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Enceinte Enceinte Enceinte Enceinte

Ce mot résonnait comme un écho dans ma tête, j'étais tétanisé sur le coup, troublée sans aucun doute. Des sentiments étranges se mêlèrent, trop de choses à la fois j'en avais le souffle coupé.

Je me sentais comblée mais apeurée, réconfortée mais angoissée, bénie mais maudite. Cette situation était bien trop paradoxale et complexe, elle devait se tromper je n'étais pas enceinte ; je ne pouvais pas l'être.

Prise d'un pénible embarras, je quittais le devant de la fenêtre et entamais les cents pas sous le regard inquiet de maman. Plus je tournais en rond plus le plancher émettait un son fort pénible à mon ouïe.

Je m'assis péniblement sur le bord du lit, désemparée les mains sur la tête comme pour me protéger du ciel qui me tombait dessus. Sur le coup je me maudissais de mon imprudence, moi qui avait toujours été si prévenante. Il n'a fallu que d'un moment d'inattention pour que la terre m'engloutisse.

Je ne l'acceptais pas, en tout cas pas pour le moment 

- Ça ne peut pas être possible, je n'y crois pas c'est juste...

- Juste quoi? Interrompu ma mère. Si tu n'en est pas sûre alors j'irai t'acheter un test de grossesse pour que tout soit clair.
Déclare-t-elle.

Dubitative je la regardais, elle semblait pertinace rien ne la ferai changer d'avis. Peu importe la réponse, elle savait déjà ce qu'elle ferait

- C'est d'accord qu'on le fasse ce foutu test, tu verras que je ne suis pas enceinte.

Je capitulais au bord de l'énervement.

Sans dire un mot elle se précipita vers la sortie. Je restais sagement sur le lit submergée de questions.

Elle revint une heure plus tard un emballage de pharmacie en main.

- Voilà, urine et met-le à l'intérieur dépêche toi.

Les secondes duraient une éternité, le temps s'était suspendu pour me torturer d'avantage. La panique me gagnait peu à peu, la petitesse de cette salle de bain ne posa jamais problème mais un instant j'eus l'impression que les murs de rapprochaient.

Ma respiration s'accéléra, mon cœur cognait très fort dans ma poitrine et ma température augmenta je commençais à étouffé, de grosses gouttes de sueur perlèrent sur mon front. C'est à la volée que je sortais de cette salle sans prendre le test avec moi.

Surprise de me voir sortir aussi rapidement, Teresa vînt à ma rencontre mais je la repoussais car, à la recherche d'air et d'espace. Je m'appuyais sur la commode essayant de faire entrer la plus grande quantité d'air possible dans mes poumons

- Tu ne te sents pas bien chérie ?

Demande t-elle sur un ton inquiet en me caressant les cheveux;

- Non rien juste une crise d'angoisse je crois

- Et le test ?

- Rester à l'intérieur

Articulais-je difficilement. Presque en courant, elle alla vers la salle de bain et en sortit avec ma vie entre les mains. Oui ma vie, car dans quelques secondes elle ne sera plus la même.

Nos regards se rencontrèrent, lentement elle baissait les yeux mais soudain son regard se figea et ne cilla point. Je devinais le résultat rien qu'en remarquant le O que formait sa bouche et l'expression de son visage décomposé.

C'est alors que je m'écroulais à même le sol sur les genoux, ma mère se précipita pour m'aider à me relever. Mon monde venait de s'éffondrer, la terre s'ouvrait sous mes pieds jusqu'à m'engloutir petit à petit en enfer. Je me sentais mal, très mal ; quel avenir pourrais- je donner à cet enfant ? Je n'avais aucune situation et ma mère s'ensortait à peine sans parler de mon père, en y pensant je me demandais comment je l'annoncerai une telle nouvelle ?

Me mère m'emmena jusque sur le lit afin que je puisse m'installer confortablement

- Écoute chérie un enfant ce n'est pas la fin du monde, mais tout le contraire tu pourras en prendre soin et je t'aiderai aussi.

Suggère t-elle en s'installant à mes côtés le regard plein d'empathie conjuguer à une tendresse démesurée.

- Je n'ai jamais dit que j'allais le garder ce mome. Déclarai-je les yeux rouges de tristesse.

Je me méprisais de mon inconscience, cette nuit sur la plage j'aurai du prendre le soin de me protéger, que m'était-il arrivé pour que je n'y songe pas? Je me maudissais en pensant à cet enfant qui avait déjà entamé son processus de croissance en moi. Ma mère me regardait l'air de ne pas comprendre

- Ne me regarde pas comme ça tu as très bien entendu, il ne viendra pas au monde. Catégorique sur cette décision, elle me regardait à présent comme le dernier des monstres.

- Quelle genre de personne es-tu Essa? Toi as-tu été avortée ? Non . Et bien pourquoi veux-tu ôter la vie à cet innocent. Ce n'est pas de sa faute si tu as agit en irresponsable!

-IRRESPONSABLE-

Ce dernier mots me transperça, j'eus l'impression de recevoir un poignard de la part de ma propre mère, elle n'avait aucun droit de me parler de la sorte. D'un bond je me levais de sorte à être en face d'elle et lui cracher tout ce que je ressentais.

- Tu n'as peut-être pas avorté ça je te l'accorde, mais pour me donner quelle genre de vie ? Une vie merdique vide de sens et plaine de misère, j'aurai préféré être morte et recussité dans une meilleure famille. Alors me fait pas la morale, mon enfant ne subira pas la même chose que moi comme il n'aura pas besoin de vendre de la cam à des cons pour prendre soin de lui.

Je lui balançais en espérant que ça lui touche comme moi ces mots m'ont déchirés.

Elle me regardait impassible, comme si ce que j'eus dit ne l'eût nullement atteint. Toutefois, derrière cet air détaché on pouvait prédire une douleur morale enfuit au plus profond de son être. Elle se releva à son tour et me gratifia d'un regard d'acier, plein de froideur et ajouta :

- Je sais que je n'ai pas été la mère la plus parfaite du monde mais jamais je n'aurais mit fin à tes jours. Pourtant à cette époque j'avais plus de raisons que toi de le faire.

Un sentiment de culpabilité me gagna à l'instant où ces mots dépassèrent ses lèvres. Je me ressaisissais et accourais dans ses bras. J'éclatais en sanglots, tout semblait se déchirer en moi

- Comprends moi j'ai tellement peur

Avouai-je entre deux hoquets, le visage caché dans mes mains.

- Il doit le savoir

Je levais vigoureusement la tête en direction de son visage, l'expression de celui ci m'indiquais de qui il s'agissait. J'attrapais alors mon téléphone et composais le numéro de Kayden.

Une sonnerie de fût entendre pendant plusieurs secondes avant qu'il ne décroche, mon cœur se serrait de plus en plus à l'intérieur de ma poitrine, ma gorge se noua.

J'eus un instant du mal a articuler quand sa voix résonna à l'autre bout du fil. L'angoisse eût raison de moi et je raccrochais la seconde suivante. Je restais paralysé sous le regard stupéfier de ma maternelle.

Une ombre emmergea silencieusement de la pénombre, une silhouette à l'apparence démoniaque, impérieusement la pièce changea de décor.

Décelant la marmaille de sentiments qui se confondaient dans mon esprit visibles dans mes pupilles, elle se retourna alors suivant mon regard et tomba nez à nez sur lui: mon père.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 27, 2019 ⏰

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