Chapitre XIV

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Je n'ai pas dit un mot depuis la discussion avec Mr Mason. J'ai préparé le repas en silence, j'ai débarrassé et nettoyer en silence. En réalité, je ne faisais que réfléchir. Et si, je portais le bébé d'Edouard... je me répugne à cette idée. Je m'assois dans la cuisine. Je sors une stylo et le petit carnet que Kate m'a offert plus tôt dans la journée. Je commence à écrire des mots qui me sortent de la tête. Je finis par avoir une idée. Je me lève et rejoins la chambre de Kate. Je rentre discrètement et prends une feuille de papier. J'écris une lettre expliquant que je vais rendre visite à mes amis des champs. Je la glisse sous la porte de la chambre de Mr Mason et je me dépêche de descendre. Je cours vers la rivière. Je la remonte le plus vite possible. Je découvre le village à moitié vide. Je me faufile dans un cabane. J'y trouve Kélya se tenant fortement les mains :

Moi : Qu'est-ce qu'il y a ?

Kélya : Ils ont fait un nouveau champs, avec une nouvelle plantation. Du coton. Extraire les boules de cotons nous charcute les mains. Il y a comme des épines à l'intérieur. Ils m'ont forcé à retourner dans les champs. Maintenant, je souffre du ventre et des doigts. Mon heure est bientôt venu Maryse. Je vais enfin mourir.

Moi : Ne dis pas ça... ça ne peut pas se passer comme ça...

Kélya : Pourquoi tu es venue ?

Des larmes me montent aux yeux. Le viol, la mort prochaine de Kélya, la récente mort d'un de nos frère... Je les ressuis et reprends la parole :

Moi : J'ai été.. enfin maintenant je suis... sûrement enceinte.

Kélya : Quoi !

Je lui fais signe de baisser la voix :

Kélya : Enceinte ? Ici ? Non non non c'est un cauchemar. Au mieux ton enfant sera tué à la naissance, au pire, il vivra comme enfant esclave...

Moi : Je le sais très bien ! Il faut que j'en parle à Babakar. Dans la maison des maîtres je lis beaucoup de livres et j'ai découvert que nous sommes dans un pays appelé "États Unis". Nous sommes au sud de ce pays. Au nord il n'y a pas d'esclave. Nous ne pouvons pas rester ici. Nous devons partir. Je piquerai dans les cuisines et dans le linge. Je trouverai un plan pour qu'on s'en aille. Tous ensemble.

Kélya hoche la tête, pensive :

Kélya : On à rien à perdre de toute façon... soit on meurt ici, soit on meurt en se faisant attraper...

Moi : Soit on parvient à s'enfuir.

Kélya me regarde les larmes aux yeux. Elle et moi avons enfin retrouvé un sens à nos vies. On ne vivra plus pour survivre à partir de maintenant. Nous vivrons pour nous enfuir... coute que coute.

Babakar rentre des champs bien plus tard que d'habitude. Il est bien amocher. Il s'assoit en grognant de douleur. Je me place derrière lui en passant un morceau de tissu imbibé d'eau :

Babakar : Comment tu vas ?

Moi : Mieux que toi en tout cas.

Babakar : Ouais, j'avais remarqué.

Kélya me fait signe de me lancer. Il faut que je lui dise :

Moi : Babakar, j'ai quelques chose à te dire... je...je suis enceinte.

Babakar se retourne difficilement et me fixe :

Babakar : De moi ?

Kélya : De qui d'autre ? Tu es vraiment bête !

Je baisse les yeux. Je repense à cet Édouard, ce monstre :

Moi : J'ai été violé par Édouard et...

Babakar et Kélya : Quoi ?!

Babakar : Ce fumier, je vais le découper...

Moi : Non reste là et écoute ce que j'ai à dire. Peu importe, qu'il soit de toi ou de lui. Cet enfant et le mien et je refuse qu'il naisse ici, dans ces conditions.

Je prends sa tête entre mes mains pour le calmer, pour qu'il m'écoute :

Moi : On va s'enfuir... de mon côté, j'ai plus de liberté, je vais pouvoir tâter le terrain, prendre des provisions, des vêtements propres tout. On partira vers le Nord, on ne sera plus esclave la bas. Nous vivrons ensemble avec le bébé. Nous réussirons à nous sauver. On ne pourra pas sauver tout le monde mais, on sauvera plus de gens possible.

Babakar : C'est risqué...

Moi : As tu confiance en moi ?

Babakar : Bien sûr...

Moi : On y arrivera... de votre côté, Kélya et toi n'en parlez à personne et tachez de rester en vie. Observez les comportements de nos frères et la prochaine fois que je reviens, on voit qui viendra avec nous... je vous aimes.

J'embrasse Babakar et serre Kélya contre moi. Je me lève en leur disant au revoir. Je sais maintenant ce qu'il me reste à faire. Je dois préparer notre grand voyage... en toute discrétion.
Je rentre au château. Alphonse est assis sur les marches de l'entrée. Je me plante devant lui :

Moi : Bonsoir MR Mason.

Alphonse : Appelle moi Alphonse.

Moi : Je préfère refuser. Vous êtes mon maître pas mon amis.

Alphonse : Bien. Tu voulais me demander quelques choses ?

Moi : Je voudrais allé prendre quelques livres, si cela ne vous dérange pas.

Alphonse : Non vas-y je t'en pris.

Je m'apprêtais à rentrer quand MR Mason m'attrape le bras :

Alphonse : Si jamais tu es enceinte, je veillerai à ce que ton bébé soit bien traiter.

Moi : C'est impossible voyons, vous le savez très bien.

Alphonse me regarde attentivement. Ses yeux passent de mes lèvres à mes yeux.

Alphonse : Édouard est stérile. Il ne peut pas avoir d'enfant.

Il me lâche avant de rentrer dans le château :

Alphonse : Bonne nuit.

Moi : Bonne nuit...

Je me dirige vers la bibliothèque soulagée mais aussi, anxieuse. Si je pars, je ne reverrai jamais Kate ni MR Mason. Il faut parfois savoir faire des choix. Je ne peux pas rester esclave pour toujours. Hors de question. J'allume une bougie dans la cuisine et la prends en me dirigeant vers la bibliothèque. Une fois à l'intérieur je cherche tout ce qui pourrait m'aider à trouver un itinéraire. Je trouve alors un livre plan des États-unis. Je le prends avec d'autres livres. Après avoir lu chaque livre attentivement j'ai trouver le chemin parfait. Un long voyage d'un mois tout au plus. Le dur voyage vers la liberté. Je déchire les pages qui m'intéresse et les place entre mes seins. Je descends discrètement et retourne dans ma couche. Je vérifie si Marguerite dort déjà. Oui c'est bon. Je m'allonge en pensant à tout ce qui me reste à faire. Nous partirons mes amis je vous le promets...

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Salut les filles,
Étant en confinement je suis bien plus productive haha😅
Et je vois que Canne à sucre plaît à de plus en plus de personne c'est vraiment super,
N'hésitez pas à me donner votre avis, votez et commentez la suite arrive très bientôt.❤️

La Canne à SucreWhere stories live. Discover now