Chapitre 2

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Appuyé contre le mur, l'homme vêtu de noir semblait très mal en point. Son t-shirt était imbibé de sang. Les traits crispés par la douleur, il maintenait une forte pression sur son épaule gauche avec un vieux bout de tissu. Pourtant, malgré sa détresse évidente, il paraissait étonnement calme. Il me fixait de ses yeux sombres avec une tranquillité déconcertante. Quelques-unes de ses mèches blondes tombaient négligemment sur son front trempé de sueur. Il n'avait pas touché à son arme malgré ma piètre tentative d'intimidation. Il n'avait pas bronché, pas un poil. Il me savait terrifiée, et son petit discours avait eu l'effet escompté. Il avait toute mon attention.

Tremblante de la tête aux pieds, je m'efforçais de ne pas craquer. J'avais peur, très peur. La mention de mon père avait suffi à faire disparaître le peu de sang-froid qu'il me restait et j'étais sur le point de fondre en larmes Je n'en pouvais plus, je voulais juste qu'il s'en aille. Pourtant, d'un autre côté, je me demandais comment il pouvait détenir de telles informations. Il avait eu mon nom, mon adresse en ayant à peine aperçu mon visage. Comment était-ce possible ?

- J'ai besoin d'une aiguille, d'un fil à coudre, et d'une bouteille d'alcool. Tu penses que tu pourrais me trouver ça ? me demanda-t-il soudainement, me sortant de mes pensées.

Voyant par là le parfait moyen de me sortir de cette situation, j'hochais vivement la tête avant de tourner les talons pour atteindre ma salle de bain.

- Mais avant donnes-moi ton téléphone.

Merde.

Evidemment, tu pensais réellement qu'il allait te le laisser ?

Je m'exécutais en silence, faisant glisser mon téléphone sur le sol afin de ne pas m'approcher davantage. Il me remercia d'un simple mouvement de la tête et je m'empressais de récupérer la vieille bouteille d'alcool à 90 degrés que je gardais au fond de mon armoire à pharmacie. J'attrapais dans ma buanderie l'aguille et le fil à coudre avant de retourner au salon. Les yeux fermés et la respiration anormalement rapide, le blond prenait toujours appui contre le mur. Il semblait réellement mal en point.

Hésitante, je regardais ma porte d'entrée tout en réfléchissant. J'avais peut-être encore une chance de sortir d'ici.

- Tu ne me facilites pas la tâche à vouloir t'enfuir.

Surprise, sa voix me fit sursauter et j'eus un violent mouvement de recul.

- Je ne te veux pas de mal, continua-t-il en me fixant.

- Allez dire ça au type que vous venez de descendre, répliquai-je amèrement.

 La peur avait laissé place à la colère. Je serrais les poings, cherchant tant bien que mal à contenir toute cette frustration et cette impuissance qui me rongeaient de l'intérieur. Face à mon changement d'attitude, il haussa un sourcil, mais ne répondit pas. 

Rapidement, je posais ce qu'il m'avait demandé sur la table avant de reculer de nouveau, gardant volontairement une distance entre nous deux. Le blond me laissa faire sans rien dire, puis il entreprit de soigner sa blessure. D'un geste assuré, il remonta la manche de son t-shirt avant de verser de l'alcool sur sa plaie. Immédiatement, son corps se tendit et il laissa échapper un grognement de douleur. Après avoir correctement désinfecté, il utilisa l'aiguille et le fil à coudre pour arrêter le saignement. Perplexe, et n'ayant de toute manière plus rien à perdre à engager une conversation, je lui demandais : - que vous est-il arrivé ?

Il leva les yeux vers moi un instant avant de reporter son attention sur sa plaie. Il semblait pensif.

- Une simple bagarre qui a mal tourné.

- Je vois.

Une simple bagarre hein ? 

Je lâchais un léger soupir avant de m'assoir sur mon canapé. Je ne quittais pas cet homme du regard. Le fixer permettait une certaine mise à distance qui me réconfortait. Du moment qu'il restait loin, il ne pouvait rien m'arriver.

 Ce qui est profondément stupide étant donné qu'il est armé d'un pistolet ... 

- Je m'appelle Alden. 

Surprise par sa prise de parole soudaine, je ne répondis pas et le laissais poursuivre.

- Le type que j'ai descendu tout à l'heure, continua-t-il en soutenant mon regard, c'était un mafieux qui faisait entrer des jeunes femmes colombiennes en Angleterre pour les vendre à différents réseaux de prostitution.

Ok, alors ça je ne l'avais pas vu venir ...

Ne sachant que répondre, je gardais le silence tout en réfléchissant. Mais qui est ce type ?

- et si je suis là maintenant, ce n'est pas pour te faire du mal, ajouta-t-il en essayant de me rassurer, mais pour te demander de travailler avec moi.

Effarée, je le regardais avec incompréhension. Il venait sérieusement de me proposer du travail après avoir flingué un type devant moi et être entré comme si ne rien était dans mon appartement ?

- Qu ... quoi ? balbutiai-je.

- Je sais, dit-il d'un air navré, j'ai vraiment merdé sur toute la ligne et je suis désolé, mais ...

- Attendez, le coupai-je, la voix tremblante, tout à l'heure, vous avez parlé de mon père ... et toutes ces informations ...

Je déglutissais avec peine en assemblant une à une les pièces du puzzle.

- vous ne pouvez pas être de la police, concluais-je en me remémorant la scène qui avait eu lieu quelques heures à peine, vous ne pouvez qu'être l'un d'entre eux ... murmurai-je.

Déconcerté, il me regardait réfléchir en gardant le silence.

- Vous êtes un membre de la B.I.O.



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Hello cher lecteur ! J'espère que ce chapitre t'a plu :D ! Si c'est le cas, n'hésites pas à cocher la petite étoile en bas à gauche de ton écran pour te manifester, ça me ferait très plaisir !

A très vite pour un prochain chapitre,

_Petite_Plume

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