essayer de trouver un endroit où personne ne nous dérangera, en attendant.

Il entama le pas dans la direction opposée à Alice et Robin et je le suivis.

Je regardai les alentours, à l'affût d'un quelconque signe ou indice. Mais Robin avait raison. Sans la connaître, tout pouvait avoir un sens ou non.

J'avais parfois l'impression que les ondulations du loch étaient le signe d'une activité magique alors qu'en réalité ce n'était qu'un bateau qui passait. Ou que cette branche qui se cassait avait une signification. Mais ce n'était qu'un oiseau un peu trop gros qui venait de la faire tomber. Ou encore ce caillou qui... venait de se désintégrer dans une lumière verte et bruyante ?

Je me tournai vers Isaac. Le voyant pouffer, je compris de suite :

- Eh, ce n'est pas drôle !

Il se mit à rire à gorge déployée :

- Tu aurais vu ta tête !

- On a peut-être manqué quelque chose de très important !

- Mais non, ne t'inquiète pas.

Les rives du loch étaient occupées, étant donné que nous étions un jour plutôt chaud pour un mois de mars. Il était donc difficile de trouver un endroit tranquille.