L'ORAGE RÉSONNE

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Une grosse foule d'élèves se tenait devant le collège, comme chaque matin. Et comme chaque matin, John devait se frayer un chemin à travers cette masse vivante afin de rentrer à l'intérieur, même si il ne languissait pas cet instant. Il passa le portail noir grand ouvert et pénétra la cour du collège, la ou se trouvait la masse d'élèves. Il se cogna contre au moins six élèves avant de pouvoir en échapper et ouvra la porte d'entrée, il s'empara de la poignée d'un geste désespéré et fatigué. Il plia son parapluie et le rangea dans un petit local près de la porte d'entrée. Il le déposa et fut vite pris par surprise par Charlie Bailer, son meilleur ami, qui lui sauta dessus par derrière afin de lui faire peur.

- Salut vieille branche !

John sursauta fortement, il en fut presque énervé contre Charlie, toujours agrippé à lui.

- Tu pouvais juste venir me serrer la main.

Un orage particulièrement violent se fit entendre, on aurait dit qu'un bombardement avait lieu tout près du collège. Les deux garçons scrutèrent le ciel à l'allure malveillante avec crainte, puis Charlie regarda John.

- Sacré temps de merde hein ?

- Tu l'as dit, ça me donne envie de rester chez moi ce genre de temps.

Ils furent rejoints par une autre élève, Sarah Hallock, la petite amie de Charlie. Pour rigoler, Charlie se cacha derrière John.

- Dis moi quand elle est partie.

- Elle t'as vu.

Il sortit de sa cachette en souriant jusqu'aux oreilles, presque fier de sa blague ratée. Il ouvrit grand les bras.

- Ha tu es la Sarah !

- Si tu veux te cacher autant rester chez toi.

- Tu viendras avec moi alors.

Ils s'embrassèrent juste devant John, qui lui, scrutait attentivement les autres élèves présents dans le hall. Charlie l'observa d'un air interrogateur.

- Tu cherches quelqu'un ?

- Ouais, j'ai pas encore vu Wendy.

Wendy Stevens sortait avec John depuis le mois de juin, ils sont comme inséparables, un peu trop pour les amis de ce dernier. Bryan, l'un des disparus, disait souvent qu'elle le tenait en laisse. Avec ses longs cheveux blonds lissés et ses yeux bleus, elle était la fille rêvée pour John qui était plus que fier de l'avoir comme petite amie. Sarah, qui la connaissait bien, répondit à John.

- Elle est peut-être restée dehors devant le collège, ou elle est en retard.

- Nan elle reste jamais devant, elle déteste tout ce monde.

Charlie rétorqua d'un ton moqueur.

- Apparemment vous vous êtes bien trouver.

- J'ai pas trop envie de rigoler. Depuis que les élèves disparaissent sans prévenir maintenant quand il y a un ou des absents on s'imaginent directement le pire alors qu'ils sont juste dans leurs lits à cause d'une grippe ou autre.

- Arrête de stresser, il lui est rien arriver.

- Tu as l'air si sur de toi, ta copine est juste a coté de toi, t'a de quoi être rassurer.

- Un peu que je suis sur, car elle est en train de marcher dans notre direction en ce moment même.

John tourna la tête et vit sa blonde qui marchait tranquillement jusqu'à eux, les cheveux légèrement mouillés. Il laissa échapper un soupir de soulagement presque inaudible mais qui lui réchauffa la poitrine. Elle arriva vers lui en souriant, lui fit un petit bisou sur les lèvres, ce qui lui laissa une petite trace de rouge à lèvres. Charlie commença à se moquer de lui en apercevant la marque rouge sur sa bouche.

- Reste comme ça t'es mignonne.

John se mit à rire tout en se nettoyant la bouche.

- Ta gueule Charlie. On va rejoindre les autres avant d'aller en cours.

"Les autres" c'était Gary, Jordan et Linda, le reste de leurs petit groupes d'amis. Sur le chemin pour les rejoindre, John en profita pour discuter avec Wendy.

- Si ça tient toujours pour toi tu peux venir chez moi le week-end prochain, on sera pas embêtés par mes parents, même si ils seront là mais je peux leurs faire confiance.

- Ho j'aurais bien aimé mais mon père, veut que je reste avec lui pour l'aider avec la maison.

Son père était la description parfaite d'un salaud, il battait la mère de Wendy et ils ont divorcer. C'est lui qui a sa garde et il ne prend même pas soin de s'occuper d'elle comme il devrait le faire. Elle lui fait a manger, la vaisselle, la lessive, l'entretien de la maison, sans rien en retour pas même de l'affection ou de la gratitude. Et il ne la laisse pratiquement jamais sortir à part pour aller à l'école ou pour récupérer le courrier, elle ne parvint à sortir que quand il est ivre mort sur le canapé, elle sort discrètement et rentre ensuite par la fenêtre de sa chambre qu'elle laisse toujours légèrement ouverte. John ne l'avait jamais rencontrer face à face, seulement de loin depuis une voiture crasseuse quand elle se fait déposée ou récupérée du collège.

- Wendy, il y a bien un moment ou tu devras te défendre face à ce type. Tu ne vas quand même pas rester éternellement son esclave ?

- Non bien sur que non mais... c'est mon père et je n'ose pas lui dire quoi que ce soit de peur qu'il me frappe.

- Si un jour il te touche j'irais le détruire avec l'un de ses clubs de golf, je ferais un swing avec sa tête.

Son père étant un fan et un adepte invétéré du Golf, elle pouffa de rire sous les phrases de John. Ils se regroupèrent enfin avec leurs amis respectifs, le groupe était au complet, si on ne comptait pas l'absence de Bryan. Jordan était un jeune vif et motivé dans tout ce qu'il faisait, pratiquement tout lui tenait à cœur, surtout ses amis. Gary était comme Charlie, le clown de la bande, toujours en train de déconner et de s'amuser avec les filles, qui ne le supportaient plus. Linda Henley était calme et toujours prête à aider les autres, c'est pour ça qu'elle s'entend bien avec Wendy et Sarah. Gary aborda un sujet sensible, différent des bêtises qu'il pouvait sortir d'habitude.

- Aujourd'hui ça va faire environ deux mois et demie que Bryan n'est plus parmi nous.

Linda lui répondit.

- Qu'est ce qui te dit qu'il est vraiment mort ?

- T'es sérieuse ? Je te laisse compter le nombre de jours depuis celui de sa disparition jusqu'à aujourd'hui. Tu penses vraiment qu'il aurait fugué ? Il n'avait aucune raison de le faire.

John ajouta.

- Vous pensez qu'il y a un tueur d'adolescents en ville ?

Jordan prit la parole.

- Ouais, comme le prédateur de New York.

- Le prédateur de New York ?

- Bah ouais t'a déjà oublier John ? Le tueur en série Nolan Parks qui avait tuer plus de vingt personnes a New York il y a quelques années, la presse l'avait surnommée comme ça après sa mort.

- Ha oui je m'en rappelle.

- Moi j'ai remarquer un détail assez louche.

Tout le monde se mit à écouter attentivement Charlie en l'observant avec de gros yeux.

- Vous avez pas remarquez que les élèves qui ont disparu, juste avant leurs disparitions ils étaient en contact avec les profs ? En tout cas c'étaient pratiquement toujours les dernières personnes avec qui on les voyaient.

Un autre orage explosa au dessus de leurs têtes, ce qui effraya certains élèves qui levèrent la tête avec des visages pâles. La sonnerie se mit à retentir. Gary, d'un air nerveux, ce qui ne lui ressemblait pas, répondit à Charlie.

- Dis pas et penses pas ce genre de trucs mec, tu fais que renforcer les orages, ça pourrait nous porter malheur.

La SecteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant