Limite

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18h00

Je me réveille doucement en baillant. Encore à moitié endormis je mets un temps avant de comprendre que je me trouve actuellement dans la bibliothèque universitaire et que je me suis sûrement assoupi quelques temps. Il est tard mais encore beaucoup de personnes sont présentes et travaillent en silence. Je m'étire longuement sur ma chaise et baille encore une fois avant de ranger mes affaires et de quitter les lieux. Une fois dehors je reste un instant immobile en profitant de l'air frais et agréable de ce soir. Je me rappelle alors que mes affaires de sport sont toujours dans mon sac et que courir un peu ne me ferrai que du bien. Cela m'avait toujours aidé à faire évacuer le stresse quotidien même si c'est temps ci cela ne suffisait pas. De plus le repas du soir n'est qu'à 20h00, ce qui me laisse encore pas mal de temps. Je me dépêche alors de passer au toilette de la bibliothèque pour me changer puis je prends le chemin vers la piste d'athlétisme qui se trouve à quelques dizaines de mètres.

Une fois arrivé sur place, je dévore une barre céréales au chocolat, en même temps que m'échauffer soigneusement. Sur la piste la fille de la dernière fois est aussi présente et elle semble surprise de me trouver là ou peut être de croiser quelqu'un à cette heures ci. L'air commence se rafraîchir de plus en plus mais je trouve ça plutôt agréable pour courir.

Sans perdre de temps je me place sur la ligne blanche de départ et déclenche le chronomètre de ma montre. Le but n'étant pas de me presser mais plutôt de me défouler un peu. J'actionne alors ma course et mes poumons prennent plaisir à respirer pleinement. Plus rien d'autre ne compte à présent que me pied qui battent le bitume rouge. Dans mes écouteurs la musique s'écoule dans mes oreilles comme un flot et je me sens bien. Mon coeur bats fort et mes jambes qui avait perdu l'habitude de courir semblent vouloir aller toujours plus loin. Pendant un moment je réussis à oublier un peu tout ce qui me tracassé : mes parents, l'université, Eslie et Anderson. Mes poils se hérissent avec le vent froid mais l'effort réchauffe quelques peu mes muscles.

Je viens de dépasser une deuxième fois cette fille sur la piste. Un coup d'œil à ma montre et je me rends compte que cela fait presque deux minutes et demi que je cours. La fille a mes côtés semble énervé mais je ne m'arrête pas pour autant. Je ne veux pas y prêter attention mais elle accélère d'une traite pour arriver à ma vitesse. Je jète un bref coup d'œil sur le côté. Elle est rouge et semble me supplier du regard de ralentir un peu. Elle me dérange en pleine course et cela m'énerve mais je me retiens de l'envoyer balader et décroche simplement mes écouteurs sans pour autant ralentir. Voyant qu'elle insiste malgré tout je ralentis le rythme doucement sans pour autant m'arrêter. Elle m'adresse un sourire avec de prendre la parole toute essoufflée :

- « Tu t'entraînes à poursuivre un guépard ? »

Je reste un moment à la fixer sans comprendre réellement ce qu'elle cherche à faire. Elle me parait vraiment étrange et semble avoir un humour assez atypique. Elle comprends que plus le silence durerai plus la scène serai gênante alors elle s'empresse de rajouter quelque chose :

- «  non parce que je suis impressionné. »
- «  ah et bien merci. Je m'entraîne souvent alors ça facilite les choses. »

Elle est a présent souriante et me regarde. Je peux sentir ,du faite de son souffle fort et de son teint rouge, qu'elle est épuisée, mais la faire courir m'amuse, a vrai dire, je veux voir jusqu'où elle peut tenir. Elle ne semble pas habituer à courir pourtant c'était la deuxième fois que je la vois ici, sûrement une nouvelle résolution.

- «  je crois t'avoir vue hier. »
- «  à la soirée de ta fraternité ? »

Mon regard ne quitte pas la piste , elle avait sûrement assisté a la scène . Je me sens alors assez idiot.