Chapitre 3

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Nous étions tout près du bâtiment, à quelques heures après l'arrivée des deux humaines toujours en salle de réunion avec l'ensemble des meneurs. Cela faisait tellement de temps, une trentaine de minutes en réalité, que nous attentions, que nous avions décidé de contacter nos deux proches en commun pour venir nous rejoindre. Nous étions assis sur l'herbe du jardin de la Maison où la foule avait disparu dans les demeures ou dans la poursuite de leur activité.
— Tu fais mal, Blanche.
Maur, notre informaticien assigné bien qu'il l'était provisoirement, il l'était en réalité très souvent et ce, depuis de longues années. C'était ainsi que nous avions appris à nous connaître et à travailler ensemble, devenant notre coéquipier bien que ce n'était pas officiel. C'était aussi le cas de Blanche qui était à ses côtés depuis des lustres, et qui était actuellement en train de tirer ses oreilles avec ses petits doigts en le sermonnant une fois de plus de sa voix aigue. La raison était la même que celle du jour d'avant, ainsi que la semaine et les mois. Il la taquinait, elle le chantait, et s'embêtait sans cesse tout en restant dans la rigolade.
— Vous allez vous faire mal, arrêtez...
Et à côté, nous avons Lalita, une membre de la zone onze qui était celle du soin et de la psychologie. Sa venue était récente mais elle accomplissait très bien son rôle bien qu'elle pouvait se montrer timide et hésitante. Cela nous arrivait quelquefois à Jaycen et moi - surtout moi - de revenir de mission blessés et d'être immédiatement envoyés à l'infirmerie même s'il ne s'était rien passé de très grave. Le plus souvent, c'était elle qui s'occupait de nous, c'était alors naturellement que l'on s'était rapprochés, surtout grâce à mon acolyte qui était bien le plus sociable de nous deux. J'avais même pris du temps à tolérer sa présence au sein de mon entourage alors même qu'elle avait toujours été adorable.
Jaycen me fit une remarque. Cela faisait un peu trop de temps qu'ils attendaient la fin de la réunion. Je tournai alors la tête vers l'entrée où, comme de par hasard, quelques meneurs sortirent de la salle. Certains allèrent en direction de leur zone, tandis que d'autres restèrent à discuter, de manière professionnelle ou non. Parmi eux, se trouvaient le nôtre qui eut rapidement le regard vers nous, ce qui était presque automatique puisqu'il avait l'habitude de nous voir à cet endroit lors de ce genre de situation.
Nous saluâmes tous les deux l'infirmière et l'informaticien, avant de nous lever et de nous diriger vers notre chef qui s'était mis un peu à l'écart de sorte à ce que personne ne puisse nous entendre. Mon acolyte et moi comprîmes alors que c'était loin d'être un cas négligeable, et que c'était devenu très sérieux. Nous nous approchâmes alors près de lui, et nous fîmes un petit cercle pour faciliter notre discussion.
— Alors, ce sont bien des humaines, mais nous ne savons pas comment elles ont fait pour traverser le portail.
En même temps qu'il nous parlait, il sortit un bloc-note de sa poche et écrivit dessus avec un stylo. Ixion nous parlâmes alors doucement, essayant de faire les deux choses en même temps.
— Les scientifiques et les historiens font le nécessaire pour essayer d'en savoir plus, mais il faudra être patient. Cependant, nous n'allons pas les laisser derrière les barreaux éternellement, elles sont peut-être innocentes ce serait injuste.
Nous acquiesçames doucement, toujours dans l'incompréhension. Je me demandai ce qu'il allait alors se passer. Nous ne savions pas si elles étaient des ennemis, mais nous n'allions pas nous permettre non plus de les laisser dans la nature. Et surtout, si elles étaient seulement des humaines, il était hors-de-question de les ramener sur Terre avec ce qu'elles avaient vu ici. Beaucoup de créatures vivaient ici qui étaient bien différentes de celles de leur monde, incluant les hybrides.
— Vous êtes ceux en qui j'ai le plus confiance.
Ses paroles attirèrent complètement notre attention. Il vérifia qu'il n'y avait personne dans les alentours et approcha un peu plus sa tête vers nous. Nous fîmes de même pour entendre ce qu'il avait à dire.
— Nous allons les libérer demain après le déjeuner, mais il faudra que vous la surveilliez. Vous irez les récupérer directement à la sortie du bâtiment pénitencier où des gardes les auraient ramené. Faites un sorte de vous rapprocher d'eux sans pour autant en abuser, et tentez de récolter le plus d'informations que possible.
Il nous tendit alors ses notes que Jaycen prit sans attendre. Il avait marqué dessus le nom, le prénom et l'âge des concernées, et le numéro de deux dossiers. Il s'agissait de documents, que l'on devait récupérer au bureau des salles des archives, qui contenaient tous les renseignements récupérés de leur vie humaine.
— Les meneurs de la zone de l'informatique, de la psychologie et moi-même allons rédiger ce fichier. Je vous ferai appeler dès que nous aurons terminé. Cela pourrait se faire cette nuit ou demain matin, voire plus tard, mais le plus important c'est que vous puissiez les intégrer à Zodiacera le temps que l'on en sache plus.
Jaycen rangea prudemment la petite feuille dans sa poche, m'adressant un regard communicatif. Je hochai la tête en signe de compréhension, pour les deux garçons, avant que notre responsable poursuive.
— Peu de personnes sont au courant et il est préférable que cela le reste. Si l'on vous demande, dites qu'elles sont des gardiennes qui ont fait des erreurs mais qui se sont excusées, et que vous la surveillez pour cette raison. Si l'on essaie d'avoir plus de détails, faites comme d'habitude et ne révélez rien.
C'était la fin de la conversation. Il soupira doucement, avant de nous saluer, de souhaiter que l'on fasse le mieux que possible et d'aller travailler. Nous nous retournâmes vers nos deux proches qui étaient en train de rire ensemble, tandis que notre visage avait gardé un air sérieux durant toute cette échange. Ce n'était pas la première fois que nous avions ce genre de mission, mais cette fois-ci, c'était différent, c'était bien plus grave que d'habitude. Nous ne savions même pas qui d'autres étaient au courant à part les meneurs, ce qui était souvent le signe d'une grande volonté de discrètion, ou bien d'un oubli de communication. Cela arrivait souvent lors d'un surplus de pensées et de tâches à faire. Ce n'était pas dérangeant du tout étant donné que nous n'avions pas besoin de le savoir pour mener à bien notre mission.
Je partis alors en direction de la ville, faisant un hochement de la tête en signe de salutation à mon acolyte. Nous allions probablement nous revoir de toute manière, et nous travaillions depuis tant d'années que nous n'avions même pas besoin de dire quoi que ce soit pour s'organiser. C'était simple, il fallait garder notre mobile près de nous et être réactif.

Zodiacera [ EN PAUSE ]Where stories live. Discover now