CHAPITRE 10

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Lise avait comme prévu passé le reste de la nuit avec eux. Elle dormit paisiblement dans la chambre parentale. A l'inverse de son père qui, se retournant inlassablement sous la couette, ne pouvait fermer l'œil. Sa fille lui avait clairement dit que cette chose (l'une des trois raisons énoncées par Hops) l'avait forcée à rentrer dans le monte-plat, descendre à la cave...Il ne pouvait désormais plus laisser cela sous le compte de la fatigue, qui provoquait d'étranges hallucinations : ce qui se passait sur cette île, dans cette maison était le résultat de leur emménagement, on ne voulait pas d'eux ici. Et ça essayait de le leur faire comprendre, "gentiment" la première fois mais ensuite...

 Le lendemain matin Lise semblait s'être calmé et tout était rentré dans l'ordre. Le brouhaha de cette nuit-là n'avait pas perturbé le sommeil d'Emilio : comme si la maison avait choisi les protagonistes de cet incident nocturne en ne réveillant que Lise, Pauline et Simon. Le monte-plat avait été condamné mais pas la cave. On avait laissé l'accès de cette dernière afin de profiter du billard. Les Abberline ne se rendrait pas compte que la cave avait été ouverte. Simon se demandait tout de même où rangeaient-ils leurs affaires, vu qu'elles n'étaient manifestement pas dans la cave. Mais il avait bien d'autres problèmes à résoudre et plus complexe. A commencer par l'emplacement même de cette maison. Il savait où chercher en revanche il ne savait combien de temps allait durer ses recherches. A 5h 20, son alarme se déclencha (bien qu'en réalité, elle ne lui était d'aucune utilité, avait-il seulement dormir cette nuit-là ?).

Le peintre savait ce qu'il avait à faire. En quinze minutes, il était levé, lavé et il prendrait son petit-déjeuner en même temps qu'il jouerait les détectives. Par précaution (et parce qu'il savait que ce foutu chat en savait plus que ce qu'il ne le disait), il prit Hops, un bol d'eau et un autre de croquettes. Il s'enferma dans le bureau avec lui et la boîte rouge. Simon posa le chat devant lui qui le fixait. 

<<Je deviens peut-être fou à parler à un chat, mais actuellement la situation est plus que critique. Ma fille s'est faite agressée par cette espèce de saloperie avec un nom à dormir debout. 

Le chat noir fit un petit bond et atterri sur la boîte rouge. 

-Bon, y'a interêt que ça réponde à toutes mes questions Hops. 

La clé était toujours attachée à la serrure par un petit fil blanc. En un clic, la boîte s'ouvrit révélant un amoncellement de papiers, de coupures de presse, de comptes-rendus de police, d'ordonnances de médecin et il distinguait même un testament parmi la pile. L'intérieur de la boîte était entièrement blanc, mais peint en lettres rouges (...Seigneur ! Du sang ?!...) dans l'intérieur, était marqué le nom : Tomé. 

Premier café, premier papier, première histoire

Le texte était en anglais, mais Simon n'éprouvait aucune difficulté à traduire. Cela disait quelque chose comme cela : 

Chère amie, 

Je suis heureux de pouvoir vous dire que ces affreux et interminables travaux sont finis ! C'est donc avec plaisir que je vous donne rendez-vous sur cette superbe île qu'est Tomé. Rassurez-vous ne serez pas seule, j'ai convié pleins d'autres personnes à cette "petite" crémaillère. Je sais que je vous demande de faire un gros déplacement depuis Oakland, mais Hasville sera là également...cela fait quoi, six ans ? Que le temps passe vite !  Peut-être pourriez-vous nous faire un petit extrait de ce que vous jouiez à Broadway il y a à peine  un mois ? Mais si cela n'est pas possible, ne vous enfaite pas, j'ai fais venir un piano en chêne que j'ai fait accordé. Un français sera là pour nous distraire. Ce sera comme notre Entertainer de jeunesse, te souviens-tu ? Je pense que tu as bien changé depuis la dernière fois. Nous nous dirons ce que tout deux avons manqué dans la vie de l'autre autour d'un bon verre de Gin dans cette toute nouvelle demeure. J'ai hâte de te voir. 

The EntertainerWhere stories live. Discover now