CHAPITRE 21

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« La mort est l'état irréversible d'un organisme biologique ayant cessé de vivre. »

Définition de la mort – Wikipédia


« Devant la douleur, il n'y a pas de héros, aucun héros. »

Georges Orwell – 1984

Porte qui claque. Clé qui s'insère, tourne. Porte fermée à clé.

Nouveau café, nouvelle histoire.

La pluie cessa. Le vent ne crachait plus son puissant souffle humide en continue. Le sol boueux et saturé d'eau sur lequel Emilio Maury se trouvait, se solidifia de plus en plus jusqu'à devenir totalement dur. C'était la nuit, c'était le froid, c'était la tempête. Maintenant, là où il venait d'atterrir, une grande lumière chaude et accueillante inondait le sol de sa clarté. Doucement, l'ado releva la tête et vit un canapé, une grande table en bois ciré, un tapis...leur salon. Leur maison.

Enfin, il était revenu. Le cauchemar était terminé. On avait enfin décidé de le laisser tranquille.

« Oh mais j'en oublie mes bonnes manières, s'exclama une voix suraigu et légèrement insupportable. Qu'est-ce que je vous sers ma petite ?

Ça – cette voix probablement féminine – ce n'était personne qu'Emilio connaissait. Mais ça – ce canapé, cette grande table, etc – c'était bien leur salon.

-De l'eau, s'il vous plaît, ça sera très bien.

-Vous pouvez bien vous permettre un café, j'en ai fais exprès pour l'occasion. Vous avez les traits tirés ma petite...voyez ça comme un remontant.

Il entendit le tac-tac de talons aiguilles qui ne se dirigeaient pas vers lui, mais plutôt vers la cuisine. Les bruits de pas cessèrent un instant et le crissement de chaises qu'on tiraient retentit. En prenant le soin de vérifier s'il pouvait le faire sans qu'on le remarque, Emilio se releva.

Pas de doutes possibles, c'était chez eux. Quelques petits trucs avaient changés néanmoins, les lustres de toutes les pièces en faisaient parties ainsi que les rideaux. Il fit quelques pas en arrière et heurta la table basse du salon en lâchant une injure. Un bibelot affreux – un ange poussant une petite brouette – chancela et finit par tomber contre le bois de la petite table en un toc bruyant, qui résonna dans toute la maison. Il avait regardé avec des yeux exorbités.

-Qu'est-ce que c'était que ça, demanda – un peu inquiète – la femme qui voulait de l'eau.

Une des chaises crissa à nouveau et le tac-tac  retentit pour la seconde fois. Cette fois, il se dirigeait vers Emilio et le salon. Une version plus jeune, beaucoup plus jeune en fait, de Magda Abberline apparut. Elle semblait ennuyé mais dès qu'elle l'aperçut puis se fut la surprise et à en juger par son expression ce n'était pas une si mauvaise surprise. 

-Et bah, lui adressa-t-elle, qu'est-ce que tu fais là toi ?

-Je, répondit Emilio maladroitement, je...peux tout vous expliquer. Enfait-

-Tu devrais être dehors, viens mon chien, je vais te faire sortir – elle fit une petite pause – oh non, tu as fait tomber un des bibelots d'Hyppolite...tu sais, Herber, si tu les casses un jour, il finira par te tuer.

Emilio ne comprenait pas mais il vit une énorme masse de poils haletante le traverser  vers Magda. La femme talon-aiguille ouvrit une des bai vitrée et la masse poilue du nom d'Herber s'éloigna de la maison. 

The EntertainerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant