Chapitre XX

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Ce jour devait arriver, le jour de l'accouchement. Les contractions m'ont prises vers midi mais j'ai du faire comme si de rien était. Vers 21 heures, je ne pouvais plus me retenir. Je suis allée voir Marguerite en lui disant « emmènes moi au village c'est pour maintenant ». Sans poser de question elle m'y a emmené. La bas, Liliane m'a aidé à accoucher. Accoucher sans crier, en faisant le moins de bruit possible. Accoucher aura été la chose la plus douloureuse que j'ai jamais vécu. Après de longues heures de douleurs j'accouche enfin :

Liliane : C'est un garçon Maryse.

Elle me le donne. J'essaye de faire en sorte qu'il ne pleure pas. Je ne retiens pas mes larmes et chuchote :

Moi : Babakar, Cameron, mon petit guerrier. Tu te battras comme ils se sont battus. Tu t'appelleras Kobe. Je refuse de te donner le prénom d'un mort. Tu es une nouvelle personne, je ne te donnerai pas le prénom des hommes qui ont compté pour moi. Tu es un nouvel homme qui compte pour moi tu es Kobe. Tu es mon fils.

J'ai ramené Kobe à l'endroit où Babakar et moi nous rencontrions autrefois. C'est à ce moment là que le plan a commencé. Liliane était chargée de le surveiller de s'occuper de lui. Voilà pourquoi nous l'avons fait passé pour morte. Marguerite et moi sommes rentrées au château rapidement. Mon ventre ayant perdu de son volume, j'ai fait passer mon enfant pour mort. Mort né, alibi parfait. Mr Mason me convoqué dans son bureau :

Mr Mason : Alors comme ça tu as accoucher ?

Moi : Oui.

Mr Mason : Je n'ai rien entendu tu aurais pu me prévenir.

Moi : Je n'ai rien senti, seulement quand je suis allée me baigner dans la rivière j'ai vu mon bébé, il devait être mort dans mon ventre déjà.

Je renifle bruyamment et ressuis quelques larmes. Je sors de son bureau en attendant patiemment le soir. En regardant les emplois du temps, c'est pour ce soir. C'est pour ce soir. Édouard est de garde. C'est parfait. Je rejoins, sûrement pour le dernière fois, la chambre de Kate :

Kate : Bonjour Maryse. Comment vas ton... ton ventre ! T'as accouché ?!

Moi : Oui.

Kate : Il est où ton bébé ?

Je secoue la tête pour lui dire « non » :

Kate : Je suis désolée.

Moi : De quoi ? C'est la vie c'est comme ça.

Elle va s'asseoir sur son lit. Il commence à sangloter. Je me place derrière elle je la serre dans mes bras. Je pose mon menton sur son crâne. Le seul regret que je pourrais avoir, c'est de quitter Kate. Je la considère comme m'a petite sœur. Nous restons comme cela un moment. Après se soir, tout sera fini. Tout. Je commence à fredonner un air que ma mère fredonnait quand j'avais peur de quelque chose.
J'ai passé le reste de la journée avec Kate. A la nuit tombée, je rassemble les couteaux et les provisions. Plus tôt dans la journée j'ai déposé la lettre dans la chambre de Édouard. Elle disait :

"Je dois te parler viens me voir à l'orée des champs."

Marguerite, Phillips et d'autres nous suivirent. Une fois arrivé au village je distribue les couteaux aux personnes qui veulent se battre et les provisions à ceux qui veulent s'enfuir. Liliane amène Kobe et me le tend. Je dépose ma main sur le ventre de mon fils avant de regarder Liliane :

Moi : Je suis sure que Marguerite et toi allez bien vous en occuper.

Marguerite: Maryse, ne me dit pas que...

Liliane : Tu n'as pas l'intention de partir toi aussi ?!

Moi : Je vais rester auprès de mes amis, jusqu'à la mort si il le faut. Il leur faudra un coupable. Je ne veux pas que se soit ceux qui reste qui paye. Ce sera moi.

Marguerite: Ne fais pas ça...

Moi : J'ai déjà pris ma décision.

La Canne à SucreWhere stories live. Discover now