Chapitre 18 | Drell

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Mes genoux me piquent un peu à cause de cette foutu chute en skate. En même temps, je ne me suis pas raté sur le coup, je me suis pris une belle gamelle. C'était lamentable. Le mec a bien choisi son moment pour passer devant moi. Il est apparu et il a disparue comme par magie après ma chute. Il aurait pu venir me voir après ma chute pour savoir si j'allais bien, mais non, rien. Encore un de ces gars qui n'a rien assumé et qui a pris la fuite.

Je regarde mon portable pour voir l'heure qu'il est, mais autre chose attire mon œil plus que l'heure marqué en gros sur l'écran. Un message de mon entraineur du rugby. C'est quoi ce bordel ? J'ai son numéro pour pouvoir le prévenir quand je ne viens pas à l'entrainement, mais il ne m'a jamais rien envoyé avec, il n'a même jamais répondu à mes messages.

|Robbie – à 11h24| Tu as fait ton premier match à ce que j'ai entendu. Tu as bien joué. Je savais que tu avais un potentiel énorme. Fait attention à toi. On se voit mardi soir à l'entraînement. Bise.

Euh.... mais... comment il sait ? Comment il l'a su aussi vite, c'était hier le match. Je ne cache pas que ça me fait un peu flipper.

J'appelle mon frère ou pas... Après tout, ce n'est qu'un message... Mais j'ai cette horrible impression qu'on me cache des choses. Des choses que je devrais savoir.

— Dams !

Il met quelques secondes à venir ouvrir ma porte, sourire aux lèvres.

— Oui sœurette ?

— Euh... alors... euh... Je risque quoi en jouant à la sioule ? hésité-je en ne sachant pas trop comment choisir mes mots.

Il baisse la tête et il la relève en me regardant. Il s'avance et s'assoit sur mon lit. On dirait que la discussion va être longue.

— Pourquoi cette question ?

— Répond.

Il baisse la tête et se frotte la nuque.

— Tu sais, Drell, je ne pensais pas que t'amener jouer à la sioule pourrait t'attirer autant d'ennuis. Je l'ai fait pour que tu puisses faire un sport qui te plait, je voulais te faire connaitre autre chose que ton foutu club de rugby.

— D'accord, mais tu réponds pas à ma question.

Il me regarde dans les yeux avec une pointe d'inquiétude.

— Tu risques un chouilla plus que nous de te faire remarquer.

— Et ? Pourquoi ? Parce que je suis une meuf ? je fronce les sourcils.

Mes paroles sont un peu froides, mais j'en ai marre qu'il tourne autour du pot. Il prend une grande inspiration en se réinstallant confortablement sur mon lit.

— On ne sait pas encore si des gars te veulent du mal, mais on sait que tu peux risquer gros car – oui – tu es une fille qui joue hyper bien, mais aussi à cause de notre père.

— Il a fait quoi ? demandé-je en m'adossant au dossier de ma chaise de bureau.

— En tant que joueur, il a joué dans les règles en faisant trembler les équipes adverses. Il leur mettait des tampons comme jamais ils n'avaient vue. Quand il prenait le ballon élancé, personne ne pouvait l'arrêter.

Il me regarde toujours avec cette inquiétude.

— Comment tu le sais qu'il jouait comme ça ? je demande agacé.

— C'est lui qui me l'a dit, et puis... il m'a entraîné pendant quelques année, avant que je ne parte à l'étranger. On l'appelait le Cisailleur, car quand il passait à pleine vitesse que ce soit avec le ballon, ou pour plaquer, il défonçait tout le monde. Tu vois l'genre.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Where stories live. Discover now