Poussière de fées

II - Chapitre 17 - Secours

Les traces de brûlé et l'odeur de soufre indiquaient clairement l'enlèvement de Morgane par les sbires de Maléfique. Voire Maléfique elle-même.

- Tu crois qu'elle est retournée dans le monde des fées ?Demanda Alice en inspectant la suie au sol.

- Je ne sais pas... je ne suis pas sûr, répondit Robin, il seraitdangereux de la ramener là-bas avec les armées qui se battentcontre eux. Elle doit être restée ici. Enfin, dans le monde desmortels. Espérons juste qu'ils n'ont pas mis la main surExcalibur depuis.

Isaac préleva un échantillon de la suie sur le sol et alla s'isoler dans une autre pièce. Je le suivis. Il essayait d'inspecter ce qu'il avait récupéré au sol à la lumière de la lune qui filtrait par la fenêtre.

- Çaa l'air récent. Une semaine, tout au plus, me répondit-il. Maisnous n'avons aucune indication sur leur emplacement actuel...

Il retourna dans la pièce principale, et tandis qu'Alice et Robin discutaient sur comment retrouver Morgane, le mage s'attela à observer le sol, à la recherche d'une quelconque trace, d'un indice.

Je le regardais faire. Je n'étais pas en mesure d'aider. À moins de rejoindre le cimetière près d'ici et interroger les morts sur ce qu'ils avaient pu voir... mais Morgane ne devait pas être passé par le cimetière. Elle ne devait même pas avoir quitté l'appartement.

J'entendis Isaac tenter d'arracher la moquette.

- Qu'est-ceque tu fais ?

- Ily a quelque chose dessous.

Robin et Alice lui vinrent en aide et bientôt, une fois la moquette retirée, ils furent en mesure de soulever une latte de plancher. Il s'y trouvèrent un vieux carnet. Robin s'en saisit.

- Iln'y a qu'une seule page d'écriture. Et encore une fois,c'était très imprudent de laisser cela ici... c'est enelfique, encore.

- Elles'adressait à toi, Robin, expliqua Alice.

- Jesais bien. Mais je ne suis pas le seul à savoir lire l'elfique.

Il parcourut les lignes et puis se décida à nous en traduire le contenu :

« Jesens la présence de Maléfique un peu plus proche tous les jours.Je sais qu'elle veut m'enlever. J'ai posé des protectionsautour de l'appartement mais il suffit qu'elle trouve unefaille, et elle rentrera. Je ne sais pas ce qu'elle compte fairede moi. J'ai entendu dire que l'élue avait un don pour parleraux morts. Alors dans mes derniers jours, j'ai rendu visite à unde mes amis défunts et je lui ai révélé l'emplacementd'Excalibur. Si je ne suis plus ici, je suis sûrement morte, ilest inutile de venir me chercher. »

Sur ces dernières paroles, des larmes coulèrent sur les joues de l'elfe. Il jeta le carnet au sol, fou de rage :

- Ellen'est pas morte ! Nous devons aller la chercher.

- C'esttrop dangereux... dit Alice.

- Peuimporte. Elle est un atout majeur dans cette guerre.

- Nousferions mieux d'aller chercher Excalibur.

- Nousretrouverons Morgane en premier. Heini, je t'interdis formellementd'aller dans ce cimetière. Morgane doit nous le dire de vivevoix. Elle est la seule à pouvoir nous dire où est l'épée. Pasun vulgaire fantôme.

- Arrêtetes caprices ! Cria Alice.

Robin se tut. Je ne savais que dire. Isaac était toujours accroupi sur le sol, à la recherche d'autres indices, et il n'écoutait pas.

Après quelques minutes de silence, le sorcier se leva :

- Ilsse sont téléportés. Je peux les localiser.