Chapitre 34 : Tentatives de séduction (3/3)

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Vêtue comme sa suivante, Diana arpentait les rues animées de la cité. Une navette qui était en fait une calèche en bois, transportait les serviteurs de la Cité divine du palais au centre-ville. C'est celle-ci qui les avait conduite toutes les deux près de la place du marché. Sur les indications de la servante avec qui Esthera avait fais connaissance, les deux jeunes femmes étaient arrivées devant une boutique dans les beaux quartiers de la ville. Cela se voyait rien qu'à la vitrine de l'enceinte superbement décoré avec soin.

En entrant à l'intérieur, leur première impression fut confirmée. Les étagères étaient parfaitement nettoyées et chaque pots, où fioles étaient magnifiquement sculptés. La gérante des lieux s'était même permise d'installer une fontaine au centre de la boutique dont l'eau ruisselait dans une douce musique qui contrastait avec l'ambiance du marché par lequel les deux jeunes femmes étaient passées plus tôt.

Les vendeuses étaient toutes vêtus de la même belle robe pourpre et violette, coiffées et maquillées à la perfection. Diana se plut à visiter la boutique comme une simple citoyenne. Elle humait les flacons, examinait les fioles, regardait la nouvelle collection d'éventail tout en rêvassant. Elle avait conscience que son humeur était pathétique, après tout, à elle seule, elle pouvait acheter la boutique.

Esthera tomba finalement d'accord pour prendre une huile de bain enfermée dans une magnifique bouteille de verre couleur émeraude, décorée par des motifs floraux argentés. Leur course terminée, les jeunes femmes s'apprêtaient à regagner la Cité Divine, au grand dam de Diana. Elle ne voulait pas rentrer et être une fois de plus confrontée au plan « romantique » de l'ambassadeur El-Kasawi. Cette petite pause lui remontait le moral mine de rien. Elle proposa donc à sa demoiselle d'honneur de manger en ville. Esthera accepta la requête de sa jeune maîtresse et elles se dirigèrent vers une des nombreuses auberges restaurant.

Elles commandèrent un assortiment d'olives vertes parfumées au fenouil et aux herbes aromatiques. Des petits pains garnis de fromage de chèvre et de sauce tomate. Et pour dessert : des gâteaux à la cannelle. Joyeuse de ce butin comme une enfant, Diana et son amie s'installèrent près du port où des bancs de fortune avaient été disposés aléatoirement pour les voyageurs ou les accompagnateurs.

Esthera comme sa maîtresse, goûta à la joie simple de profiter d'un repas clandestin en plein air, mais elle ne baissait pas sa garde pour autant. Elle tenait un panier rempli d'une bouteille d'huile essentielle et il suffisait que quelqu'un voit le bout du bouchon, pour qu'on cherche à s'en emparer. De plus, elle devait surveiller Diana qui ne semblait pas être totalement elle-même aujourd'hui. Elle avait eu vent de la « montagne de fleur » qui avait déboulé dans la chambre et cette anecdote l'avait bien fait rire. Maintenant qu'elle observait d'un peu plus près la princesse, elle s'apercevait que celle-ci avait quelque chose de mélancolique et à la fois enjoué dans le regard. C'était assez difficile à décrire.

— C'est la première fois qu'on fait ça, remarqua à voix haute la princesse. Dis-moi Esthera, toi et les autres, qu'est-ce que vous faites de votre temps libre ?

— Moi et les autres ? demanda ahurie Esthera qui trouvait cette question bien étrange dans la bouche de l'Anatolienne.

— Oui, toi, Hanaé et Akissi. Qu'est-ce que vous faites en temps que femmes normales ?

— Femmes normales ?

— Tu vas répéter tout ce que je dis ? s'agaça la princesse.

— Non, Votre Altesse, ajouta-t-elle plus bas pour que personne ne les entende. On va se promener dans Astra, commença à conter la servante. Parfois on se promène du côté des rues marchandes pour repérer des tissus pour vos robes ou les nôtres. On sort comme aujourd'hui, on mange dehors ou dans un restaurant bateau.

Tribu : La Flamme [Tome 2]Where stories live. Discover now